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Knives and skin

Sortie  le  20/11/2019  

De Jennifer Reeder avec Marika Engelhardt, Raven Whitley, Tim Hopper, Ty Olwin, Audrey Francis et Kate Arrington


Suite à un rendez-vous nocturne, Carolyn Harper ne réapparaît pas chez elle, dans sa petite ville bien trop tranquille de l’Illinois. Sa mère, qui dirige la chorale du lycée, est dévastée. Mais ses appels à l’aide ne sont guère entendus que par un shérif qui peine à démarrer l’enquête : son entourage semble comme indifférent à l’absence de cette jeune fille qu’on connaissait mal. En réalité pourtant, c’est une onde de choc que provoque cette disparition, qui renvoie chacun à ses propres angoisses, et qui va faire naître de nouveaux rapports au sein de la communauté…

Ce qui devait n’être qu’un simple drame sur fond d’enquête policière se transforme doucement mais sûrement, voire inexorablement et même inéluctablement, en une sorte de pamphlet intello-psycho-moralisateur prétentieux et pompeux à souhait, s’écoutant plus parler qu’agir véritablement à l’écran ! Tout ici est fait pour être bizarre, décalé, dément, déjanté, stylé et kitsch au possible, autant les personnages accoutrés de tenues pour ne pas dire de costumes ridicules, plus grotesques et exubérants les uns que les autres, que les maquillages soulignés à l’excès tels des masques d’halloween, autant les dialogues obscures limite abscons que la mise en scène comme les plans pas toujours très nets (style très années 70) et souvent filmés caméra à l’épaule, sans oublier la BO (celle de Nick Zinner des Yeah Yeah Yeahs), un peu copiée sur celle de productions angoissantes d’antan.
Quant à l’ambiance générale, elle est diluée dans une vapeur de fantastique édulcorée, saupoudrée d’une pointe d’horreur à la Carrie mais sans hémoglobine, à travers des situations certes sophistiquées mais souvent incongrues, et un montage réalisé à l’à peu près. Bref, le genre de film qu’on ne fait (presque) plus (beaucoup) aujourd’hui ou bien alors de façon très indépendante ou artisanale. La réalisatrice - féministe engagée - Jennifer Reeder, dont c’est ici le 1er long métrage, se l’est jouée trash et baroque à fond. On croirait voir l’une de ses productions vintage à la manière de celles créées par Greg Araki (Kaboom), Larry Clark (Kids ; Ken Park) ou bien alors David Lynch mais en moins léché ou élaboré et en plus gothique.
En résumé, un teen-movie marginal qui plane au-dessus d’une certaine réalité ambiante tangible, s’adressant plus à des adultes plutôt qu’à des jeunes ados sans doute en mal de sensations fortes....

C.LB



 
 
 
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