- livre : Si belles en ce mouroir de Marie Laborde aux éditions François Bourin

le  19/03/2020  



Quand les vieilles se rebiffent...

« Ici, les vieux ne souffrent que d’une seule maladie mon petit : la vieillerie ».
Un roman de 270 pages vrai, percutant et drôle sur le quotidien des maisons de retraites ; des personnages attachants qu’on n’oublie pas, des scènes cocasses, désopilantes, des dialogues pleins d’humour qui vous font éclater de rire. Et dans le fond, une critique sociale qui donne à réfléchir sur le statut des personnes âgées, même avec un bel esprit de sale gosse, sur ce que deviennent nos parents et grands-parents lorsqu’ils ont perdu leur autonomie
Dans une résidence pour personnes âgées – un ehpad appelé Biarritz Bonheur -, trois vieilles dames (l’indiscrète Gisèle, la convalescente Alexandrine et la malicieuse Marie-Thérèse) de quatre-vingt, quatre-vingt-cinq et cent ans, remâchent des idées de vengeance contre des hommes qui les ont maltraitées : l’une un mari pervers, l’autre un voisin qui a tué son chien, la troisième un gendre qui lui a pris sa maison. Les histoires du passé et les élucubrations meurtrières s’entremêlent aux parties de scrabble, promenades dans le parc, séances de kiné, bisbilles avec l’aide-soignante, repas infects, décès d’un voisin de chambre, en bref, tout ce qui fait le quotidien des résidents. On rit de la mort la larme à l’œil, on s’indigne sans larmoyer, on se révolte patiemment…
Conjuguant récit à énigmes, comédie et satire sociale, Marie Laborde décrit, dans un style direct, limpide et avec un humour aussi décapant que cinglant, les aléas du grand âge à travers le destin de ces 3 héroïnes qui vont prouver qu’elles n’ont désormais plus rien à perdre....

-L’auteure : Après avoir signé plusieurs romans dans les années 1970 à 2000, parmi lesquels Violette sur cour (Éditions Libres/Hallier, 1978), Bébé d’amour (Stock, 1979) ou Le Poids du cartable (Albin Michel, 1996), Marie Laborde a pris un long congé de l’écriture. Elle revient aujourd’hui avec Si belles en ce mouroir, né de ses propres observations lors de visites à des amies résidant en maison de retraite