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- festival : Le FIGRA 2021 à Douai - chroniques autour du festival (jusqu'au 03 octobre))

le  29/09/2021  



La 28ème édition du festival se déroulera du 29 septembre au 03 octobre 2021 dans les lieux emblématiques de la ville de Douai.

Installé dans les Hauts de France depuis 28 ans avec le soutien de la Région, le Figra est heureux de pouvoir proposer ce nouveau rendez-vous du grand reportage d’actualité et documentaire de société dans la ville de Douai, à tous ses publics.

Pendant cinq jours la ville accueillera les jurys, les réalisateurs sélectionnés, les professionnels, les scolaires et leurs enseignants et le grand public.

Plus de 70 films seront projetés dont une soixantaine en Sélection Officielle : Compétition Internationale plus de 40 minutes, Compétition Internationale moins de 40 minutes, sélection Terre(s) d’Histoire, Autrement Vu et Coup de Pouce.
Tous les films projetés sont présentés en présence des réalisateurs pour échanger avec le public. Ainsi que plusieurs films en avant-première et présentés hors-compétition.

La cérémonie de clôture avec la remise des prix sera animée par une personnalité de l’audiovisuel, samedi 02 octobre à partir de 20h. 17 prix seront décernés par les jurys professionnels, le jury jeune composé d’apprentis et lycéens des Hauts de France et le public.
Près de 1200 scolaires viendront assister aux projections et dialoguer avec les réalisateurs et professionnels présents sur le festival. En relation avec les acteurs de l’ éducation de la région Hauts de France, le festival a mis en place un important dispositif d’éducation aux médias et à l’image d’information, avec différentes rencontres et master class. Et le Coup de Pouce récompense un jeune réalisateur venu pitcher son projet de film, en public et devant le jury professionnel.

Le Figra offre une programmation riche autour du documentaire, du grand reportage et de la photo. Mais aussi du théâtre documentaire avec une compagnie invitée pour une soirée dédiée, jeudi 30 septembre à 20h. Le Grand Débat de la Scam est un moment phare du festival, il se tiendra le samedi 02 octobre, en matinée. Il propose une réflexion sur les relations entre les médias, les journalistes et la société, en présence de différentes personnalités des médias ou de la culture, et animé par un journaliste.
Enfin, l’expo photos Témoins du Monde met en avant le travail des photojournalistes, elle est visible pendant toute la durée du festival. Sans oublier la vidéothèque du FIGRA pour visionner toute la sélection officielle, et la reprise du palmarès, dimanche 03 octobre à partir de 10h.

*(les différents lieux et le programme complet seront disponibles en ligne sur le www.figra.fr)

-Les temps forts de la 28ème édition Figra :
Après de longs mois d’attente, le FIGRA est ravi de vous retrouver du 29 septembre au 3 octobre, à Douai. Pendant cinq jours, le Cinéma Majestic accueillera les jurys, les réalisateurs sélectionnés, les professionnels et le public autour de projections, d’échanges et de rencontres.

Plus de 70 films seront projetés, dont 59 en Sélection Officielle et toujours en présence des réalisateurs.
17 Prix seront décernés, samedi 2 octobre à 20h au Conservatoire régional de la ville de Douai, lors de la Cérémonie de Remise de Prix, animée par Nicolas Poincaré, journaliste et grand reporter, avec la participation d’un ensemble de cuivres pour la partie musicale, Direction Olivier Degardin. Et aussi du spectacle vivant au Théâtre de la Ville et une exposition photos au Musée de la Chartreuse...

*HERVÉ BRUSINI NOUVEAU PARRAIN DU FIGRA :
Le FIGRA remercie Hervé Brusini d’avoir accepté d’être le nouveau Parrain du festival. Il succède à Arnaud Hamelin, disparu en 2017 et parrain du FIGRA durant de nombreuses années.
"Le souffle de la curiosité. Et puisque métaphore il y a, filons-la. Cela démarre alors par un « air » de famille. Certains rassemblements, prévus ou inopinés, sont de cet ordre qui n’en est pas un. Elles et ils sont petits ou grands reporters, qu’importe la hiérarchie du vocable, un souffle de curiosité les entraîne au coin des rues, de par le monde, à la rencontre des gens, des personnes. Pas de souffle de découverte, sans amour de cette humanité qui vit forcément une épreuve, puisque le journalisme est là, à ses côtés pour témoigner, transmettre, raconter, comprendre...
Cet air de famille se respire au FIGRA. Qu’on appelle cela une manifestation, un événement, une réunion où l’on voit des images, où l’on débat à leur propos, c’est toujours ce grand air qui parcourt les groupes, celui de l’humanité si diverse, si complexe, qui inlassablement nous préoccupe. Car la famille « reporters » n’est pas bouclée sur elle-même. Caricature d’une caste qui voudrait vivre de mensonges, s’enrichir sur le dos des douleurs du monde. Cynisme aussi nauséabond qu’achevé. Tout au contraire. Le bon air du FIGRA, se partage, par le truchement des fenêtres/écrans des salles à la fois obscures du cinéma et éclairés par la présence de celles et ceux qui sont allés voir, et proposent leur dernière production, leur souci du moment. Dans la sincérité, toujours.
Un air de famille aux accents planétaires, du sud à l’instar de celui de son créateur Georges Marque-Bouaret ou du nord, avec Douai comme port d’attache.
Grand merci au FIGRA. Oser parrainer ce qui est en définitive une fête, est un honneur, un privilège, à partager avec toutes les générations. Emportés par un même élan, le souffle de la curiosité..." - Hervé Brusini

*RENCONTRE AUTOUR D’ALBERT LONDRES :
Un rendez-vous proposé par Hervé Brusini avec les lauréats du prix Albert Londres, présents à Douai le vendredi 1er octobre à 18h au Cinéma Majestic – salle 2

Le reportage n’est pas seulement un mot qu’on écrirait comme un autre, une ponctuation dans le discours d’un présentateur. C’est une condition. Une « humaine condition » de curiosité, de compréhension, de vérité. Une condition en action : aller sur place, sur le terrain, au coin de la rue, comme aux confins de l’étranger. C’est « enquêter » en voyant, en parlant, en vérifiant. Se confronter à ce qui fait la grandeur et le drame dans les actions des femmes et des hommes. « Le désir, la peur, la colère, la volupté, la joie, les discours » ainsi que l’a dit un philosophe, à propos du premier des grands voyageurs, Hérodote.
Comme un père du reportage. Albert Londres s’inscrit dans cette lignée où l’on ne requiert aucune pureté de quelque nature qu’elle soit, si ce n’est celle de la sincérité. Londres voulait être poète. Rendre compte de la fureur des hommes n’a pas été pour lui un violent renoncement semble-t-il. Le style, la langue pour parler des pires choses s’imposaient à lui, passionnément. Le reportage appelle aussi cette implication. Engagement des corps et des convictions.
À la fin du XIXe siècle, la presse de masse est née, le journalisme s’est peu à peu constitué, doté d’arts de faire et bientôt, après la grande guerre, d’une éthique. Des femmes se sont jetées dans la bataille de l’information aux États-Unis, comme en France. Londres a croisé ces noms. Nellie Bly ou Ida Tarbell ont été saluées par la presse de l’époque. Et Londres a apporté sa pierre à la révélation des injustices. Sa plume était combattante.
Et nous sommes heureux, les membres du Prix Albert Londres de nous associer avec le FIGRA pour évoquer l’histoire et l’actualité du reportage, confronté aux fracas du monde, y compris celui de l’information elle-même.

-LES AVANT-PREMIÈRES HORS COMPÉTITION :
*SALVATOR MUNDI : LA STUPÉFIANTE AFFAIRE DU DERNIER VINCI d’Antoine Vitkine VERSION CINÉMA (avant-première proposée par Zadig Productions et MK2 Films)
*THE CAVE de Feras Fayyad (avant-première proposée par Danish Documentary Production, Madam Films et National Geographic Documentary Films)
*VERT DE RAGE, L’URANIUM DE LA COLÈRE de Martin Boudot (avant-première proposée par Premières Lignes Télévision et France Télévisions)
*DISPARAÎTRE de Marc Meillassoux (avant-première proposée par LuFilms, Arte G.E.I.E et France 24)
Toute la programmation du FIGRA 2021 est disponible sur le www.figra.fr

-LES RENDEZ-VOUS DU FIGRA
LA SOIRÉE D’OUVERTURE DU FIGRA sous le parrainage de la ville de Douai le MERCREDI 29 SEPTEMBRE / 19h45 / MAJESTIC - SALLE 1
Avec un film en avant-première, Vert de rage, l’uranium de la colère de Martin Boudot

-THÉÂTRE DOCUMENTAIRE le JEUDI 30 SEPTEMBRE – THÉÂTRE DE DOUAI – 20H30
LE QUATRIÈME MUR, adapté du livre de Sorj Chalendon, mis en scène par Luca Franceschi, interprété par la Compagnie des Asphodèles.

-PRIX COUP DE POUCE FIGRA 2021 le VENDREDI 1er OCTOBRE / 14h – 16h / MAJESTIC - SALLE 5
5 réalisateurs sélectionnés défendent leur projet de film en public et devant le jury. Le lauréat sera dévoilé samedi 2 octobre lors de la cérémonie de Remise des Prix.

-LE GRAND DÉBAT SCAM le SAMEDI 2 OCTOBRE / 11h15 – 12h45 / MAJESTIC - SALLE 2
Concentration des médias : menace sur l’information ?
L’heure est aux grandes manœuvres dans les médias : fusion de TF1 avec M6, bataille Lagardère - Arnault - Bolloré, rachat d’Europe 1, du JDD, de Paris Match, refonte du modèle économique du quotidien Libération, contrôle de grands titres de la presse régionale par le Crédit Mutuel, etc. Sous l’œil conciliant de l’État, le monde du business justifie cette concentration massive par un objectif majeur : rivaliser avec les ogres GAFAM, Netflix ou Disney. Que vaudront la liberté de la presse et l’indépendance de l'information dans ce contexte ? Qui enquêtera sur l’optimisation fiscale que ces grands groupes pratiquent ? Leurs rédactions auront-elles les moyens et la liberté de travailler sur le BTP, la téléphonie, le trafic maritime, la grande distribution, et tous ces secteurs d’activités majeurs dans lesquelles les magnats français de la presse sont leaders ?
Un débat animé par Jean-Pierre Canet, grand reporter et réalisateur, membre du collectif Informer n’est pas un délit et co-fondateur du magazine Cash Investigation (France 2), auteur du livre d’enquête Vincent tout-puissant coécrit avec Nicolas Vescovacci (éd. JC Lattès, 2018). En 2021, il réalise la série documentaire Irak, destruction d’une nation.

Avec Julia Cagé, professeur d’économie à Sciences Po Paris, spécialiste de l’économie des médias, autrice de Sauver les médias (Seuil, 2015), Le Prix de la démocratie (Fayard, 2018), dernier ouvrage paru : L’information est un bien public co-écrit avec Benoît Huet (Seuil, 2021).
Isabelle Roberts, journaliste, présidente et co-fondatrice du journal en ligne Les Jours avec Raphaël Garrigos.
Jean-Baptiste Rivoire, journaliste indépendant, (ex) rédacteur en chef adjoint de l’émission Spécial Investigation sur Canal.

-TÉMOINS DU MONDE : L’EXPOSITION PHOTOS au Musée de la Chartreuse de Douai, du 24 septembre au 11 octobre
LES DROITS HUMAINS, PHOTOGRAPHIES DE LIZZIE SADIN, commissaire d’exposition Alain Mingam

-LA LIBRAIRIE DU FIGRA :
Le Furet du Nord de Douai, partenaire officiel du FIGRA, propose un choix d'ouvrages en lien avec la programmation du festival sur des thématiques philosophiques, sociologiques, économiques, politiques, culturelles...

-NOUVEAUTÉ :
Cette année, pour la première fois, la bande-dessinée documentaire est à l’honneur avec Michel Welterlin, Directeur de la collection Témoins du monde, Édition Steinkis
*Les Filles du Kurdistan de Mylène Sauloy et Clément Baloup (août 2021),
*Falloujah de Feurat Alani et Halim,
*Profession solidaire de Jean-François Corty, Jérémie Dres et Marie-Ange Rousseau,
*Tropiques toxiques de Jessica Oublié et Nicola Gobbiet,
*Jungle Beef » d’Olivier Behra et Cyrille Meyer (octobre 2021)

-LA VIDÉOTHÈQUE DU FIGRA :
Pour voir tous les films en sélection officielle, après leur projection en salle. La vidéothèque est à la disposition des festivaliers, au cinéma Majestic de Douai, pendant toute la durée du festival.

-LES JURYS DE LA SÉLECTION OFFICIELLE :
*COMPÉTITION INTERNATIONALE plus de 40 minutes (15 films)
Jury présidé par Manon Loizeau, Réalisatrice et Grand Reporter
Avec : Montse Armengou Martin, Directrice de "Senso Ficcio" programme documentaire, TV3
Catalunya Reda Benjelloun, Journaliste et Directeur des magazines d’information et documentaire de la chaine TV marocaine 2M
Lise Blanchet, Journaliste et Grand Reporter, membre de la Scam
Ségolène Dujardin, Productrice, membre du Satev
Elaine Sciolino, Journaliste, membre du Comité exécutif de Reporters Sans Frontières
Michel Welterlin, Producteur

*COMPÉTITION INTERNATIONALE moins de 40 minutes (16 films)
Jury présidé par Jérôme Bony, Grand Reporter
Avec : Laura Aguirre de Carcer, Journaliste, Grand Prix du FIGRA 2020 – de 40 min, avec Alexis Jacquet et David Da Meda pour Les oubliés de Kaboul
Romain Bolzinger, Grand Reporter
Clarisse Feletin, Auteure et Réalisatrice
Francois-Xavier Trégan, Réalisateur

*TERRE(S) D’HISTOIRE (16 films)
Jury présidé par Alex Szalat, Directeur Docs Up Fund
Avec : Rodolphe Dietrich, Producteur Zorn Production International
Sylvie Gilman, Réalisatrice
Jean-Christophe Klotz, Réalisateur
Anne Poiret, Journaliste et Réalisatrice indépendante, Lauréate du Prix Spécial du Jury parrainé par le Conseil Régional des Hauts-de-France du FIGRA 2020 pour Mossoul, après la guerre

*AUTREMENT VU (15 films)
Le Jury du Prix des Activités Sociales de l’Énergie est présidé par Marine Place, Scénariste et Réalisatrice
Avec : Frédérique Daulny, Agent Engie en inactivité
Serge Duquesnois, Agent Enedis
Miguel Delaire, Agent CCAS
Anthony Pili, Agent GRDF

*COUP DE POUCE
Le Jury attribuera le Prix Coup de Pouce et une Mention Spéciale à l’un des 5 projets, présentés en public. Depuis 13 ans la CCAS – Caisse Centrale de l’Action Sociale de l’énergie, accorde une aide à la création au lauréat du prix. En 2021, France 24 renforce son partenariat officiel avec le FIGRA, en s’associant au Prix Coup de Pouce, apportant au producteur du futur film lauréat du prix, soit un pré-achat, soit une co-production en vue d’une prochaine diffusion sur la chaîne.
Jury présidé par Olivier Montels, Réalisateur et Producteur
Avec : Loïck Berrou, Adjoint au Directeur de France 24 en charge des magazines et reportages
Didier Dahan, Grand Reporter et membre de la commission journaliste de la Scam
Éric Guéret, Réalisateur, Lauréat du Grand Prix du FIGRA 2020 pour Le Feu Sacré
Pascal Lombardo, Ingénierie culturelle de la CCAS, Responsable du cinéma et du spectacle vivant.

-France 24, nouveau partenaire du Prix Coup de Pouce Figra :
En 2021, France 24 renforce son partenariat avec le FIGRA et s’associe au Prix Coup de Pouce, qui offre chaque année à un jeune réalisateur de concrétiser un projet de film.
La chaîne apportera désormais au producteur du futur lauréat du Prix Coup de Pouce soit un préachat, soit une co-production en vue d’une diffusion sur France 24.

France 24 rejoint la CCAS – Caisse Centrale de l’Action Sociale de l’énergie partenaire du Coup de Pouce depuis 13 ans.

Rendez-vous vendredi 1er octobre à 14h au cinéma Majestic de Douai (salle 5).
Chaque réalisateur sélectionné défendra son projet de film en public et devant le jury.
Le lauréat sera dévoilé samedi 2 octobre lors de la cérémonie de Remise des Prix à Douai.

Le Jury présidé par Olivier Montels attribuera le Prix Coup de Pouce et une Mention Spéciale à l’un des 5 projets sélectionnés.

*Les membres du Jury :
-Loïck Berrou, Adjoint à la Directrice de France 24 en charge des magazines et reportages Didier Dahan, Grand Reporter et membre de la commission journaliste de la Scam
-Éric Guéret, Réalisateur, Lauréat du Grand Prix du FIGRA 2020 pour Le Feu Sacré
-Pascal Lombardo, Ingénierie culturelle de la CCAS, Responsable du cinéma et du spectacle vivant

*Les 5 projets sélectionnés :
-ENGINS EXPLOSIFS, LA VIE SUR UN FIL de Pierre Collet et Jean Chamoulaud
-MAGISTRAT.E.S, UNE RENCONTRE de Jean-Pierre Bloc
-MEETING SISYPHUS de Rafik Omrani
-ON ME DIT QUE JE SUIS MÈRE de Justine Sagot
-VIVA CITE ! de Claire Robiche

-Quelques heures passées au Figra :
Nouvelle édition, nouvelle ville et qui dit nouvelle programmation dit aussi nouveaux réalisateurs et nouveaux jurys tous présents. La 28ème édition du Figra se déroule au cinéma multiplex Majestic de Douai entre projections, débats, théâtre, expo photos et livres (dont certains dédicacés par leurs auteurs). Bref, tout est réuni pour que cette édition d’après confinement se passe sous les meilleurs auspices ! Raison de plus pour présenter quelques-uns des documentaires, exposition et pièce de théâtre proposés au public :

*Vert de rage : l’uranium de la colère, de Martin Boudot (durée : 52 minutes)
Film de la soirée d’ouverture du festival, ce documentaire mène une enquête avec des scientifiques sur des problèmes autant sanitaires qu’environnementaux ou, plutôt, comment rapprocher la science du citoyen via le journalisme. Vaste sujet qui touche à la géopolitique et à la radioactivité depuis la ville d’Arlit ainsi que celle de Niamey (la capitale) au Niger jusqu’à l’usine de conversion d’uranium à Narbonne. D’un côté, ceux qui défendent leurs camarades malades par 35 millions de tonnes de déchets toxiques extraits (avec un taux de radioactivité 2 fois plus élevé que celui de Tchernobyl) à l’air libre sur le territoire d’« Areva » dans le désert africain et, de l’autre, la société française Orano (ex-Areva), la plus grande usine de ce type en Europe, et leur pollution radioactive (une « décharge à ciel ouvert » de 300.000 m3 de déchets) et des discours « officiels » ou pas autour de l’impact sur l’environnement. Même si des prélèvements sont faits et qu’ils sont alarmants (les mesures de l’OMS sont totalement dépassées), Orano fait vivre et prospérer toute une ville voire une région.

*Iran, Israël, Etats-Unis : la longue guerre, de Vincent de Cointet (durée : 54 minutes)
C’est une guerre idéologique qui dure depuis 40 ans, remontant au moment où l’ayatollah Khomeiny, en exil en France, retourne à Téhéran en Iran en 1978. Aux origines de l’affrontement, c’est le régime – une dictature militaire et corrompue - du Shah d’Iran qui met le feu aux poudres, provoquant des manifestations monstres des iraniens contre une modernité occidentale qu’ils ne veulent pas, défilant dans la capitale comme dans le reste du pays. Israël et les Etats-Unis se rapprochent pour soutenir l’Iran afin d’éviter qu’un islam radical ne s’installe durablement. Le 8 septembre 1978, le Shah ordonne de tirer sur son peuple qui manifeste : bilan, plus de 80 morts.
Dès cette date, le processus révolutionnaire est en marche et débouchera sur une république islamiste avec, à sa tête, un guide suprême, Khomeiny. D’ailleurs, le 1er février 1979, 10 millions de personnes marcheront dans les rues pour accueillir son héros. Celui-ci brisera les liens qui existaient avec Tel-Aviv et Washington et accueillera Yasser Arafat venu demander de l’aide. Ce sera le début d’un nouveau Moyen-Orient en marche avec d’abord la crise des 50 otages de l’ambassade américaine, puis la guerre au Liban où Israël arrive à Beyrouth et tente de repousser les terroristes de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) à la frontière sud du pays – d’où l’exil d’Arafat en Tunisie -, ensuite les chiites, déçus par l’arrivée des envahisseurs israéliens qui transforment le Liban, se rapprochent de Khomeiny – d’où la création du Hezbollah qui va résister à l’occupant, suivi de l’aide apportée à la Syrie et des frappes contre Israël et les Etats-Unis installés au Liban, avec notamment l’attentat suicide du 11 novembre 1982 contre le quartier général israélien par un jeune « martyr » de la résistance.

*Solidarnosc : la première brèche, de Barbara Nocek (durée : 52 minutes)
C’est l’histoire de la création du 1er syndicat libre d’Europe de l’Est qui annoncera la chute du mur de Berlin. Tout commence en juillet et surtout août 1980, au chantier naval Lénine de Gdansk (ville portuaire polonaise), élite de la classe ouvrière et symbole du soviétisme triomphant. Mais les conditions de travail sont pénibles (12h/jour) et les magasins sont vides (alors que ceux des « nantis » sont pleins). De plus, les ouvriers de ce chantier sont dans le collimateur du régime depuis que leurs manifestations, qui ont faits 42 morts et plus de 1000 blessés - sont passées du stade économique à celui politique (les ouvriers sont plus politisés que dans le reste du pays). Le meneur de la grève de l’été 1980 est Lech Walesa, un électricien viré pour ses revendications et ses demandes d’un syndicat libre, réintégré après coup. Puis ce sera au tour des employés des transports publics à se mettre en grève en août 1980. On passe de la grève d’entreprise à celle régionale, bien plus conséquente : elle portera le nom de « grève de solidarité » et rassemblera plus de 30.000 grévistes. On dépassera alors le simple cadre syndical d’ouvriers pour s’élargir aux intellectuels, aux artistes, aux médecins.
Le mouvement créé par Lech Walesa veut plus de démocratie, plus d’indépendance, le droit de grève, la liberté de la presse et, aussi, la création de syndicats libres et indépendants qui ne soient pas imposés par l’Etat. Les grévistes vont défier le gouvernement de manière pacifique. Le parti communiste veut prendre le contrôle de cette grève par la force. Mais, lors de longues négociations, Lech Walesa, profil idéal face à la situation, tient tête certes dans un bras de fer incessant avec les représentants du gouvernement mais arrive à ses fins. Ce sera une 1ère perte stratégique pour le bloc de l’Est et le début d’autres grèves, celles des mineurs puis des travailleurs des chemins de fer polonais. Une brèche s’est ouverte dans le système socialiste jusque derrière le rideau de fer. ¼ de la population polonaise va adhérer aux syndicats mais le 13 décembre 1981, 91.000 soldats sont mobilisés, la loi martiale est instaurée et les dissidents devront vivre dans la clandestinité…

*11 septembre : l’avertissement du commandant Massoud, de Nicolas Jallot (durée : 52 minutes)
En février 2001, il avait prévenu, lors de son élocution au Parlement Européen, que Ben Laden préparait quelque chose d’énorme contre les USA après l’instauration d’un régime barbare en Afghanistan, mais personne ne l’a écouté. Depuis sa région du Panshir en Afghanistan, le commandant Massoud était le dernier rempart contre les talibans, ces étudiants en théologie qui prônaient une relecture du Coran et le retour de la charia. C’était l’Alliance du Nord dont il faisait partie contre 90% du pays qui était taliban. Malgré une mauvaise image colportée par les alliés pakistanais et les USA, il a contrebalancé cette fausse représentation en invitant des délégations – entre autres françaises – à venir le voir chez lui pour qu’elles se rendent compte et qu’elles vérifient ses dires (des messages passés à la DGSE puis aux américains) et lui apportent de l’aide (militaire qu’il n’aura jamais).
De l’autre côté, des sanctions contre les talibans vont les pousser à se radicaliser (interview du ministre taliban de la vertu qui dit ouvertement que le voile intégrale islamiste protège la condition des femmes, celle-ci régressant inexorablement voire réduite à rien autour d’une logique fondamentaliste profonde). S’en suivra la destruction des monuments et œuvres d’art, porteurs de messages dangereux. Et 2 jours avant le 11 septembre 2001, 2 faux journalistes arabes l’assassineront chez lui en se faisant exploser à ses côtés. Tout reposait sur lui : il était la résistance contre Ben Laden.
Malgré les discours alarmistes de Massoud (« les problèmes, que les talibans ont, seront bientôt ceux des Etats-Unis »), la France n’avait pas confiance en lui : d’ailleurs, il y a eu des positions ambigus de la France, surtout lors de la découverte de missiles Milan entreposés dans un arsenal taliban, trouvé à Kaboul après sa libération.

* »Les droits humains », exposition photos de Lizzie Sadin – commissaire d’expo Alain Mignan – au musée de la Chartreuse (du 24/09 au 11/10)
Visa d’Or, Prix Carmignac du photojournalisme, Grand Prix Care international du reportage humanitaire, Lizzie Safin est une photographe d’exception dans le monde très masculin du photojournalisme contemporain. Habituée des reportages au très long cours, elle n’a eu de cesse d’aller jusqu’au bout de ses convictions humanistes pour dénoncer les atteintes les plus criantes ou les plus masquées aux droits humains.
L’exposition se divise en plusieurs sujets sur différentes années comme une rétrospective des œuvres de la photographe : Meurs et envoie-nous ton frère ! (élimination des bébés filles en Inde – 2007), De si petites mariées.(mariages précoces de petites filles en Ethiopie – 2000), Le piège…(trafic de femmes et de filles au Népal – 2017), Mineurs en peines (panorama sur la justice juvénile dans 12 pays – 1999/2007), Buda…peste brune (2012), A droite toute ! (2012), Islam radical et groupe ultra-droite en Angleterre (2011), et Est-ce ainsi que les femmes vivent ? (violence conjugale en France – 1996/1998).

*Le 4ème mur, pièce adaptée du livre du journaliste et écrivain Sorj Chalandon, mise en scène par Luca Franceschi, interprétée par la Compagnie des Asphodèles, et jouée au théâtre à l’architecture classique de Douai (durée : 2 heures)
Il est ici beaucoup question de répression et de drame, tout comme certains thèmes abordés dans les documentaires présentés lors du 28ème FIGRA. Ce spectacle semble d’ailleurs faire complètement écho à l’un d’entre eux, Iran, Israël, Etats-Unis : la longue guerre, notamment autour de ce qui s’est passé lors de la guerre du Liban dans les années 80.
6 comédien(ne)s évoluent sur scène dans un décor « métallique », multi-personnages arborant les traits distincts autant d’artistes que de combattants, d’arabes que de juifs, de chiites musulmans que de chrétiens phalangistes. Les uns sont bien décidés à essayer de jouer Antigone de Jean Anouilh, dans un théâtre situé en pleine ligne de démarcation, interprété par des participants/militants issus de toute nationalité et de toute religion qui vont travailler ensemble autour d’un projet commun, alors que les autres vont tenter de les en empêcher coûte que coûte. Le but des premiers est de monter cette tragédie pour « voler 2 heures à la guerre » qui fait rage, alors que les seconds ont beaucoup plus de mal à oublier leur nom, leur camp et leur croyance.
C’est une œuvre engagée qui fait ressortir toutes les aberrations d’un tel conflit, du théâtre en pays de guerre réalisé de manière toute aussi réaliste et poignante que possible. Le spectateur est transposé à Beyrouth comme s’il était plongé dans cette célèbre pièce d’Anouilh qui parle de rebellions et où tout le monde meure à la fin. Il y a là du mouvement, des cris, des lumières colorées, des ralentis, de la danse également ainsi que des scratchs vocaux, bref, tout ce qu’il faut pour qu’on ressorte ému et secoué par tant de vérité palpable.



 
 
 
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