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Assassin’s creed (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  06/04/2025  

De Justin Kurzel avec Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jérémy Irons, Brendan Gleeson, Charlotte Rampling, Ariane Labed, Michael K.Williams et Denis Ménochet (les 06, 07, 08, 12, 17 et 20/04


Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle. Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers.

L’adaptation au cinéma d’un jeu vidéo, aussi connu soit-il, n’est pas toujours synonyme de bonne idée ni gage de réussite, et souvent un risque pour ceux qui pensent tenir là un bon filon scénaristique ! Certains en ont fait l’amère expérience (pour preuve, notamment Prince of Persia, Resident evil, Mortal Combat, Street Fighter, Silent Hill, Hitman et Max Payne) mais cela ne semble pas trop décourager les autres à vouloir voir leurs histoires et leurs personnages se concrétiser sur grand écran (comme avec Lara Croft et, dernièrement, avec Warcraft) ! Malheureusement, cette nouvelle franchise vidéo, créée par Ubisoft en 2007 et déjà vendue à plus de 100 millions d’exemplaires, ne déroge pas trop à la règle, s’escrimant à nous plonger ici dans les affres d’une période très tourmentée – celle de l’inquisition espagnole vers 1490 avec ses persécutions et ses massacres - à grands coups d’effets spéciaux et de combats numériques, ainsi que de scènes d’action, de poursuites et de cascades impressionnantes.
On s’attendait donc à voir le joueur/le protagoniste principal, habillé dans une tenue de soldat moyenâgeux, courir sur les toits et voltiger dans les airs du haut d’un clocher andalou et, surtout, poignarder, égorger et éventrer avec ses 2 lames rétractables n’importe quel quidam qui se mettrait en travers de son chemin, lors de missions qui lui seraient ordonné d’exécuter séance tenante par sa Confrérie des Assassins. S’il est toujours question de la présence de cet intervenant aux noirs desseins, certes quelque peu « dangereux » sur les bords mais néanmoins « de sang noble », il semblerait que le fait de rajouter un long pitch qui se déroule de nos jours ait pu et du sûrement rassurer la production quant à la teneur - et la tenue - d’un film à gros budget comme celui-ci, aussi ambitieux soit-il (entre 150 et 200 millions de dollars tout de même !). Et les prestations de Michael Fassbender en homme de main aguerri, ultra-musclé et au regard méchamment lourd, sans oublier celles de Marion Cotillard en scientifique inspirée, de Jérémy Irons en père implacable de cette dernière à la recherche d’honneur et de Charlotte Rampling en grande prêtresse, ne sont pas en reste, plutôt des preuves marquantes, limite irréfutables et même incontournables de telles dépenses financières.
Ce serait plus au niveau de la compréhension qui cela pourrait faire obstacle à tous les jeunes initiés ou, du moins, à bon nombre de ceux et celles qui ont eu un jour - ou d’avantage - entre leurs mains ce célèbre jeu « ludique » morbide plus ou moins expéditif, tant le programme proposé ici, avec des réalités parallèles, des scanners à profusion, une enquête existentielle, des sondes infiltrées dans la chair, des retours dans le passé et un immense bras articulé dans un endroit plutôt bizarre, auquel est exposé notre « vaillant et valeureux » héros – un condamné à mort, exécuté mais néanmoins ressuscité ou, si vous préférez, sauvé pour servir de cobaye à une expérience incroyable pour ne pas dire redoutable - est d’une complexité éhontée et d’une nébulosité patentée. Il est certes question de perfectionnement de l’être humain autour de transfert et de régression, d’aller chercher dans un passé lointain une réponse à une quête obsédante (le rédo dit la pomme d’Eden, une « boule de pétanque » qui renferme les germes de la désobéissance humaine !) convoitée par une secte très puissante (l’Ordre des Templiers), et de manipulations psychologiques pour arriver à leurs fins.
Là-dessus, il faut rajouter un concours d’acrobaties stylisées en veux-tu en voilà (les « Yamakasi » sont de retour et en pleine forme, même pas essoufflés après des courses-poursuites effrénées aussi épiques qu’athlétiques !) sur fond de décors riches et exotiques style péplum, de phrases toutes faites et répétitives (« agir dans l’ombre pour servir la lumière »), des énigmes, des ellipses, des secrets, et des hypothèses à la pelle (mais n’est pas Da Vinci code qui veut !), sans oublier des préceptes alambiqués et des solutions à tout (« guérir de l’agressivité, trouver un remède contre la violence, contre le libre-arbitre ! »). Mais c’est quoi ce délire ? Vaste sujet qui méritait un peu plus d’esprit meurtrier et de simplicité narrative, vu que ce long-métrage de Justin Kurzel (responsable des Crimes de Snowton et de Macbeth – avec déjà Marion Cotillard et Michael Fassbender -) est destiné à un public jeune friand « d’action hero », des « gamers » peu enclins à (vouloir r)entrer dans des considérations d’adultes totalement abstraites à leurs yeux, mais plus à leur vision du monde virtuel auquel ils aspirent tant et dans lequel ils vivent souvent à travers leur console, à peine sortis de l’école ou d’autres obligations dites familiales ! En résumé, « accrochez-vous au (bon) souvenir » que vous a laissé ce jeu et dites-vous qu’il n’est pas toujours facile de vouloir essayer d’en rendre le meilleur sur pellicules....

C.LB



 
 
 
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