en 
 
 
cinema

 
 

Gelsomina (jusqu'au 14 janvier 2017)

le  06/10/2016   au Studio Essaïon, 6 rue Pierre-au-Lard 75004 Paris (du jeudi au samedi à 21h30)

Mise en scène de Driss Touati avec Nina Karacosta écrit par Pierrette Dupoyet




Quel honneur pour Pierrette Dupoyet, auteure, metteur en scène et comédienne, d’avoir eu la chance, très peu temps avant leur disparition, d’obtenir l’aval et les compliments du Maître Federico Fellini et de sa muse Giulietta Masina pour son adaptation au théâtre du film « La strada » sorti en 1954 ! C’est à Avignon en 1992 qu’a été créée « Gelsomina » et depuis cette pièce continue de faire vivre ce personnage qui en fait est davantage Fellini que sa femme, Giulietta Masina.
C’est son intérêt pour les marginaux et les relégués de la société qui a incité Pierrette Dupoyet à écrire un si beau texte et très touchant. Jeune enfant, « Gelsomina » est vendue pour quelques billets par sa mère à un hercule de foire, Zampano. Celui-ci, rustre et brutal, ne sera pas tendre avec elle, petite fille naïve qui ne connaît rien au monde qui l’entoure. C’est lors d’une étape dans un cirque qu’elle rencontre un funambule, « le Fou », et comprendra que même « un petit caillou sert à quelque chose ». Zampano est agacé par l’intérêt que porte ce dernier à Gelsomina : une dispute entre les 2 hommes éclate qui se terminera par un drame, Zampano tuant accidentellement le Fou.
Nina Karacosta se glisse dans la peau des 3 personnages, aussi bien de Gelsomina que de Zampano en passant par le « Fou », jouant avec sa voix et différents accessoires qu’elle utilise avec grâce et humour. Elle occupe merveilleusement la scène avec, pour seul décor, une carriole et un vélo, plus en fond un triptyque, une peinture qui nous emmène dans les chemins de la campagne toscane. La comédienne chante également avec un petit accent grec qui sied bien au personnage, joue aussi de la trompette et là, on pense avec nostalgie au compositeur Nino Rota et à ses célèbres partitions dans de nombreux films de Fellini tels que Casanova, Huit et demi, sans oublier la sublime musique du « Guépard" de Luchino Visconti ainsi que celle du « Parrain" de Francis Ford Coppola.
Saluons la mise en scène de Driss Touati qui, lui- même comédien, a su parfaitement diriger Nina Karacosta : pas si aisé lorsqu’on s’empare d’un tel chef d’œuvre comme « La strada » !

L.BV



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique