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Le bouffon du président
le 11/02/2015
au
théâtre des Variétés, 75002 Paris (du mardi au samedi à 20h, matinées samedi et dimanche à 16h30)
Mise en scène de Olivier Lejeune avec Michel Guidoni, Cécile de Menibus, Franck de Lapersonne, Fabienne Chaudat et Frédéric Bodson écrit par Olivier Lejeune
Dès les premières minutes, les bons (jeux de) mots, certes gentiment insolents et un peu vulgaires par moment mais néanmoins constants, fort comiques, voire même caustiques à souhait, fusent et l’on se dit que nous allons avoir à faire à une sorte de concours autour de sketches à la manière d’un véritable spectacle de chansonniers, c’est-à-dire à celui qui aura la meilleure répartie bien cinglante ou du moins la meilleure vacherie « sur mesure » à envoyer à son adversaire, d’autant plus si ce dernier n’est autre qu’un certain chef de l’Etat bien connu, interprété par le comédien Michel Guidoni, imitateur patenté et surtout modèle du genre tout craché de Nicolas Sarkozy, aussi, pour ne pas dire, plus vrai que nature, les tics, mimiques, gestuels et autres expressions de circonstance en prime. On vous rassure tout de suite, vous n’êtes pas au théâtre des 2 ânes ni dans l’un de ses nombreux cabarets férus de tac-au-tac, mais bel et bien au théâtre des Variétés où il est question de vengeance entre un humoriste à la mode, cynique et acharné au possible, et un ancien président de la République plutôt coriace qui tente de revenir au premier plan, 2 ennemis jurés qui s’affrontent à grands coups de répliques - et piques – bien sentis, chacun reprochant l’attitude déplacée et humiliante de l’autre tout en cherchant à le déstabiliser. Et de ce côté-là, vous ne serez pas déçu du voyage ni en reste d’ailleurs dans cette confrontation de « haute voltige » savamment orchestrée, entre un Franck de Lapersonne souligné à outrance qui ne loupe pas une occasion de jouer au bourrin insultant tout en essayant de moucher son détracteur, et un Michel Guidoni machiavélique comme ce n’est pas permis, qui ne rate pas le coche en tentant de fermer le clapet de son antagoniste. Il va de soi que ses deux-là déclenchent leur petit effet sur scène, au même titre d’ailleurs que le reste du casting, chacun(e) faisant son show, parfois limite « chaud », afin de remporter tous les suffrages auprès d’un public en grande partie conquis. C’est sûr, vous n’échapperez pas à leurs « pitoyables roublardises » comme leurs phrases assassines souvent (trop) appuyées, ni à leurs formules toutes faites soient légères soient alors lourdingues, et encore moins à leurs proverbes bien accentués mais parfois faciles et quelque peu répétitifs, mais faut-il vous précisez que vous êtes en présence d’une comédie féroce et désopilante, dite également populaire, avec 2 « amuseurs » adeptes de ce style d’à propos, jeux de massacre, parades, mufleries et autres ripostes, qui ont déjà usé de ce stratagème commun appelé aussi « peuple » à maintes reprises et qui continuent à le distiller sans vergogne pour leur plus grand plaisir et surtout le nôtre bien entendu, "tradition républicaine" oblige !
C.LB
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