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Life : origine inconnue (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  09/11/2024  

De Daniel Espinosa avec Jake Gyllenhaal, Rebecca Ferguson, Ryan Reynolds, Ariyon Bakaré, Hiroyuki Sanada, Olga DihoviChnaya et Hiu Woong-Sin


À bord de la Station Spatiale Internationale, les 6 membres d’équipage font l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité : la toute première preuve d’une vie extraterrestre sur Mars. Alors qu’ils approfondissent leurs recherches, leurs expériences vont avoir des conséquences inattendues, et la forme de vie révélée va s’avérer bien plus intelligente que ce qu’ils pensaient…

Il y a ici comme un réel parfum de déjà vu - notamment celui d’Alien : le 8ème passager - qui plane dans ce synopsis sauf que par rapport à la version originale, cette histoire de science-fiction s’inscrit dans un contexte plus réel et plus moderne que précédemment, basée sur une certaine crédibilité, voire une réalité ambiante (en l’occurrence l’existence de la Station Spatiale Internationale et la récente conquête de Mars à travers l’envoi de sondes, de capsules et autres modules, bref, d’engins tels que Curiosity qui se sont pour la plupart posés sur cette planète rouge afin d’y récolter plusieurs échantillons), et qu’il offre cette fois une approche disons plus probable d’un possible « ennemi » apparent même à l’allure plutôt originale au cinéma, aussi et insignifiante que peu menaçante (un micro-organisme à organisation cellulaire simple ou, si vous préférez, une amibe à structure unicellulaire unique qui ressemble au départ à une sorte de petite étoile de mer translucide) qu’une grosse bébête extraterrestre visqueuse à souhait, à la double mâchoire bien acérée et à la longue queue tranchante
A partir de ce constat actuel, très intriguant et assez angoissant, comment ne pas imaginer alors qu’il existe peut-être une « preuve » irréfutable d’une vie ailleurs que sur Terre et que cette curieuse matière tout en « muscle, cerveau et œil » rapportée malgré elle, décide de se réveiller – après maintes stimulations (« danse pour moi ! ») dans des conditions on ne peut plus propices à son bon développement - pour « prendre ses quartiers » dans cette station en orbite autour de la belle Bleue ? C’est là toute l’astuce de ce scénario en huis-clos qui joue avec nos nerfs dès le départ, grâce entre autres en intro à de longs plans séquences en gravité zéro à l’intérieur du vaisseau filmés tout en douceur flottante pour mieux s’accélérer par la suite, ainsi qu’à des scènes qui vont crescendo afin d’installer une tension palpable pendant 1h45. Impossible de ne pas réagir devant les réactions imprévisibles de ce monstre à la fois hostile et mortel à peine plus grand qu’une main d’enfant, et de ne pas être pris par ses mécanismes de défense qui changent à fur et à mesure qu’il devient plus sournois et plus résistant face aux attaques répétées des humains ! Un combat sans merci va alors être livré devant nos yeux entre la bête et les « survivants », ces derniers sachant qu’elle « doit tuer pour survivre » dans l’espace (ou ailleurs) : dur bilan !
La part belle et un soin tout particulier ont été apportés à la réalisation de cet organisme vivant particulièrement perturbateur et « plus vrai que nature », qui se balade avec aisance et fluidité dans les différents compartiments de cette « galère » en atmosphère permanente, sans qu’aucun membre de l’équipage ne puisse l’expulser ou connaitre son origine, son sens et surtout son but. Et ce ne sont pas Jake Gyllenhaal (déjà habitué à ce genre de production pour avoir été récemment dans un registre similaire avec l’excellent Premier contact !), ni Rebecca Ferguson (plus proche du film d’espionnage – Mission impossible : rogue nation – ou du péplum – Hercule – que du thriller cosmique !), et encore moins Ryan Reynold (apparition trop brève, sans aucun doute plus conséquente dans le prochain Alien – covenant !) ou bien Hiroyuki Sanada (interprétant un astronaute dans Sunshine de Danny Boyle) qui vont diront le contraire, bien au contraire !
C’est que le suédois Daniel Espinosa (Sécurité rapprochée ; Enfant 44) sait mettre en scène – et en forme – tout ce beau monde sans trop d’esbroufe narrative ou de scènes dites « tape à l’œil », et cela malgré un sens du sacrifice appuyé (« ma place est ici ! »), un peu de sentimentalisme souligné, pardon, effleuré, et quelques instants empruntés à Gravity, lui qui à l’air peu ou pas franchement concerné de près comme de loin par la destinée de l’ISS au coût exorbitant (il y a tout de même avec cette machine-là un peu plus de 200 milliards de dollars en jeu !). Et dire que cette version plausible, revue et corrigée, inspirée autant de la saga Alien que de The thing, laisse inévitablement présager une suite à la fois intrigante terrifiante pour la « bonne cause », surtout celle de nos émois....

C.LB



 
 
 
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