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Nos pires voisins (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  05/07/2024  

De Nicholas Stoller avec Seth Rogen, Zac Efron, Rose Byrne, Dave Franco, Christopher Mintz-Plasse, Craig Roberts et Carla Gallo


À première vue, les jeunes parents que sont Mac et Kelly Radner vivent le parfait rêve américain, avec leur adorable petite Stella et une maison fraîchement (et difficilement) acquise dans un charmant quartier résidentiel. Ce qui n’empêche pas les jeunes trentenaires de se considérer toujours aussi hype et cool.
Pourtant, cette nouvelle étape, dans la vie de ces fêtards pas tout à fait repentis, va s’avérer délicate à gérer et les obliger à négocier leur entrée dans un âge adulte pleinement assumé. Quand ils découvrent que leurs nouveaux voisins ne sont autres que les membres fervents et débridés d’une confrérie étudiante, menés par le charismatique Teddy, ils essaient d’abord de s’assurer leur sympathie et leur respect, en tirant le meilleur de cette situation quelque peu inconfortable. Mais la fiesta et les frasques incessantes des étudiants poussent le couple à se montrer plus virulent pour protéger leur territoire et leur tranquillité, et ce qui n’était que des enfantillages dégénère rapidement en un conflit épique de générations.


A l’heure où l’actualité médiatique, entre articles de presse et reportages télévisés, fait état des nombreux scandales, ravages et autres dérapages incontrôlés qui sévissent dans certains campus français, genre soirées estudiantines bien – voire un peu trop – arrosées, du style concours de beuveries jusqu’au coma éthylique, et bizutages qui tournent parfois plutôt mal du type traumatisme et même tentative de suicide, il n’était sans doute pas vraiment de mise de déclencher encore les foudres de parents directement concernés par ces problèmes ni de provoquer à nouveau la colère d’associations qui luttent contre l’abus d’alcool, en proposant notamment cette comédie typiquement U.S. qui prône les fiestas déjantées, et en y montrant une version pour le moins exagérée de ce qui peut s’y dérouler, d’autant que ce scénario décalé s’inspire de plusieurs faits divers constatés.
Quoi qu’il en soit, voilà plus ou moins ce qui se doit se passer lorsque vous laissez votre enfant intégrer une confrérie composée d’étudiants américains qui n’ont comme passe-temps que l’embarras du choix, entre fêtes nocturnes bruyantes jusqu’à pas d’heure, open-bar avec toutes sortes de boissons fortement alcoolisées, herbes frelatées, champignons hallucinogènes et joints à donf, sans oublier parties de jambes en l’air avec distribution de capotes, le tout avec l’accord bienveillant de la haute hiérarchie et des responsables de collèges. Bref, un grand défouloir qu’ils ne sont prêts d’oublier et qui s’est d’ailleurs exporté un peu partout, entre autres dans nos belles universités hexagonales !
Sans vouloir faire à tout prix l’apologie de ce genre d’excès, cette production « cool » et déconnante à souhait, menée par un fin connaisseur en la matière, le réalisateur Nicholas Stoller (on lui doit Sans Sarah, rien ne va et American trip) et secondé par 2 scénaristes adeptes eux aussi de ce style de « dégénérescence » narrative (ils ont œuvré sur Présentateur vedette : la légende de Ron Burgendy ; 40 ans toujours puceau ; Ricky Bobby, roi du circuit et Funny people) – comme quoi, les chiens ne font pas des chats ! -, est néanmoins un prétexte à proposer un festival de mises en conditions aussi bien sexuelles (les premières minutes sont une entrée en matière on ne peut plus explicites, tout comme la suite autour de positions sans équivoque possible) et verbales (ça tchatche pour un rien et ça déblatère à tout bout de champ, même dans les moments les plus intimes) qu’humaines (avec un défilé bien représentatif de jeunes stéréotypés ainsi que de beaux gosses de service, surtout l’avantageux Zac Efron, vu dans Paperboy ; Le secret de Charlie ; 17 ans encore et Hairspray, souvent torse nu à l’écran). Bref, tous les poncifs sont bel et bien au rendez-vous !
Le titre de « Mes chers voisins » étant déjà pris par la série sur TF1, celui de « Nos pires voisins » était sans aucun doute plus approprié, vu les nombreuses références utilisés pour enquiquiner les autres et surtout le résultat assez appuyé, limite affligeant à l’image de ce long métrage particulièrement souligné, tour à tour infantile, inepte, grotesque et immature (sauf le coup de l’airbag plutôt drôle et astucieux), dans une escalade, pardon, une dégringolade de gags souvent éculés, bien formaté pour plaire à un public très ciblé, uniquement composé d’ados déchainés, « demeurés » et puériles en mal d’idées saugrenues pour fêter dignement et comme il se doit une fin d’année scolaire, par exemple...

C.LB



 
 
 
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