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Sale temps à l’hôtel El Royale

Sortie  le  07/11/2018  

De Drew Goddard avec Jeff Bridges, Cynthia Erivo, Dakota Johnson, Jon Hamm, Lewis Pullman, Manny Jacinto, Jim O’Heir, Cailee Spaeny et Chris Hemsworth


Sept étrangers, chacun avec un secret à planquer, se retrouvent au El Royale sur les rives du lac Tahoe ; un hôtel miteux au lourd passé.
Au cours d’une nuit fatidique, ils auront tous une dernière chance de se racheter… avant de prendre un aller simple pour l’enfer.


Une production avec autant de protagonistes plutôt énigmatiques pour ne pas dire étranges, tous plantés dans un décor original quasi-unique - agencé façon assez théâtrale d’ailleurs ! -, en apparence très kitch - très connoté années 60 - et presque désert, ne peut que susciter l’intérêt, voire éveiller la curiosité ! Pensez donc, avec en prime un casting aussi disparate qu’inattendu, avec notamment un Jeff Bridges en « prêtre » à l’air aussi roublard et malicieux que d’habitude, un John Hamm (Le jour où la Terre s’arrêta ; The town ; Mes meilleures amies ; la série Mad men ; Baby driver) en « vendeur » d’aspirateur dans toute sa splendeur et caricatural à souhait, ainsi qu’un Chris Hemsworth (Thor ; Rush ; The Avengers 1, 2 – et bientôt 3 - ; Blanche-Neige et le chasseur ; Au cœur de l’océan ; SOS fantômes) en prédicateur/gourou plus ou moins hippie toujours le poitrail à l’air ou, si vous préférez, torse nu !
Là-dessus, il faut rajouter un établissement hôtelier qui a une histoire (à cheval entre 2 états) et qui fait véritablement office de personnage à part-entière de ce long métrage bien noir, des meurtres qui vont aller crescendo, et une BO branchée R&B (The Isley Brothers) et rock (Deep Purple), et vous aurez peut-être une petite idée de ce qui vous attend ! Si avec tout cela, vous n’êtes pas plus que cela attiré, c’est que vous êtes peut-être-être insensible ou bien alors tout simplement....mort ! C’est d’autant plus normal que ce thriller audacieux renferme un certain nombre de secrets, d’intrigues et de révélations, un peu comme un film à énigmes subtilement mis en scène (autour de bavardages certes parfois incessants) et à tiroirs astucieusement monté (à travers quelques flash-back fort explicatifs), que n’aurait sûrement pas renié l’un des maîtres en la matière, sir Quentin Tarantino (on pense entre autres à Pulp fiction et aux 8 salopards) !
On doit ce petit prodige à Drew Goddard (réalisateur de La cabane dans les bois, sans oublier scénariste de Seul sur Mars, de World War Z et de Cloverfield), qui nous a pondu ici un petit chef-d’œuvre narrativement imaginatif, à la fois étonnant, motivant, haletant et surprenant, le tout dans un cadre unique et un univers peu banal qui auraient pu être casse-gueule au final. Fort heureusement, il n’en est rien, réussissant haut la main à nous captiver sans jamais baisser sa garde et sans que l’on se rende compte que sa durée est de...2h30 : en un mot, une réussite !

C.LB



 
 
 
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