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Hibou

Sortie  le  01/12/2016   chez Gaumont vidéo (DVD)

De Ramzy Bedia avec Ramzy Bédia, Elodie Bouchez, Etienne Chicot, Lucie Laurier, Philippe Katerine, Guy Marchand et Joëlle Morin


Rocky est un homme discret. Il est heureux mais n’existe dans le regard de personne. Un soir en rentrant chez lui, il découvre un hibou “Grand Duc” sur son canapé qui le fixe intensément. Il comprend qu’il doit agir. Le lendemain, arrivé à son bureau, il revêt un déguisement de hibou sans que personne n’y prête la moindre attention. Jusqu’au jour où il rencontre une panda...

Ramzy Bedia, du duo comique Eric & Ramzy, passe enfin derrière – ainsi que devant - la caméra, histoire de se prouver qu’il est capable de faire plus ou moins convenablement les deux, mais aussi d’écrire un scénario qui tienne à peu près la route, qui plus est dans un esprit et une forme plutôt originale, une fable philosophique dite aussi poétique ! Malheureusement, n’est pas Michel Gondry (Human nature ; Eternal sunshine of the spotless mind ; La science des rêves ; L’écume des jours) qui veut, et Ramzy n’est pas encore à la hauteur, aussi bien visuellement que narrativement, de son illustre et surréaliste pair !
La faute à plusieurs facteurs : d’abord son soi-disant « drôle » de personnage, un grand escogriffe dégingandé, effacé, inexistant, invisible aux yeux d’autrui, certes doux et gentil comme ce n’est pas permis, limite mielleux, mais quelque peu décalé, voire simplet sur les bords, marchant à la manière de Jacques Tati et habillé dans une tenue (veste et pantalon très courts) bien petite pour lui comme s’il avait grandi beaucoup trop vite. Si encore son rôle de souffre-douleur consistait à tout simplement essayer de se faire remarquer des autres grâce à diverses astuces mais, pour cela, il décide d’endosser un étonnant déguisement intégral d’hibou – d’où le titre du film d’ailleurs – pendant les ¾ du film.
D’autre part, son sujet a beau tourner autour du chemin de rédemption que va devoir emprunter ce protagoniste en mal de reconnaissance pour se faire enfin accepter des autres, il n’en est pas moins d’une lenteur exacerbée, d’une qualité photo médiocre, d’un manque évident de mise en scène disons approximative, de profondeur d’esprit et d’humour discordant, entouré de personnages (plus ou) moins loufoques les uns que les autres qu’il n’y paraît aux premiers abords, mais à peine esquissés à l’écran (il a invité des guests stars pour faire plus des apparitions qu’autre chose tels qu’Elodie Bouchez à l’image seulement 20 secondes à visage découvert et non pas affublée d’un « costume » animal qui d’ailleurs ne met pas véritablement son réel talent en valeur ; Philippe Katerine à peine 2 minutes ; Guy Marchand simplement 3 minutes en tout et pour tout ; ainsi que son complice Eric Judor en mode furtive, un moyen de faire un petit clin d’œil à leur tandem.
Finalement, son scénario, qui se voulait hors du temps et légèrement absurde, bascule rapidement dans un univers déstabilisant et pathétique certain, pas fort pour 2 sous, laissant juste la place à son emploi de personnage énervé le temps d’être tout juste touchant, à peine attachant et cela malgré les multiples expressions qu’il arbore pour bien nous le signifier et, surtout, nous le faire sentir. Alors, cette production valait‘elle vraiment la peine d’être tournée à Montréal ? Ca, c’est une toute autre histoire qui mérite une réponse plus technique, pour ne pas dire plus financière.....
En bonus, 5 modules tournés façon « caméra cachée » (dans un photomaton, au téléphone, lors d’une séance de caricature, au parc avec des jeunes, et à la manière d’un medley avec un best of de toutes les prises faites dans Paris), très courts et enregistrés dans la rue, sur le vif et en "live"....

C.LB



 
 
 
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