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Les 7 mercenaires (sur OCS)
Sortie
le 02/04/2025
De Antoine Fuqua avec Denzel Washington, Chris Pratt, Vincent d’Onofrio, Ethan Hawke, Byung-Hun Lee, Peter Sarsgaard et Martin Sensmeier (les 02, 10 et 20/04)
L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent 7 hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces 7 mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…
On sait tous, du moins pour ceux qui ont vu et/ou entendu parler de ce western de John Sturges réalisé en 1960 et devenu un classique, lui-même remake du cultissime Les 7 samouraïs d’Akira Kurosawa datant de 1954, ce que l’on va voir dans ce film, des chasseurs de prime – et pas uniquement que cela ! – venus défendre la veuve et l’orphelin dans un petit village de pauvres fermiers incapables de se défendre, sous le joug d’un homme d’affaires et ses hommes de main aussi despotiques que tyranniques. Très inférieurs en nombre mais motivés autant pour des raisons personnelles que pour une certaine éthique et un sens de l’honneur, ces fameux mercenaires vont livrer bataille, quitte à se sacrifier pour la bonne cause. Rien de très nouveau donc du côté de cette production typiquement américaine, où il est encore et toujours question des mêmes enjeux, des mêmes rivalités, des mêmes conflits et surtout des mêmes règlements de compte à la clé, si ce n’est que pour attirer aujourd’hui le public jeune, rien de mieux qu’une version actuelle dite récente pour le faire venir au lieu de celle passée, voire « ringarde » à leurs yeux, qui fut tournée il y a de cela maintenant plus de 55 ans ! Néanmoins, le scénario de bouge pas beaucoup du précédent (on se retrouve aux Etats-Unis et non au Mexique, et les renégats sont des véritables félons et non de simples bandits), les leçons de courage et de bravoure comme de loyauté et de dignité sont au rendez-vous, les opprimés ont toujours le même regard et la même tête d’apeurés, les gentils « coyotes errants » sont avenants et parfois drôles, alors que les méchants ont bel et bien la « gueule » de circonstance. Là-dessus, ça ne change pas et ça tire à tout va ! Simplement ici, les 7 mercenaires, plus concentrés sur leurs propres interrogations « existentielles » que sur le sort de ces miséreux, ne sympathisent pas vraiment – ou alors très peu - avec ces ploucs, pardon, ces habitants qui doivent eux-aussi se battre pour survivre, les explosions sont plus impressionnantes qu’auparavant, le combat final plus majestueux et, forcément, les morts plus nombreux – et pour cause ! -. Alors, ce qui pourrait nous inciter à nous déplacer pour admirer ce film au demeurant fort beau (avec plein de paysages de l’Ouest américain), c’est sans aucun doute possible l’attraction que peut susciter cette large palette d’acteurs qui composent le casting, venus en découdre les uns avec les autres, chacun avec son caractère et surtout son égo quelque peu surdimensionné. Denzel Washington rempile une 3ème fois avec son réalisateur « fétiche », Antoine Fuqua, après Training day (pour lequel Denzel a reçu un Oscar) et Equalizer, dans le rôle qu’endossait à l’époque Yul Brynner (d’ailleurs, Washington est habillé tout en noir comme lui !) ; Chris Pratt (Zero dark thirty ; Her ; Les gardiens de la galaxie ; Jurassic world) joue à nouveau le « cool » décontraqué de service ; Vincent d’Onofrio (Salton sea ; L’élite de Brooklyn – d’Antoine Fuqua - ; et lui aussi dans Jurassic world) en gros ours mal léché et scalpeur à ses heures ; Ethan Hawke (Training day ; Little New York ; L’élite de Brooklyn ; American nightmare) en tireur d’élite un peu lâche ; Byung-Hun Lee (G.I. Joe 1 & 2 ; Red 2) en asiatique lanceur de couteaux plutôt énigmatique ; et Martin Sensmeier (Princess Kaiulani) en indien comanche aussi peinturluré que taciturne. Quant à Peter Sarsgaard (Lovelace ; Blue Jasmine ; Le prodige ; Experimenter), il est parfait en psychopathe - façon Gary Oldman dans Léon - à la gâchette facile. On aura beau dire que dans ce genre cinématographique, c’est toujours un peu la même chose ou du pareil au même avec les clichés de circonstance – l’affiche comprise, en partie pompée sur celle d’un autre western, Les 8 salopards de Quentin Tarantino - qui vont avec (on ne peut que prévoir à l’avance ce qui va se dérouler devant nos yeux !), il faut reconnaître que le metteur en scène sait filmer, réunissant cette fois quasiment tous les « potes » avec qui il a déjà tourné, s’octroyant même le privilège d’employer le célèbre - et regretté - compositeur James Horner (souvenez-vous, la BO de Titanic, c’était lui, ainsi que celle de La rage au ventre, le précédent film d’Antoine Fuqua !) pour lui écrire quelques partitions bien inspirés avant sa disparition. En résumé, on ne sort pas beaucoup des sentiers battus comparé aux autres, sans malheureusement trop croire que cette quête de vengeance assez divertissant, sur fond de « bon droit », soit le long métrage que l’on attendait tous avec impatience et devienne celui qui remportera à coup sûr les suffrages de l’ensemble des spectateurs.....
C.LB
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