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Moi, Tonya (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  05/10/2023  

De Craig Gillespie avec Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Paul Walter Hauser, Julianne Nicholson, McKenna Grace et Caitlin Carver


En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée.
Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d'avoir planifié et mis à exécution l'agression…

*Oscar 2018 de la Meilleure Actrice dans un second rôle (Allison Janney)


Après les productions récentes sur le milieu du tennis (Borg/McEnroe ; Battle of the sexes), place à celle du patinage artistique à travers la véritable histoire de Tonya Harding et de sa tombée en disgrâce, genre lente descente aux enfers, après avoir tutoyée les sommets ! Mais le plus incroyable dans ce scénario en forme de biopic n’est pas que ce soit véridique - tourné tel un vrai-faux reportage entrecoupé d’interviews, où les protagonistes s’adressent parfois face à la caméra sur 40 ans d’existence -, mais que cette bande de bras cassés (Tonya un peu à part mais surtout son ex-mari, le bon copain de ce dernier et 2 acolytes inexpérimentés) ait pu imaginer, fomenter avec préméditation et organiser cet « incident », pardon, cet accident, et ainsi provoquer autant de bévues en si peu de temps, entraînant des soupçons de participation à cette odieuse agression sur une concurrente et la fin de la carrière d’une patineuse méritante, ex-meilleure espoir du patinage américain dans les années 80/90.
En effet, difficile d’imaginer pareils ploucs, des prolos tout à fait authentiques, des ringards bien lourds qui n’assurent pas et encore moins qui assument, bref, de réels idiots dans toute leur splendeur incapables d’arriver à quoi que ce soit, si ce n’est rater tout ce qu’ils entreprennent et faire basculer la destinée de l’une des plus grandes sportives U.S. sur patins à glace ! C’est presque inimaginable à les voir tous patauger et pourtant, quoi de plus évident lorsque l’on découvre le parcours professionnel et personnel plutôt mouvementé, à la fois complexe et tragique depuis son enfance, de cette fille précoce (interprétée par l’excellente Margot Robbie, vue notamment dans Le loup de Wall Street, Suite française, Les survivants, Tarzan, et Suicide squad), martyrisée par une mère très spéciale et adepte des relations dites conflictuelles (la formidable Allison Janney, aperçue entre autres dans Spy, La fille du train et Miss Peregrine et les enfants particuliers), qui réussissait néanmoins dès l’âge de 12 ans à exécuter le triple axel, la 1ère américaine à le réussir !
Une vie bien pourrie à la base, mais aussi des dispositions gâchées par un entourage toxique à plus haut niveau ; un sacré tempérament certes courageux mais tout de même arrogant, hérité sans aucun doute de sa maman au sale caractère continuellement affiché et cela en toute circonstance ; et ce besoin quasi inébranlable de ne pas jouer le jeu dans un monde où la compétition règne en maître (d’où l’occasion de la voir effectuer des figures depuis sa toute 1ère compétition en 1986 jusqu’à sa prestation en tant que favorite aux Jeux Olympiques d’hiver à Lillehammer en 1994, en passant par différents championnats aussi bien dans son pays qu’ailleurs). Malgré quelques longueurs, blancs et autres silences bien soulignés, ce drame « sportif » du réalisateur australien Craig Gillespie (on lui doit Une fiancée pas comme les autres, Fright night, Million dollar arm – déjà dans un environnement sportif, cette fois dans le cadre du football américain ! -, et The finest hours) est plutôt sympathique, légèrement classique dans sa forme mais assez cinglant dans son fond, parfaitement joué et accompagné d’une superbe BO très branchée eighties (Bad Company, Dire Straits, ZZ Top, Supertramp, Fleetwood Mac, Heart, Laura Branigan, Siouxsie and The Banshees,...).

C.LB



 
 
 
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