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- festival : Portrait de Hong Kong au Forum des Images (jusqu'au 7 juillet)

le  03/04/2024  





Avec ce nouveau portrait de ville, le Forum des images célèbre la mythologie d’un cinéma qui a disparu sous nos yeux, avec plusieurs âges d’or, dont celui du grand cinéma d’action des années 1980-1990. Il témoigne également des enjeux politiques du moment, sur place ou à travers la diaspora, face aux censures qui s’exercent sur les œuvres et les artistes. « Portrait de Hong Kong » fait ainsi dialoguer passé mythologique et présent politique.
Plus de 100 séances, dont 80 films couvrant les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, le programme du Forum donne la pleine mesure d’un archipel cinématographique qui a rayonné sur le cinéma mondial et d’une ville qui s’est construite sous les dominations successives, à la croisée des langues et des cultures. Comment les arts, et en particulier le cinéma, s’y sont-ils développés à travers les époques et quel imaginaire la ville a-t-elle suscité à travers le monde ?
Chefs-d’œuvre et cinéastes majeurs sont à redécouvrir sur grand écran : films de l’âge classique parfois liés à l’autre ville de cinéma Shanghai, productions des studios de la Shaw Brothers qui fixent les canons du cinéma de genre – comédies musicales, fresques historiques et films de wu xia pian avec les précurseurs King Hu et Chang Cheh, son disciple – réalisations à l’inventivité folle de la Nouvelle Vague des années 1980 portée par Tsui Hark, Johnnie To ou Ringo Lam jusqu’à la mélancolie de Wong Kar-wai, face à la rétrocession de Hong Kong à la Chine.
Au sein de cette programmation, le Forum réserve une bonne place aux films rares, en versions restaurées ou inédits. Sont ainsi à découvrir les comédies musicales où brille le talent de Grace Chang, Mambo Girl et The Wild Wild Rose (en version restaurée 4K), de purs inédits en salle tels que Hong Kong 1941 ou Long Arm of the Law jusqu’aux films les plus contemporains.

-Le programme compte nombre de temps forts, multipliant les points de vue :
• une soirée avec Mary Stephen, monteuse de Rohmer et de nombreux films hongkongais contemporains, pour évoquer son Hong Kong natal à travers des films de famille
• les secrets du Ciné Kung-fu, en 7 films (de La Fureur du dragon à The Grandmaster), par les écrivains et journalistes Max et François Armanet
• un focus politique qui, entre fictions inédites et documentaires, relie l’annonce en 1984 de la rétrocession à la Chine, puis sa mise en vigueur 1997 jusqu’à l’époque contemporaine
• une semaine consacrée au cinéma contemporain, avec notamment des films inédits dont The Way We Keep Dancing d’Adam Wong, The Sunny Side of the Street de Lau Kok-rui…
• l’invitation au cinéaste Christophe Gans, amoureux du cinéma de genre hongkongais, pour une opulente carte blanche en 15 films (du Justicier de Shanghai à Limbo) et une rencontre
exceptionnelle.

Une série de 10 cours de cinéma décortiquant l’identité du cinéma hongkongais et son influence – studios, cinéastes, acteur ices – et une exposition de la photographe Françoise Huguier, dont certains clichés furent réalisés pour « Made in Hong Kong » le mythique numéro des Cahiers du cinéma en 1984, jalonnent ce voyage au long cours.
Avec ses figures et motifs, le cinéma de genre hongkongais constitue l’un des canons de la pop culture.

Le jeu vidéo a largement exploré cette nouvelle grammaire apportée par un cinéma aussi violent et érotique que spectaculaire et expérimental. Plusieurs séances « POPUP ! » sont proposées jusqu’en juillet, de la création indépendante hongkongaise au jeu vidéo Welcome to Kowloon !

Côté bande dessinée, il y a toute la tradition du manhua, inspirée de la tradition chinoise, tout comme des mangas et des comics. Parmi les rendez-vous pour les bédéphiles, une séance autour de The Golden Path de Baptiste Pagini (aux éditions Ankama).

-TEMPS FORTS D’AVRIL :
*Soirée d’ouverture : Nomad, avant-première de la ressortie en salle le Mercredi 3 avril - 20h
Le cycle s’ouvre avec l’un des films emblématiques de la nouvelle vague hongkongaise : Nomad de Patrick Tam. Mêlant politique, pop culture et recherche formelle, ce récit sur une jeunesse hédoniste et libre fut censuré à sa sortie, en 1982, pour ses scènes « érotiques ». Carlotta films en assure la sortie en France (26 juin 2024), dans une version restaurée en 4K.

*Exposition photographique de Françoise Huguier : Hong Kong 1984 du 3 avril au 7 juillet avec le vernissage - Mercredi 3 avril – 19h
En 1984, pour un numéro spécial des Cahiers du cinéma, Françoise Huguier accompagne Charles Tesson et Olivier Assayas à Hong Kong et réalise un reportage photo. À découvrir vingt clichés rares choisis parmi ses riches archives : rues d’un Hong Kong en pleine mutation, visite des studios de cinéma, tournage de films et quelques portraits de réalisateurs (légendaires tel King Hu ou appelés à devenir culte, tel Tsui Hark).

*La nuit du générique spécial Hong Kong - Jeudi 4 avril – 20h :
Pour sa 10e édition, La nuit du générique (association We Love Your Names) propose au sein de sa riche programmation de découvrir le travail de la directrice artistique hongkongaise Joyce N Ho et une sélection de génériques sur le thème de Hong Kong.

*Soirée double-mixte : Amours impossibles – Mercredi 10 avril 18h30 et 21h15
Le Forum met en miroir deux grands mélos du cinéma de Hong Kong : The Wild Wild Rose que réalise Wang Tian-Lin en 1960, adapté librement de Carmen, et le film incontournable de Wong Kar-wai, In the Mood for love.

*Rencontre avec Mary Stephen - Samedi 13 avril 18h30 :
Au cours d’une séance exceptionnelle, la monteuse Mary Stephen présente une sélection d’images amateures tournées par son père de 1949 à 1963 en 8 et 16mm, sur l’île de Hong Kong. Elle évoque son Hong Kong à travers des extraits de films choisis parmi des cinéastes avec lesquels elle a collaboré. Après la rencontre, elle introduit la projection de Mambo Girl d’Evan Yang, comédie musicale emblématique avec Grace Chang.

*Week-end Johnnie To Samedi 20 et dimanche 21 avril :
Auteur et producteur prolifique, reconnu largement à l’international, Johnnie To figure en bonne place au sein de la programmation notamment le temps d’un week-end. A revoir, trois de ses films révélateurs des orientations successives de styles et de registres que le cinéaste a expérimentés avec talent : Loving You, film policier et drame conjugal, P.T.U, polar noir à la portée politique diffuse et La Vie sans principe, critique sociale de la société du profit.

*Deux séances POPUP ! consacrées au jeu vidéo – Samedi 13 avril et jeudi 18 avril :
Le Forum des images propose une rencontre autour de la création indépendante, avec l’invitation à Yang Ling, créatrice et curatrice de jeux vidéo hongkongais. Elle évoque la production vidéoludique à Hong Kong et revient sur Forgetter, le jeu passionnant qu’elle a conçu avec Alan Kwa, en compagnie d’Isabelle Arvers, spécialiste du jeu vidéo indépendant.
Au cinéma comme dans le jeu vidéo, l’architecture et la géographie de Hong Kong sont une source d’inspiration inépuisable. De Chungking Express à Shenmue II, de The Dark Knight : Le Chevalier noir à Sleeping Dogs, la conférence interactive de Nashidil Rouiaï (géographe spécialiste de la Chine et de Hong Kong) questionne les représentations de ce territoire.

*Et les 3 premiers cours de cinéma : les 5, 12 et 19 avril à 18h30
• Les Cahiers « Made in Hong Kong », 40 ans après par Charles Tesson (critique et historien du cinéma) et Olivier Assayas (cinéaste) auteurs d’un numéro des Cahiers du cinéma devenu mythique.
• Comment la guerre de l’opium a traversé le cinéma par François Bougon (journaliste à Mediapart, auteur d’Histoire de Hong Kong : de la perle de l’Orient à l’emprise chinoise)
• Chang Cheh, à la vie à la mort par Stéphane du Mesnildot (critique, spécialiste du cinéma asiatique)

-TEMPS FORTS DE MAI :
*Les secrets du Ciné Kung Fu : carte blanche à François et Max Armanet – Samedi 4 et Dimanche 5 mai :
Le Forum des images a le plaisir d’accueillir les journalistes, écrivains et réalisateurs François et Max Armanet. Ils font découvrir, à l’aube des années 1980, le Ciné Kung Fu par leurs articles et leurs reportages dans Libération avec le soutien de Serge Daney. Auteurs en 1995 de « Ciné Kung-fu », livre de référence de Quentin Tarantino, et de documentaires pour la télévision, ils présentent au Forum une sélection de films portant l’esthétique d’un genre à son sommet. C’est l’occasion de découvrir aussi leur documentaire, Kung-fu, cinéma de Hong Kong.

La journée « Poings de justice » :
• La Fureur du Dragon (The Way of The Dragon) de Bruce Lee (1972)
• The Grandmaster de Wong Kar-wai (2013)
• Police Story de Jackie Chan (version restaurée 4K) (1985)
• La 36e chambre de Shaolin (The 36th Chamber) de Liu-Chia Liang (1978)

La Journée « Dames d'épée et chevaliers errants » :
• Raining in the Mountain de King Hu (1979)
• La Rage du tigre (The New One Armed Swordsman) de Chang Cheh (1971)

*La rétrocession en marche Mi-mai :
Plusieurs films du programme font référence aux fractures politiques et sociales qui jalonnent l’histoire de Hong Kong, dont deux documentaires Révolution of Our times de Kiwi Chow sur les manifestations de 2019-2020 et Blue Island de Chan Tzewoon, croisant le témoignage de militants ayant vécu à trois époques différentes.
1984-1997 : tout un pan du cinéma hongkongais est marqué par le processus de la rétrocession de Hong Kong à la République populaire de Chine. Du Chinese Box de Wayne Wang (1997) au Made in Hong Kong de Fruit Chan (1997), une sélection de fictions tournées en 1997 ou qui évoquent la rétrocession sont au programme.
Le programmateur hongkongais Clarence Tsui choisit pour sa carte blanche trois films inédits tournés en 1984, année de la signature du traité entre le Royaume-Uni et la Chine : Hong Kong 1941 de Leong Po-Chih, sur la prise de Hong Kong par les Japonais, Behind the Yellow Line de Taylor Wong, comédie romantique avec les tout jeunes Maggi Cheung et Leslie Cheung et l’électrisant Long Arm of the Law de Johnny Mak, film qui lança la vogue des heroic bloodshed.

*Focus sur le polar – du 24 au 26 mai :
Le programme consacre bien sûr plusieurs séances – et un cours de cinéma, animé par Frédéric Ambroisine - au genre du polar dont le cinéma hongkongais a revisité les codes pour devenir une source d’inspiration du cinéma international. On y retrouve les maîtres du genre, notamment Ringo Lam (Full Alert, Wild Search), Alex Cheung (Cops and Robbers) mais aussi Yau Nai-hoi avec Filatures, produit par Johnnie To, sans compter d’autres polars tout au long de la programmation.
Du cinéma de Tsui Hark à Bruce Lee, cinq cours de cinéma en mai, chaque vendredi à 18h30 :
• Tsui Hark, le cinéma comme énergie (3 mai) par Mathieu Guilloux (Critique au webzine Fais pas genre !)
• Les cinémas de Hong Kong et Shanghai en miroir, des origines aux années 1950 (10 mai) par Anne Kerlan (Directrice de recherches au CNRS, historienne de la Chine et du cinéma chinois)
• Hong Kong, terre d’exils (17 mai) par Luisa Prudentino (sinologue, spécialiste du cinéma chinois)
• Lumière sur le noir : Une exploration du polar hongkongais (24 mai) par Frédéric Ambroisine (producteur et réalisateur, spécialiste du cinéma asiatique)
• « Sois comme l’eau, mon ami » : Bruce Lee, l’éternel immigré (31 mai) par Adrien Gombeaud (critique de cinéma, auteur de Hong Kong et Macao mis en scènes)

-TEMPS FORTS DE JUIN ET DE JUILLET :
Un week-end « Kung food » ou les représentations de l’art culinaire dans le cinéma hongkongais. Samedi 1er et dimanche 2 juin
Le Forum a réuni un corpus de films produits à Hong Kong qui se distinguent par la singularité des représentations des préparations culinaires. Parmi la sélection Le Festin chinois de Tsui Hark, Nouvelle cuisine de Fruit Chan.
Également au menu de ce week-end, une conférence et démonstration culinaire, suivies d’un atelier de cuisine, proposés par Térésa Faucon (maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3).

*Une semaine dédiée au cinéma contemporain – du 20 au 23 juin :
Fenêtre sur de jeunes cinéastes contemporains, avec une sélection de films tous inédits en France, distribués par Golden Scene, acteur incontournable du paysage cinématographique hongkongais.
Un cinéma du quotidien, très ancré dans les quartiers de la ville. Le faux docu hip hop, The Way We Keep Dancing de Adam Wong, explore la gentrification de Kowloon, tandis que la comédie romantique ultra-connectée Far Far Away d’Amos Wong nous fait voyager dans Hong Kong. Memories to Choke On, Drinks to Wash Them Down du couple Leung Ming-kai et Kate Reilly explore en quatre histoires provocantes, drôles et tendres, les multiples facettes de la HK d’aujourd’hui. Enfin, The Sunny Side of the Street, premier film du Malaisien Lau Kok-rui, sur un enfant pakistanais réfugié à Hong Kong, offre à la star Anthony Wong, un rôle inoubliable en chauffeur de taxi, faux dur au cœur tendre.

*Carte blanche à Christophe Gans du 3 au 7 juillet :
Il est l’un des rares cinéastes français à avoir su imposer le genre au cinéma. Et pour cause, le réalisateur du Pacte des Loups et de Silent Hill, Christophe Gans, est un véritable passionné, par le genre certes mais aussi par la culture pop, les mangas et les jeux vidéo dont il aime s’inspirer à l’écran. Amoureux du cinéma hongkongais, il propose une semaine de programmation exceptionnelle en une quinzaine de films qu’il accompagnera.
• La Rage du tigre de Chang Cheh (1971)
• Le Justicier de Shanghai (The Boxer from Shantung) de Chang Cheh & Pao Hsueh-li, 1971)
• La Fureur de vaincre de Lo Wei, avec Bruce Lee (1972)
• La 36e chambre de Shaolin de Liu Chia-liang, (1976)
• Volte-face de John Woo (1997)
• Jiang-Hu (The Bride With White Hair) de Ronny Yu (1993)
• Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin de John Carpenter (1986)
• The Grandmaster de Wong Kar-wai (2013)
• The Master de Xu Haofeng (2015)
• La Main de fer de Cheng Chang-Ho (1972)
• Shaolin contre Ninja de Liu chia-liang, (1978)
• Limbo de Soi Cheang (2021)
• RRR de SS. Rajamouli (2022)
Et aussi Le Pacte des Loups et Crying Freeman de Christophe Gans
Et les deux derniers cours de cinéma :
• De jour comme de nuit : le Hong Kong d’Ann Hui par Vincent Poli (critique aux Cahiers du cinéma)
• Esthétique de la rétrocession (leurs années sauvages) par Fabien Gaffez (directeur artistique du Forum des images)



 
 
 
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