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- livre : (Très) cher cinema français de Eric Neuhoff aux éditions Albin Michel

le  05/09/2019  



(Très) cher cinéma français a reçu le Prix Renaudot – essai 2019
-Sélection Les 100 livres de l'année 2019 du magazine Lire


« HS. Kaputt. Finito. Arrêtons les frais. Le cinéma français agonise sous nos yeux. Il est à peine l’ombre de lui-même. Bientôt, on punira les enfants qui n’ont pas fini leurs devoirs en les obligeant à regarder les nouveautés. C’est ainsi, le plaisir est devenu une corvée. Si tu n’es pas sage, tu iras voir le dernier Ozon. ».

-L’auteur : Journaliste au Figaro et au « Masque et à la Plume », Eric Neuhoff a été lauréat de nombreux prix littéraires : il a notamment obtenu le Prix des Deux Magots 1996 pour Barbe à papa, le prix Interallié 1997 pour La petite Française et le Grand Prix du Roman de l'Académie française en 2001 pour Un bien fou.
Il livre ici dans ce pamphlet un portrait sans concession du cinéma français actuel. Réalisateurs, acteurs, interprofession, nombreux sont ceux soumis à sa critique acérée. Nostalgique du cinéma français des années 1960 et 1970, il déplore que celui d'aujourd'hui ne fasse plus rêver.

*Eric Neuhoff était présent le 13 janvier chez We Are pour nous donner sa vision sombre et sévère du 7ème Art :
« Je ne me reconnais pas dans les films français actuels, trop déçu par le résultat final. Le cinéma hexagonal, qui était un modèle de référence il y a de cela encore une trentaine d’années, est devenu l’ombre de lui-même. J’ai aujourd’hui une sensation de trop plein et surtout de gros gâchis.
Je pense que le 7ème art à la française est en train d’agoniser : va-t’il bientôt n’être qu’un vague souvenir ? Pour moi, il n’y a pas d’autre art que le cinéma (rires). Malheureusement, il ne crée plus d’admiration et s’est transformé en une sorte de langage commun, d’autant plus que le système de production est devenu pervers. D’ailleurs, je suis pour la fin des aides financières (avances sur recettes, précommandes télévisuelles...) – il a été membre « candide » au CNC pendant un an -. Bref, le cinéma français ne se porte pas bien.
Le % de bonnes productions est vraiment dérisoire entre beaucoup de médiocrité et d’inutilité. A mon avis, le seul cinéaste qui s’en sort honorablement est Arnaud Desplechin : il a tout un univers bien à lui, souvent reconnaissable au premier coup d’œil, et certains de ses scénarios sont même adaptés au théâtre. En revanche, j’en veux beaucoup à Isabelle Huppert qui joue comme une « biscotte » à raison d’une pléiade de longs métrages chaque année où elle ne change pas d’un iota quelque soit l’histoire.
J’aime les vrais sujets et ça me désole de casser des films. Mon point d’inflexion entre le bon et le mauvais cinéma made in France a été la mort de François Truffaut et la sortie du film de Luc Besson, Le grand bleu en 1988. Il y a une époque où la presse avait un pouvoir, celui d’aider des films qui le méritait. L’arrivée de Canal + a lancé la course aux productions plus pour le petit écran que pour le grand. »



 
 
 
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