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Daphné

Sortie  le  02/05/2018  

De Peter Mackie Burns avec Emily Beecham, Tom Vaughan-Lawlor, Nathaniel Martello-White, Géraldine James, Karina Fernandez et Stuart McQuarrie


La vie de Daphné est un véritable tourbillon. Aux folles journées dans le restaurant londonien où elle travaille succèdent des nuits enivrées terminées dans les bras d’inconnus. Elle est spirituelle, drôle, libre, aime faire la fête mais, sous sa personnalité à l’humour acerbe et misanthrope, Daphné n’est pas heureuse. En conflit permanent avec sa mère, elle reste bloquée dans une routine et peine à aller de l’avant. Lorsqu’elle assiste à un violent braquage, sa carapace commence à se fissurer...

Daphné est interprétée par la belle et sensuelle Emily Beecham (vue notamment dans des séries britanniques ainsi qu’au cinéma dans The calling et Ave, César !) qui, indéniablement, possède une certaine ressemblance physique avec une autre de ces consœurs, Kelly Reilly (L’auberge espagnole ; Les poupées russes ; Casse-tête chinois ; Orgueil & préjugés ; Madame Henderson présente ; Sherlock Holmes 1 & 2), de par sa rousseur affichée, son petit air mutin et son origine anglaise. Excepté ces quelques traits dépeints, la jeune Emily Beecham – qui annonce 31 ans au compteur dans le film (et 33 dans la vie) mais qui en paraît 20 à l’image ! - est le personnage principal de ce portrait de trentenaire actuelle vivant à Londres, production déguisée en étude de mœurs avec une très légère pointe de drame (une agression aussi rapide que violente à l’encontre d’un autre personne qu’elle !), d’ailleurs tellement minable et fugace qu’on a un peu de mal à comprendre le traumatisme que cela va provoquer voire engendrer et même se concrétiser chez elle comme effets « inattendus », au point de la changer véritablement ou, du moins, la faire un tant soit peu évoluer !
Quoi qu’il en soit, cette femme célibataire semble totalement insouciante et dévergondée, entre job et sorties (qui virent en beuverie : elle est souvent bourrée à l’écran !), drogue et coucherie ou bien drague et merci (alors que côté amour, c’est plutôt non merci : « l’amour n’est qu’illusion » s’amuse-t’elle à répéter !), réflexions et conneries, dérobade et thérapie, partant dans des discussions psychologiques « accélérées » de comptoir - et d’un soir -, bref, la description d’une fille pas encore adulte mais faussement coriace, aussi paumée qu’instable, aussi barrée qu’espiègle, aussi « malsaine » que déboussolée, incapable de se (re)prendre vraiment en main, même vis-à-vis de sa mère « malade » qui tente vainement d’essayer de la remettre sur le droit chemin.
On aura beau dire que ce long métrage, sur fond d’une BO aussi branchée qu’éclectique, s’attarde (sans doute un peu trop longtemps d’ailleurs !) sur les errances de cette soi-disant héroïne d’aujourd’hui qui ne va pas si bien que cela (et ce n’est pas une découverte en ces temps de crises et de doutes permanents !) et qui devrait se faire psychanalyser (encore faudrait-il qu’elle le veuille !), il n’en est pas moins focalisé sur elle pendant presque 1h30, passant d’une saynète à l’autre à travers son quotidien sans apporter la profondeur nécessaire ni l’action attendue qui pourrait - ou qui aurait pu – donner un supplément d’âme à cette histoire somme toute assez convenue. Ceci n’expliquant pas cela malgré un prix de la Meilleure actrice au dernier Festival du film d’Edimbourg, on s’ennuie un peu à la vue de cette jolie « plante » qui devrait assurément faire parler d’elle très prochainement...

C.LB



 
 
 
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