Neuilly sa mère, sa mère !

Sortie  le  08/08/2018  

De Gabriel Julien-Laferrière avec Denis Podalydès, Samy Seghir, Jérémy Denisty, Sophia Aram, Joséphine Japy, Valérie Lemercier et Chloé Coulloud

En 2008, Sami Benboudaoud découvrait l’enfer de Neuilly-sur-seine !
Dix ans plus tard, alors que tout va pour le mieux pour Sami qui termine brillamment ses études de sciences politiques, plus rien ne va pour son cousin Charles de Chazelle. Depuis la défaite de son idole Sarkozy aux présidentielles, il a sombré dans une profonde dépression quand sa famille perd toute sa fortune et doit quitter Neuilly. Rejetés de tous, les Chazelle trouvent refuge chez Sami, cité Picasso, à Nanterre !
Dès lors, pour Sami et les habitants de sa cité, la vie ne sera plus jamais un long fleuve tranquille.

On reprend les mêmes et on recommence mais à l’inverse....quasiment 10 ans après le 1er volet ! C’est qu’ils ont bel et bien grandi la plupart des protagonistes, surtout les 2 jeunes « cousins » qui, malgré leur différence, vivaient sous le même toit dans une « paisible » cohabitation apparente. Ca n’a pas beaucoup changé depuis sauf que cette fois, c’est au tour des « neuilléens », obligés par la force des choses (pour des raisons d’« affaires » douteuses, ils n’ont plus de boulot, plus de maison et plus d’amis), d’aller s’installer juste de l’autre côté de la Seine dans la banlieue voisine, à Nanterre. Puisque d’une ville à l’autre, il n’y a qu’un pas à faire – et un pont à enjamber ! -, raison de plus pour les retrouver tous à travers de nouvelles aventures mais avec de nouvelles aspirations, de nouvelles trajectoires et, bien sûr, de nouveaux motifs de discorde entre tout ce beau petit monde, disons-le franchement, opposé !
Si les situations comiques sont fort heureusement toujours de la partie sans excès appuyé ni exagération outrancière, elles ont sacrément évolué par rapport à la comédie bon enfant précédente, plus axées ici sur le monde autant politique qu’économique et juridique d’aujourd’hui, mettant plus en avant autant l’évolution actuelle de chacun des intervenants – le fils est en pleine dépression (on lui diagnostique une « sarkoziste aigüe » !), le père est devenu un patron-voyou (avec des comptes bancaires cachés à l’étranger) -, que l’accent sur les 2 quinquennats passés à grands renforts d’extraits et autres expressions tirés d’interviews ou de journaux télévisés de l’époque – ce qui nous vaut d’ailleurs un medley de quelques moments-clés de ces 2 sacrées périodes ! -.
Et les allusions vont bon train comme les clins d’œil qui ne se font pas attendre non plus très longtemps, à coups d’apparitions certes cocasses et parfois légèrement caricaturales sur les bords mais plutôt « inattendues » venant de personnalités « reconnues » interprétant leur propre rôle à l’écran (les ex-ministres Arnaud de Montebourg et Julien Dray, l’avocat Eric Dupond Moretti, le journaliste Jean-Jacques Bourdin), chacun jouant parfaitement sa partition sans clichés éhontés ni (trop) se parodier. A ce sujet, tous les partis politiques français - d’un extrême à l’autre -, en prennent un peu pour leur grade au passage : en effet, impossible de ne pas résister à la vue de certains « stéréotypés » à outrance et copieusement chargés, voire sans aucun ménagement ni sans prendre réellement de pincettes !
En résumé, un scénario plus travaillé, plus évolué, plus « chiadé » pourrait-on préciser (merci au réalisateur Gabriel Julien-Laferrière, déjà responsable du 1er volet ainsi que de C’est quoi cette famille ?) et, d’une certaine manière, plus vrai (plus proche de la réalité : « rien ne remplace l’expérience ! »), qui s’adresse notamment à un public un peu plus âgé que le 1er chapitre, ne touchant vraiment pas la même cible avec ces interventions et ces références souvent hautement adultes. Une bonne surprise qui devrait toutefois à nouveau plaire au plus grand nombre (2,5 millions d'entrées en 2009), c’est du moins ce que lui souhaite ardemment...

C.LB