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Ce qui nous lie

Sortie  le  14/06/2017  

De Cédric Klapisch avec Pio Marmai, Ana Girardot, François Civil, Jean-Marc Roulot, Maria Valverde et Yamée Couture


Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent.

Le réalisateur Cédric Klapisch n’a pas son pareil lorsqu’il s’agit de nous dépeindre un groupe de jeunes plus ou moins matures voire adultes, dans des situations souvent mouvementées ou alors cocasses, parfois limite tragicomiques : souvenez-vous du Péril jeune, Chacun cherche son chat, ou bien sa trilogie L’auberge espagnole, Les poupées russes et Casse-tête chinois ? Cette fois encore, il s’agit de l’évolution des rapports fraternels, entre reproches et entraides, rapports de force et liens familiaux, que vont entretenir 3 sœurs et frères viticulteurs pendant une année entière avec, en toile de fond, un domaine viticole à (sauve)garder tant bien que mal pour cause de problèmes d’héritage et de choix autour de certaines vraies valeurs à défendre.
Cette histoire de vignoble – véritable personnage à part-entière - à reprendre et à administrer nous rappelle un tant soit peu Premiers crus (avec Gérard Lanvin qui se déroulait également dans la même région qu’ici), l’excellent Tu seras mon fils (avec Niels Arestrup qui se passait cette fois dans le Bordelais – il y a toujours cette imposante image du père qui plane dans ces scénarios à forte teneur vinicole -) et même le documentaire Vendanges (sorti en 2016) par son côté attachement à la terre et plaisir du travail bien fait. On assiste à la vie presque au quotidien de cette exploitation gérée de père en fils (et fille) dans une ambiance on ne peut plus soudée devant les ennuis qui commencent à pointer le bout de leur nez lorsque plusieurs décisions importantes doivent être prises rapidement.
D’ailleurs, un capital sympathie s’installe indéniablement dès les premières minutes en présence de ces « frangins » attachants et d’une incroyable justesse, que ce soit devant le parfait Pio Marmai qui pourrait bien supplanter, du moins, remplacer Romain Duris, acteur fétiche du metteur en scène, dans le cœur des spectateurs – et surtout des spectatrices -, Ana Girardot (vue dans Simon Werner a disparu, Radiostars, Un homme idéal, et Saint-Amour – un scénario qui se déroulait déjà autour du vin ! -) émouvante à souhait au point de nous faire passer du rire aux larmes en un instant, et François Civil (aperçu dans Une pure affaire, 20 ans d’écart, Made in France, et Five) on ne peut plus touchant en cadet qui tente de soutenir les 2 autres à la force de sa fougue et de ses sentiments pour eux, d’autant que « ce qui nous lie est un fardeau » comme le dit si bien le personnage de l’ainé.
On ne peut qu’être attendri devant ce trio aux caractères bien trempés et aux personnalités très différentes qui va, chacun à son tour, essayer de protéger ces grandes parcelles œnologiques que le monde entier nous envie. D’ailleurs à ce sujet, quelles splendides prises de vue autour de ce coin magnifié « bien de chez nous », et aussi quelle jolie BO aussi impressionnante qu’omniprésente ! Ne soyez surtout pas effrayer par quelques lenteurs narratives ici et là, il faut bien que le « pinard » se fasse sans avoir besoin pour cela « d’accélération » qui lui donnerait sans aucun doute un goût de « picrate »....

C.LB



 
 
 
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