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La communion

Sortie  le  24/06/2020  

De Jan Komasa avec Eliza Rycembel, Aleksandra Konieczna, Tomasz Zietek, Barbara Kurzaj, Lukasz Simlat, Bartosz Bielenia et Lidia Bogacz


Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention pour la jeunesse mais le crime qu'il a commis l'empêche d'accéder aux études de séminariste. Envoyé dans une petite ville pour travailler dans un atelier de menuiserie, il se fait passer pour un prêtre et prend la tête de la paroisse.
L'arrivée du jeune et charismatique prédicateur bouscule alors cette petite communauté conservatrice.


Ca commence par une scène de violence et ça finit de la même manière mais entre ces 2 moments, tout n’est que dévotion, générosité, altruisme et « don de soi », comme si ce jeune « croyant » s’était racheté une sorte de bonne conduite « spirituelle » en épousant la soutane de prêtre et en faisant le – ou du – bien autour de lui afin d’éviter de moisir jusqu’à la fin de sa vie dans un centre pour délinquants plus ou moins dangereux au casier disons assez chargé. Bien lui en a pris puisque cette soudaine (re)conversion religieuse va lui apporter plénitude, grâce et inspiration dans la paroisse d’un petit village de campagne isolé polonais où une tragédie a frappé et endeuillé récemment quelques-uns de ses habitants.
Inspiré d’un réel fait divers, ce drame tout en puissance et en ferveur est porté par la prestation ô combien charismatique et méritante de son protagoniste principal, Bartosz Bielenia (vu dans 1983), le visage doux voire angélique, mince et un peu anguleux, mais surtout le regard marquant pour ne pas dire parfois même légèrement halluciné sur les bords. Bref, on lui donnerait le bon Dieu sans confession ! D’ailleurs, ses méthodes disons originales (en « free-style ») et ses arguments peu orthodoxes auprès de certaines de ses ouailles (notamment la bigote du coin), autour de drôles de sermons qui prêchent néanmoins l’humilité sans emportement et la bonne parole réconfortante, sont pour le moins déconcertantes, partagées entre un conflit très interne et un pardon donné à autrui. Avec lui, la foi est partout au point qu’il pourrait presque faire des miracles !
Toutefois, son passé ressurgit et va le ramener à la triste réalité qu’il n’envisageait guère, du moins, plus, pas encore et surtout pas ainsi. C’est qu’il l’aime son col romain, s’occuper « d’affaires pastorales », dire la messe à sa façon, écouter des confessions « et tout le reste », et aussi qu’on l’appelle Mon Père, lui « une vermine dans son genre » qui va devoir affronter ses anciens démons (dans tous les sens du terme) ! Cette incroyable production, du réalisateur Jan Komasa (La chambre des suicidés ; Insurrection de Varsovie), est d’une grande et belle portée humaine, notamment grâce à l’interprétation aussi magistrale que phénoménale de l’ensemble de ses acteurs, tous plus sincères et impliqués les uns que les autres dans la réussite – on l’espère ardemment ! - de ce long métrage rayonnant de piété empruntée, de pratiques animées et finalement de devoirs assumés...

C.LB



 
 
 
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