en 
 
 
cinema

 
 

Simetierrre

Sortie  le  21/08/2019   chez Paramount vidéo (DVD, Blu-Ray, Steelbook 4K et VOD)

De Kevin Kölsch et Dennis Widmyer avec Jason Clarke, Amy Seimetz, John Lithgow, Jeté Laurence et Alyssa Brook Levine


Le docteur Louis Creed, sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s'installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l'aide d'un étrange voisin, Jud Crandall. Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.

Adapter un roman ou bien une nouvelle du spécialiste, pardon, du maître américain de l’horreur, Stephen King, n’a pas toujours été synonyme de réussite : si Shining, Christine, Dolores Claiborne, Misery, Carrie, Le fléau, Stand by me, Dead zone et La ligne verte ont été plutôt réussis, on ne peut pas en dire autant de Cujo, Dreamcatcher, Les démons du maïs, Peur bleue, Maximum overdrive, Cœurs perdus en Atlantide, Le cobaye, The mangler et La nuit déchirée. Quoi qu’il en soit, avoir voulu faire un remake de Simetierre, déjà sorti sur les écrans en 1990, n’était sans doute pas la meilleure idée à avoir ni le meilleur choix à faire parmi l’ensemble des œuvres de cet auteur à succès !
Néanmoins, voilà une interprétation qui aurait mérité un peu plus d’inspiration ou d’originalité, et surtout beaucoup plus de tension et de frayeur. La réalisation est on ne peu plus classique et plan-plan (le scénario est le même que précédemment à 1 ou 2 détails près : dans la 1ère version, les Creed quittaient Chicago) et c’est leur fils de 2 ans qui mourrait), les situations prévisibles, ni trop bizarres ni vraiment étranges (la nuit, le brouillard, la fausse fumée en prime, sans oublier la voix off soulignée et la BO persistante), les personnages convenus (la gentille petite famille sans histoire), l’intrigue poussive et donc lente à venir, le rythme assez posé et l’ambiance plutôt pesante. Et dire qu’ils se sont mis à 2 pour accoucher de l’ensemble ! Là-dessus, ils ont rajouté des dialogues convenus (« ce n’est pas prudent de se promener dans le coin »), des visions cauchemardesques et des flash-back redondants (d’où une persistance d’inquiétude et de traumatisme qui se lit sur la figure des parents), sans oublier des incohérences narratives grossières (une frêle fille de 9 ans qui traîne sa mère agonisante en pleine forêt sur plusieurs centaines de mètres ; un médecin qui croît à la réincarnation « surnaturelle » grâce à d’anciennes terres sacrées indiennes, « des lieux qui existent depuis plus longtemps que nous »).
Si John Lithgow est un habitué de ce genre de productions (souvenez-vous de ses prestations dans Obsession, Blow out, La 4ème dimension, L’esprit de Caïn, et Mr. Woff !), il s’en sort avec les honneurs. Quant aux autres, c’est à celle ou à celui qui jouera faux, qui tirera la tronche boudeuse ou du moins louche le plus longtemps possible, qui aura le plus d’hallucinations et de soucis psychologiques, hanté par des souvenirs angoissants (la mère a déjà été confrontée de très près à la mort). Bref, il n’y a ici rien de franchement effrayant ou alors qui fasse véritablement peur, juste sursauter lorsqu’un camion passe à toute vitesse devant leur charmante maison. Seul le chat a assez de puissance de jeu pour les éclipser ! En résumé, une série B soft pas réellement fidèle à l’esprit horrifique du livre, tout juste du niveau d’un téléfilm qui aurait pourtant eu besoin d’un sacré coup de pouce pour réussir à passer le cap d’une frayeur tangible voire palpable !
En bonus : une fin alternative (avec une nouvelle famille « recomposée ») presque meilleure que celle du film, des scènes coupées (3) et des versions longues (4) qui n’apportent pas grand-chose au scénario, des terreurs nocturnes (Louis / Rachel / Ellie) qui se servent à rien, et L’histoire de Timmy Baterman racontée par John Lithgow sans grand intérêt....un peu à l’image du long métrage d’ailleurs.

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique