Un moment d’égarement (sur OCS)

Sortie  le  16/01/2025  

De Jean-François Richet avec Vincent Cassel, François Cluzet, Lola Le Lann et Alice Isaaz

Antoine et Laurent, amis de longue date, passent leurs vacances en Corse avec leurs filles respectives : Louna, 17 ans et Marie, 18 ans. Un soir sur la plage, Louna séduit Laurent.
Louna est amoureuse mais pour Laurent, ce n'est qu'un moment d'égarement... Sans dévoiler le nom de son amant, Louna se confie à son père qui cherche par tous les moyens à découvrir de qui il s'agit...
Combien de temps le secret pourra-t-il être gardé ?

Faire un remake d’un film avec le même titre que l’original, écrit et réalisé en 1977 par le défunt Claude Berri (d’où une petite pensée tout à fait justifiée de la part de son fils Thomas, devenu le producteur de ce projet !), n’est pas une mauvaise idée en soit, loin de là et bien au contraire, histoire de moderniser le sujet afin de le mettre au goût du jour, d’autant plus qu’il permet à une nouvelle génération d’acteurs et actrices de se frotter à ce sujet plutôt délicat, plus ou moins sensible voire encore un peu épineux pour certains, celui de la relation sexuelle consentante entre un adulte et une mineure. Néanmoins, le traitement employé ici est abordé sous l’angle de la comédie, avec donc un certain humour, du à des situations assez singulières, tour à tour embarrassantes, cocasses, parfois appuyées limite exagérées à travers des attitudes sans équivoque possible, évidentes et même attendues.
C’est que choisir Vincent Cassel pour interpréter le rôle du séducteur malgré lui (c’était Jean-Pierre Marielle qui le tenait dans la version première) revient à vouloir faire entrer le loup dans la bergerie, qu’elle soit Corse ou non ! Il a beau jouer l’élément « perturbateur » qui culpabilise, avec une tête de faible, de veule et de lâche bien de « composition », lui qui s’est déguisé pour l’occasion en pauvre victime innocente et repentie, soi-disant « peu fier, désolé et coupable », il n’en est pas moins le prédateur dans toute sa splendeur, que l’on sent venir à 20 km à la ronde, l’allure carnassière, le regard vif et l’œil aux aguets avant même d’avoir fait quoi que ce soit : bref, de quoi affoler la meute de sangliers, pardon, la gente féminine ! Marielle avait lui plus de désinvolture, de légèreté et de charme, en raison sans doute de son timbre vocal si particulier, certes grave mais si irrésistible.
Pour l’affronter, François Cluzet – rôle tenu initialement par Victor Lanoux – ne fait pas le poids, du moins, n’arrive pas à convaincre dans son survoltage permanent, excessif en tout (...ce qui lui arrive), Corse en rien (du tout !), s’emportant pour si peu (l’histoire du mur et des sangliers, ainsi que celle du chien du voisin – impayable Philippe Nahon parfaitement à l’aise dans ce paysage de toute « beauté » ! -, n’apporte vraiment rien d’intéressant ni de transcendant !), trop vieux (pour cabotiner de la sorte), sous-tension et ingérable passé une certaine heure de la nuit comme de la journée ! Seules les filles - Lola Le Lann (dont c’est la première apparition au cinéma) et Alice Isaaz (vue entre autres dans La cage dorée, Fiston et La crème de la crème) – arrivent à leur tenir tête et la dragée haute sans qu’ils puissent les recadrer, chacune leur en faisant baver et voir de toutes les couleurs, certes bêcheuses à souhait, avec l’attitude stéréotypée de leur âge et la « tronche » qui va avec, mais parfaites et fortes en tout point, des « bombasses » aguicheuses, boudeuses et pleureuses en toute circonstance.
On n’attendait pas le réalisateur Jean-François Richet sur ce terrain, à aller se confronter à un tel registre bien loin du noir qui l’a fait connaître (Ma 6-T va crack-er ; Assaut sur le central 13 ; Mesrine 1 & 2), celui de la comédie – plus vaudeville que vraiment dramatique d’ailleurs ! - aussi légère et cocasse mais (a)sûrement, et sans (aucun) doute possible, la plus friponne et sexy – limite érotique - de l’été....

C.LB