en 
 
 
cinema

 
 

Mjolk – la guerre du lait

Sortie  le  11/09/2019  

De Grimur Hàkonarson avec Arndis Hrönn Egilsdottir, Sigurour Sigurjonsson, Sveinn Olafur Gunnarsson, Alfrun Rose, Hafdís Helga Helgadóttir et Siggi Holm


Inga et son mari possèdent une exploitation laitière dans un petit village près de Reykjavik. Mais à la mort de ce dernier, Inga reprend seule les rênes de l’entreprise familiale. Très vite, elle découvre le monopole abusif que la coopérative impose aux agriculteurs locaux. Elle va alors entrer en guerre contre ce système mafieux pour imposer l’indépendance de sa communauté !

Grimur Hàkonarson, le réalisateur islandais (Summerland) au nom imprononçable, est de retour dans la même veine scénaristique que son précédent film à succès, Béliers sorti en 2015, se déroulant toujours dans une campagne pluvieuse et presque déserte au milieu d’une vallée plutôt assez isolée et quelque peu enneigée, au sein d’une exploitation agricole avec des animaux de ferme (cette fois, ce sont une vingtaine de vaches laitières), et à nouveau interprété par 2 de ses acteurs fétiches (Sigurour Sigurjonsson et Sveinn Olafur Gunnarsson, déjà présents dans Béliers). Bref, de quoi ne pas être trop dépaysé par cette nature dite « hostile » où (sur)vivre ressemble plus à une lutte sans merci quasi permanente.
Ici, il est encore question de différents et brouilles non plus d’ordre familial mais cette fois d’ordre pécunier, d’autant qu’une coopérative locale intimide voire même menace des agriculteurs honnêtes et des éleveurs bienveillants plus ou moins « saignés à blanc » ou, du moins, (sur)endettés qui auraient l’outrecuidance d’aller s’approvisionner moins cher ailleurs, leur imposant d’acheter machines, outils et engrais chez eux sous peine d’être « blacklisté » ou bien alors tout simplement évincé de la Coop. C’est que ça ne rigole pas au pays du froid, ah ça non ! Quoi qu’il en soit, pour réussir à s’en sortir, il va à nouveau falloir s’unir dans l’adversité non pas contre un fléau (« la tremblante ») mais contre cette organisation « mafieuse » afin de reprendre pouvoir et liberté. Et c’est une femme seule, de surcroît veuve, qui va lancer une levée de boucliers et se battre pour que ce genre de procédés et autres pratiques corruptives ne se reproduisent plus !
N’attendez pas (trop) d’action survitaminée, de situations rocambolesques, ni de longs et beaux dialogues, et encore moins d’une BO aussi enveloppante qu’envahissante, tout n’est que minimalisme, entre réflexion, opiniâtreté, ténacité et résistance, face à cet « envahisseur » sensé soutenir tout ce beau monde rural au travail ! Certes, l’ambiance est tendue mais beaucoup moins drôle que Béliers, chacun(e) fier et solitaire tirant la gueule plus qu’autre chose et résistant tant bien que mal, dans l’espoir de retrouver un jour une communauté indépendante et saine. Si le final est assez prévisible, on reste quand même au plus près de la nature, sur fond d’un environnement amer, peu épanouissement, et de gestes quotidiens mornes, répétitifs.

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique