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Black Panther

Sortie  le  14/02/2018  

De Ryan Coogler avec Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong’o, Danai Gurira, Martin Freeman, Daniel Kaluuya et Letitia Wright


Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…

Quelle idée a bien pu germer dans la tête de scénaristes, réalisateurs et producteurs de chez Disney ainsi que ceux de chez Marvel pour vouloir adapter les aventures de Black Panther au cinéma ? Considéré comme un personnage plutôt secondaire - il exerce un 2ème rôle au côté de Captain America et devient un membre de réserve dans l’équipe des (A)vengeurs -, voire même un peu mineur sur les bords dans l’univers de la saga des super-héros issus des Marvel comics, La panthère noire est pourtant le 1er super-héros noir, pardon, afro-américain apparu dans les comics américains vers le milieu des années 60, marié un temps à Tornade des X-Men et scénarisé par Stan Lee qui, comme à son habitude, s’octroie ici une petite apparition éclair à l’écran.
Quoi qu’il en soit, voilà ce « black panther » tout en haut de l’affiche - sous les traits de Chadwick Boseman (vu notamment dans Get on up, Le pari, Gods of Egypt, et Captain America – civil war) - essentiellement dans son pays d’origine, le Wakanda (une mystérieuse nation fictionnelle en Afrique Centrale considérée comme un pays du tiers-monde alors qu’il croule sous d’incroyables richesses minières, des gratte-ciels à la new-yorkaise et possède une technologie ultra avancée !), accoutré pour ne pas dire déguisé en drôle de guerrier originel (on a le droit en prime à quelques danses, cris de guerre et chants façon Le roi lion !), doublé d’un justicier doté de pouvoirs surhumains (devenant invulnérable à toutes tentatives meurtrières possible sur sa personne !), se prenant – trop - au sérieux (du début à la fin comme le reste du casting d’ailleurs !), emprunté (il faut voir les gardes du corps avec leur grande lance à l’image des jouets Playmobil !), frimeur et altier comme un souverain (et pour cause !), adepte de combats tribaux lors de passation de pouvoirs tout en respectant la volonté des anciens (dans une piscine naturelle située en-dessous de chutes d’eau faisant office de décor kitch en carton pate telle une ancienne production hollywoodienne à grand spectacle bien clichée : on pense même à Allan Quatermain et les mines du roi Salomon !).
De cette fresque familiale saupoudrée de drame sur fond de scènes d’action musclées, on aurait presque plus tendance à s’en moquer qu’à franchement en rire, tant le sérieux des protagonistes, tous entièrement investis à la grande cause (pro)africaine comme (pro)américaine avec d’un côté de l’Atlantique, des programmes d’aides aux réfugiés tout en se libérant de leurs chaines sur fond d’aurores boréales en plein centre de l’Afrique ( !!), et de l’autre, le mouvement pour les droits civiques, le « Black power » en filigrane et le slogan « Black is beautiful » à tout bout de champ...visuel ! Bref, des messages déjà maintes fois ressassés autour d’un film dans lequel on n’attendait pas tant ni pareils discours de ce type, entièrement tourné à la gloire du peuple africain (même Forest Whitaker en fait partie, c’est vous dire !) sans qui l’Amérique ne se serait peut-être jamais devenue ce qu’elle est aujourd’hui (le seul blanc présent ici fait « pâle » figure en agent de la CIA pas vraiment dégourdi) !
Lourd d’un bagage ancestral colporté ici et là, ce long-métrage de Ryan Coogler (Fruitvale Station ; Creed : l’héritage de Rocky Balboa), en forme de pamphlet particulièrement pompeux, rate le coche du film dit fantastique que tout le monde attendait, singeant le polar genre 007 (description de gadgets à la manière de Mister Q dans James Bond !) et s’éternisant inutilement sur des intervenants sans charisme ni profondeur, des séquences de combats assez prévisibles, une surenchère des courses-poursuites comme d’effets spéciaux certes réussis mais sans surprise, ainsi que des méchants bien caricaturaux à souhait. En résumé, on appelle ça tout simplement un loupé bien prétentieux et plutôt fier de l’être, malgré néanmoins son gros succès aux Etats-Unis (personne n’est prophète en son pays !)...

C.LB



 
 
 
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