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Action ou vérité

Sortie  le  02/05/2018  

De Jeff Wadlow avec Lucy Hale, Tyler Posey, Violett Beane, Hayden Szeto, Landon Liboiron, Sophia Taylor Ali et Nolan Gerard Funk


Un simple jeu innocent d’Action ou Vérité entre amis se transforme en cauchemar sanglant quand quelqu’un – ou quelque chose – commence à punir ceux qui mentent – ou refusent de jouer.

Par définition, ce célèbre jeu de société plutôt amusant – poser des questions tour à tour fun et sexy à chacun des participants afin de lever quelques-unes de leurs inhibitions, entre autres découvrir leurs possibles capacités « physiques » cachées et connaître leurs petits penchants plus ou moins secrets sans se défiler sinon gare aux gages à la clé ! –, ne semble pas a priori être synonyme de mort subite pour ne pas dire de fatalité radicale ! Pourtant, il existe un producteur qui se croit plus « malin » que les autres - en l’occurrence ici Jason Blum, créateur de la maison de production Blumhouse, déjà auteur de plusieurs films d’horreur ou, du moins, du type effrayant (les franchises Paranormal activity, American nightmare et Insidious, ainsi que Split de M. Night Shyamalan, Happy birthdead et Get out de Jordan Peele, dernièrement lauréat de l'Oscar du meilleur scénario original) – qui a décidé que ce divertissement, tout comme l’ont été déjà les films fantastiques Jumanji, Manatu – le jeu des 3 vérités, Zathura – une aventure spatiale, et même Resident evil dans le style vidéo - pouvait devenir cette fois un « film de genre ».
Bien mal lui en a pris, d’autant que le résultat n’est pas du tout à la hauteur de nos espérances, loin de là ! La faute tout d’abord à cette idée de concept scénaristique particulièrement saugrenue à la manière de la saga Destination finale (où la mort traque plusieurs jeunes), celle d’essayer de nous faire croire qu’une pareille « distraction » pourrait engendrer, pardon, commettre autant de dégâts funestes à forte tendance destructrice, par l’intermédiaire d’une force maléfique démoniaquement mortifère d’origine « mexicaine » (Donald Trump a-t’il lu le script ?). Ce principe consiste à attendre que les futures victimes deviennent vulnérables pour qu’elles se manipulent les unes les autres afin de finir par se zigouiller elles-mêmes. Puis ensuite, au scénario aussi abracadabrant qu’improbable, souligné par ce rendez-vous nocturne – forcément ! - dans un drôle d’endroit particulièrement flippant - une église abandonnée et en décrépitude au beau milieu de nulle part et donc tout à fait propice à cet amusement on ne peut plus « débile » -, pour soi-disant faire la fête mais sans aucune ambiance musicale et avec seulement quelques bières !), qui empile les clichés de toute sorte, histoire de bien ciblé le public de spectateurs voulus (un casting de stars ados très stéréotypés ; une envie de se « bourrer la gueule » à coup de « shots » aussi divers que variés ; des clins d’œil fort appuyés autour de plusieurs grandes marques issues de la nouvelle technologie d’aujourd’hui et autres applications bien de notre temps), sans oublier des acteurs et actrices toujours impeccablement apprêtés, jamais décoiffés, qui se raccrochent aux fameux leitmotivs véhiculés par leur génération actuelle (s’éclater à fond – cette fois, lors d’un « Spring Break » - ; ne jamais lâcher son portable constamment visé à la main ; être certes égoïste mais toujours en quête de reconnaissance ; se faire confiance en toute circonstance et quoi qu’il arrive...).
Malgré leurs hallucinations même pas inquiétantes ni menaçantes et encore moins angoissantes, ainsi que leurs esprits tendus, stupéfaits, terrorisés, pétrifiés voire manipulables à souhait, on se demande bien ce qui a pu attirer tout ce « beau » monde - Lucy Hale (vue dans Scream 4 : tiens, tiens, déjà abonnée à ce genre de prod horrifique !), Tyler Posey (aperçue dans Dommage collatéral, Coup de foudre à Manhattan, et Scary movie 5), Violett Beane (présente dans la série télévisée Flash), et Sophia Taylor Ali (la série télévisée Grey’s anatomy) - à jouer dans un tel long métrage si peu terrifiant, le tout sur fond de larges sourires déformés (grâce au morphing) assez grotesques d’ailleurs (paraît-il emprunté à celui si caractéristique de Willem Dafoe !), un moyen comme un autre de surligner le moment où tout doit se jouer et où l’on se cache habituellement les yeux pour ne pas subir émotionnellement ce qui se passe à l’écran. C’est peine perdue, le réalisateur Jeff Wadlow (Cry wolf ; Kick-Ass 2) n’arrive pas à convaincre plus efficacement que cela....

C.LB



 
 
 
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