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Séduis-moi si tu peux

Sortie  le  15/05/2019  

De Jonathan Levine avec Charlize Theron, Seth Rogen, O’Shea Jackson Jr., Andy Serkis, June Diane Raphaël, Ravi Patel et Bob Odenkirk


Fred, un journaliste au chômage, a été embauché pour écrire les discours de campagne de Charlotte Field, en course pour devenir la prochaine présidente des Etats-Unis et qui n’est autre... que son ancienne baby-sitter ! Avec son allure débraillée, son humour et son franc-parler, Fred fait tâche dans l’entourage ultra codifié de Charlotte. Tout les sépare et pourtant leur complicité est évidente. Mais une femme promise à un si grand avenir peut-elle se laisser séduire par un homme maladroit et touchant ?

Plus c’est gros – dans tous les sens du terme d’ailleurs – et plus ça passe, du moins, ça essaye ! Comment voulez-vous que l’on puisse croire un seul instant à cette idylle naissante entre 2 personnes particulièrement opposées et que tout sépare, à cette bleuette sentimentale improbable entre une femme de pouvoir, intelligente et vraiment canon (Charlize Theron pour ne pas la nommer !) et un bon gars rondouillard à la barbe hirsute, négligé, mal fagoté et parfois grossier (sous les traits de Seth Rogen qui n’en loupe pas une pour se rendre encore plus insupportable voire plus énervant que d’habitude, tchatchant à tout bout de champ et gesticulant à tout va) ?
Ce faux remake de Pretty woman – empruntant au passage 2 extraits de sa BO (It must have been love du groupe Roxette) -, dans une version détournée et moderne de « La belle et la bête », est un conte à la « Coup de foudre à Notting Hill » sans tous les ingrédients qui nous permettraient d’y agréer totalement, du moins, un tant soit peu. Si l’entrée en matière est tout à fait dans la veine des précédentes prestations du rôle masculin principal, la suite n’est que blablas intempestifs (le film dure 2 bonnes heures !), paroles & paroles sans grande profondeur d’esprit, réparties du tac-au-tac inexistantes, blagues et autres vannes soi-disant humoristiques qui tombent souvent à l’eau, avec finalement rien de bien percutant au bout. Les clins d’oeil appuyés (« pardon Hanoï » ; Paris fournisseur « officiel » et « bien connu » des tours opérateurs de drogues) et les situations outrancières (un président des Etats-Unis complètement « débile » ; l’attaque de l’ambassade américaine à coup de roquettes) sont des exemples ridicules et un peu lourds à digérer.
Quant aux interprètes, ils semblent jouer en roue libre, s’évertuant à vouloir donner le change (Charlize Theron déguisée façon hip-hop et réglant des problèmes diplomatiques de la plus haute importance sous substances illicites ; Seth Rogen dynamisant les discours de cette dernière et la culbutant à l’occasion) et à se comporter soit comme des demeurés soit comme des ados. Comment voulez-vous que l’on puisse adhérer une seule seconde à ces gamineries estampillées made in U.S.A., tant l’excès est ici de rigueur, surtout visuellement ? Bref, une comédie de Jonathan Levine (on lui doit 50/50 et The night before avec son acteur fétiche, Seth Rogen !) pour « geeks » (et encore !) en manque de sensations fortes, pardon, en quête de réactions émoustillantes avec en fond une bande son qu’ils catalogueront ringarde - et pour cause (Boys II Men ; Blondie, Bruce Springsteen...).

C.LB



 
 
 
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