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Sing street

Sortie  le  26/10/2016  

De John Carney avec Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor, Maria Doyle Kennedy, Aïdan Gillen, Kelly Thornton et MarkMcKenna


Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant « Top of the Pops » est incontournable.
Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecœur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter.
Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu'en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip.


Si vous avez aimé The commitments d’Alan Parker sorti en 1991, l'histoire de quelques jeunes chômeurs du nord de Dublin (tiens, déjà !) qui décident de fonder un groupe de musique soul ; si vous avez adoré High fidelity de Stephen Frears sorti en 2000, les pérégrinations existentielles et les tribulations sentimentales d’un vendeur de disques qui tient une boutique à Chicago fréquentée par des amateurs de vinyles, d'albums rares et ésotériques des années soixante et soixante-dix ; et si vous avez bien rit devant Rock academy de Richard Linklater sorti en 2003, les aventures d’un musicien qui se fait virer de son groupe de rock et qui trouve un emploi de prof de musique dans une école privée stricte où il décide de revoir l'approche de la musique de ses élèves, alors.il n’y a aucune raison pour que vous ne craquiez pas non plus sur cette belle histoire d’amour pleine de sensibilité, d’humour et, bien sûr, de musique, le tout sur fond de connotations économiques et sociales propres au pays (les départs massifs d’irlandais sans job vers l’Angleterre en quête d’un avenir meilleur).
Comment ne pas craquer pour ces ados tous plus trognons (en l’occurrence Ferdia Walsh-Peelo, le jeune héros plein d’aplomb qui va petit à petit se décoincer et s’affirmer dans cette « bluette » particulièrement enthousiaste) et quelque peu empotés les uns que les autres, le cœur plein d’espoir et surtout de courage, qui forment un groupe fait de « bric et de broc », le seul moyen qui aient trouvé pour épater les filles et plus spécialement une, interprétée par la charmante et gracieuse Lucy Boynton (aperçue notamment dans Ballet shoes – l’école de tous les talents) ? On a tout de suite envie de les aimer lorsque ces débutants recrutent les futurs membres de leur « band », quand ils fabriquent une chanson en y couchant leurs courtes expériences et en y mettant un peu de leurs tripes, lors de la réalisation plutôt comique de leur vidéo-clip. Bref, c’est un véritable festival de références musicales et non des moindres (voir ci-dessous), d’euphorie, d’insouciance comme l’époque dépeinte ici (sans aucun doute les années les plus créatives sur le plan musical) et de très bons morceaux entraînants pas nunuches pour 2 notes (quelle BO de Gary Clark, connu pour sa formation Danny Wilson qui officiait dans les années 80 !), à l’image de ces groupes qui, à cette période bénie des Dieux, ont envahi les charts britanniques avec succès (Duran Duran ; A-Ha ; Genesis ; The Cure ; Spandau Ballet ; Hall & Oates ; M avec Pop muzik1979.....).
Et même si ce long métrage sentimental, certes sympathique mais pas franchement original, utilise un certain nombre de clichés dit confortables propres aux eighties, déjà-vu ici et là au cinéma où, de plus, l’éducation chrétienne n’en sort franchement pas grandie, elle s’écarte néanmoins des sentiers battus de par son casting attachant tiré au cordeau malgré quelques novices en la matière (Jack Reynor – vu dans Transformes : l’âge de l’extinction et Macbeth - ; Maria Doyle Kennedy - aperçue dans L’épreuve et Jupiter : le destin de l’univers - ; Aïdan Gillen – présent dans Calvary et Le labyrinthe : la terre brûlée -), et de par son ambiance à la fois jeune, drôle, sincère, fluide, aussi spontanée que décontractée qui sied à merveille à cette simili comédie dramatique et musicale très soignée, réalisée de main de maître par un John Carney inspiré, ancien bassiste du groupe irlandais de rock The Frames, à qui l’on doit déjà Once et New York melody (devinez quoi, 2 productions qui traitent de musique !), et qui raconte cette fois un épisode de sa vie personnelle. Bref, une petite merveille qui devrait à coup sûr devenir une grande réussite dans son parcours autant cinématographique que musical ....

C.LB



 
 
 
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