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Crawl

Sortie  le  04/12/2019   chez Paramount vidéo (DVD, Blu-Ray et VOD)

De Alexandre Aja avec Kaya Scodelario, Barry Pepper, Ross Anderson, Morfydd Clark, Colin McFarlane, Anson Boon et Ami Metcalf


Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…

Les fêtes de fin d’année arrivent avec son lot de vidéos à offrir, qu’elles fassent rire, pleurer, réfléchir ou bien alors peur ! Dans ce tout dernier cas, on nous ressort les bonnes vieilles ficelles traditionnelles de la frayeur ambiante, cette fois sous les traits d’un ou, plutôt, de plusieurs créatures aquatiques, grands prédateurs au même titre d’ailleurs que des requins (souvenez-vous de la franchise des Dents de la mer !), des piranhas (Piranha 3D), des anacondas (Anaconda, le prédateur), et même des dinosaures (la saga Jurassic Park), sans oublier bien sûr des crocodiles (Lake placid). Ici, place à leurs cousins les plus proches, les alligators donc, eux-aussi friands de chair fraîche et bien décidé à croquer tout ce qui passe à leur portée. Là-dessus, vous rajoutez un ouragan dévastateur, un village abandonné, une cave nauséabonde, un niveau de l’eau qui monte inexorablement, un père blessé et sa fille venue le secourir, et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend !
Le décor étant ainsi bien planté pour vous faire tressaillir, celui-ci répond aux normes en vigueur et autres règles typiques du film d’épouvante ou d’horreur, en l’occurrence l’animal sanguinaire tapi dans l’ombre et allant chercher ses proies humaines prises au piège dans le sous-sol d’une maison inondée. Et les victimes, les méchants voleurs comme les gentils sauveteurs, vont aller bon train pendant 1h30, sans trop de ménagement surtout pour les âmes sensibles. Tous au presque y passent pour notre plus grand plaisir visuel, d’autant que celui qui se trouve derrière la caméra n’est pas un débutant en la matière, Alexandra Aja, à qui l’on doit déjà Haute-tension, Mirrors, les remakes de La colline a des yeux et de Piranha 3-D (tiens, tiens, déjà porté sur le style animal aquatique et vorace !), le tout produit par le maitre du genre dit effrayant, Sam Raimi (Evil dead ; Don’t breathe ; Mort sur le grill ; Jusqu’en enfer).
Et malgré tout cela, il a fallu encore y placer plusieurs aberrations narratives et multiples raccourcis scénaristiques pour essayer de nous en mettre plein la vue ! Qu’il s’agisse de la représentation de la bête disons « énorme » (plus grande qu’un vrai alligator), du drôle de moyen trouvé pour arriver à le tuer (« défoncer ces gros lézards » à coups de pelle ?), des 2 héros qui s’en sortent presque sans grosse ni véritable égratignure (malgré le fait d’avoir été happé à de nombreuses reprises par des mâchoires capables de pas mal de dégâts : il faut savoir que la mâchoire d’un alligator exerce une pression de 1342 kg ; c’est la morsure la plus puissante jamais enregistrée chez un animal !) ou du principe de tenter de faire la course avec l’un d’entre eux sans se faire happer ou mordre au passage (les alligators peuvent nager à la vitesse de 32,18 km/h, c’est-à-dire plus vite que des nageurs olympiques !), c’est fort de café, pardon, pousser le bouchon un peu loin, vous ne trouvez pas ?.
Quoi qu’il en soit, il y a péril cette fois sous la demeure avec un happy end au final, production américaine oblige. Même « partiellement » blessés, le père et la fille réussissent à s’en sortir là où beaucoup d’autres auraient péri purement et simplement. Mais c’était sans compter sur la présence d’esprit, le répondant, les astuces, ainsi que le côté battant et têtu de la jeune héroïne, interprétée par Kaya Scodelario (vue dans la trilogie Le labyrinthe, Pirates des caraïbes – la vengeance de Salazar, et Le choc des titans), qui réussit en toute occasion à se dépêtrer de ces mastodontes amphibies aux attaques rapides voire fulgurantes. Bref, un thriller horrifique de plus, malheureusement sans l’effet de surprise tant attendu, du moins, espéré....

En bonus, juste un document intitulé Les dessous de Crawl avec la présence du réalisateur, des 2 producteurs (qui se congratulent), des 2 scénaristes (« un scénario aussi dingue que réaliste qui pourrait arrivé ! »), du responsable des effets spéciaux et celui des effets mécaniques, du directeur de la photo, sans oublier celle des 2 acteurs principaux, plongés dans une réalisation artistique pour le moins immersive, un drame, un film de survie sur fond de relations père/fille, et une expérience qu’on oublie pas de sitôt, le tout entrecoupé d’extraits du film, de la construction et du montage de certains décors (la plupart montés et tournés en studio, à Belgrade en Serbie, notamment un vide sanitaire confiné et petit à petit noyé sous l’eau) et servant de lieux « sombres, glauques et humides » propices à une « superbe idée de film d’horreur »....

C.LB



 
 
 
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