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The lost king

Sortie  le  29/03/2023  

De Stephen Frears avec Sally Hawkins, Steve Coogan, Harry Lloyd et James Fleet


Inspiré d’une histoire incroyable mais vraie, The lost king retrace l’extraordinaire aventure de Philippa Langley, passionnée d’histoire à la volonté de fer qui, sur une simple intuition et malgré l’incompréhension de ses proches et la défiance du monde universitaire, a voulu rétablir la vérité autour de Richard III, l’un des monarques les plus controversés de l’histoire.

Selon les Tudor qui ont copieusement sali et stigmatisé sa réputation, on croyait Richard III un scélérat, un criminel et un usurpateur, d’autant qu’on le disait chien sanglant, tyran machiavélique et monstrueux (Shakespeare ne s’en est pas privé pour le dépeindre en le rabaissant 100 ans après sa mort, au travers de sa célèbre pièce au titre éponyme !), mais le dernier roi Plantagenêt d’Angleterre n’était apparemment pas du tout cela, subissant depuis plus de 500 ans mensonges, ragots et légendes colportés par quelques soit disant chroniqueurs, scientifiques, universitaires et autres spécialistes en la matière. Il suffira d’une seule personne, en l’occurrence une femme volontaire aussi fluette qu’avisée et juste, simplement guidée par son instinct, pour rétablir certaines vérités, et avoir envie de le réhabiliter afin de lui rendre un digne hommage du à son haut rang.
Armée d’une énergie débordante, de beaucoup d’acharnements et de quelques éléments pour étayer ses propos, cette enquêtrice en herbe qui s’improvisa chercheuse « archéologue » va remonter tel le jeu de piste le chemin qui consiste à retrouver la tombe de ce roi malmené dans certains livres et discuté par les historiens. Pour interpréter ce personnage haut en couleurs, le célèbre réalisateur Stephen Frears – à qui l’on doit déjà pas mal de longs métrages autour et sur la monarchie (souvenez-vous de The Queen et de Confident royal !) – a choisi la non moins excellente Sally Hawkins (vue notamment dans Be happy, We want sex equality, Blue Jasmine, Paddington et La forme de l’eau). Cette dernière resplendit à l’écran, tout en rigueur, en vaillance, en opiniâtreté et en objectivité, névrotique, émotive à la moindre contrariété et obsédé par ses visions (elle voit Richard III partout, jusqu’à aller lui parler !).
Malgré quelques évidences et libertés prises par le metteur en scène comme par le scénariste, on découvrira quelques petites « vérités » sur l’Histoire d’Angleterre et sur ce monarque certes complexe mais compétent, énergique et même réformateur. Entre des traits d’humour typiquement anglais - servis par le truculent Steve Coogan, acteur fétiche du réalisateur Michael Winterbottom et déjà présent dans Philomena de Stephen Frears – et une BO inspirée, composée par le formidable Alexandre Desplat – proche d’un polar d’antan ou d’un thriller hitchcockien (on pense à Psychose) -, on se laisse agréablement glissé vers un dénouement attendu, néanmoins grâce à une proposition archéologique des plus inattendues et incroyables qui soit. Bref, un véritable régal !

C.LB



 
 
 
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