en 
 
 
cinema

 
 

Face à la nuit

Sortie  le  10/07/2019  

De Wi Ding Ho avec Jack Kao, Lee Hong-Chi, Huang Lu, Louise Grinberg, Ning Ding et Shin Yin


Trois nuits de la vie d’un homme. Trois nuits à traverser un monde interlope, qui ont fait basculer son existence ordinaire. Il est sur le point de commettre l’irréparable. Mais son passé va le rattraper…

On peut dire sans hésiter que le réalisateur et scénariste malaisien Wi Ding Ho (Pinoy Sunday ; Beautiful accident ; 10+10) ne s’embarrasse pas trop de proposer une belle image - dite de qualité - ni un bon son bien perceptible de ces films, ne se souciant pas beaucoup non plus de donner un certain rythme et de l’aboutissement total à ses scénarios. Ce dernier en est une preuve flagrante, d’autant qu’il ne s’interroge pas vraiment sur le jeu tenu, ici plus ou moins approximatif voire improvisé, de ses acteurs, notamment la française Louise Grinberg (Entre les murs ; 17 filles ; Je me suis fait tout petit ; A toute épreuve ; Respire ; La prière) peu enclin à apporter une crédibilité réelle et sérieuse à sa prestation de clandestine européenne et, de surcroît, prostituée.
Passé ce constat, on découvre une production fragmentée en 3 parties qui part à reculons, présentant un seul et unique homme d’abord vieilli (un gardien de sécurité meurtri, à bout, séparé, jaloux et bagarreur, vivant de trafics en tout genre et de règlements de compte sanglants dans un avenir assez proche où la technologie est très avancée), puis le « même » quelques années plus tôt (un officier de police ou inspecteur triste, souvent tabassé, peu très bavard et plutôt gros fumeur) et enfin toujours le « même » à 17 ans (en adolescent légèrement turbulent, voleur à ses heures et crispé pour un rien).
Bref, la destinée d’un gars qui voit, en arrière et à plusieurs moments très précis dans son existence, ce qu’il a vécu de plus important, de plus intense et de plus douloureux également lors d’une journée bien particulière. Il y a de quoi être quelque peu décontenancé devant ce (néo-)polar d’anticipation sur fond de vengeance et de noirceur, aussi décousu que lent et mou (que de silences entre 2 dialogues !), qui a pourtant reçu le Grand Prix du Polar au dernier Festival du Film policier de Beaune.
Certains personnages sont présents à 2 époques différentes sans avoir nullement changé d’apparence (il y a de la « ressemblance » dans l’air à quelques années d’intervalle !). Et l’on assiste à des plans qui rabâchent un peu les mêmes situations, entre cigarettes et promenades en bus, énervements et passages à tabac, menottes et parties de baise (gardant même le bonnet sur la tête en plein plan cul !). En résumé, on a la nette impression d’errer nous aussi devant l’écran de ce mélodrame parfois inconsistant, un peu comme ces protagonistes assurément paumés et plutôt assez mal filmés...

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique