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Paul Sanchez est revenu

Sortie  le  18/07/2018  

De Patricia Mazuy avec Laurent Lafitte, Zita Hanrot, Philippe Girard, Idir Chender, Anthony Paliotti, Achille Reggiani et Anne-Lise Heimburger


Paul Sanchez, criminel disparu depuis dix ans, a été aperçu à la gare des Arcs sur Argens. A la gendarmerie, on n'y croit pas, sauf peut-être la jeune Marion…

Laurent Lafitte – de la Comédie Française – change cette fois un peu de registre cinématographique : après avoir joué dans des comédies plus ou moins légères (De l’autre côté du périph ; 16 ans ou presque ; Papa ou maman 1 & 2), des drames familiaux (Boomerang ; L’art de la fugue ; Tristesse club) ou sociaux (KO ; Duo d’escrocs ; Les beaux jours), et même un film dit historique (Au revoir là-haut), le voilà qu’il interprète (enfin) le grand méchant de l’histoire dans la peau d’un forcené activement recherché, aussi manipulateur qu’halluciné. Et pour l’occasion, il s’est fait une « sale » gueule d’enterrement, tirant une tronche longue « comme çà » pendant quasiment 1h50, le regard parfois de dément limite pervers. Bref, un rôle de composition qui ne peut que finir mal comme toute production de ce genre qui se respecte.
Face à lui, il y a Zita Hanrot (Radiostars ; Eden ; Fatima ; De sas en sas ; KO ; La fête est finie) en jeune gendarmette/justicière fascinée qui ne fait pas souvent profil bas et qui prend des initiatives personnelles sans l’aval de son supérieur hiérarchique, Philippe Girard (Sans arme ni haine, ni violence ; Micmacs à tire-larigot ; Le redoutable) justement en commandant qui se laisse faire un peu trop nonchalamment, et Idir Chender (Carbone ; Opération Beyrouth) en journaliste certes naïf mais tenace et accro aux faits divers, ne lâchant rien ou alors si peu. Si ce beau monde en plein vertige court après cet être en cavale dans la nature, antipathique et à bout, c’est qu’ils cherchent tous à tirer profit de la situation ainsi que les honneurs d’une possible arrestation : la première pour avoir enfin une grande mission à remplir, le 2ème pour satisfaire son intuition de chef, et le 3ème pour sortir de l’anonymat dans lequel il est confiné dans ce coin du Var.
C’est vrai que vivre en province, de surcroît dans une région essentiellement composée de petits villages éparpillés, ne permet pas toujours d’avoir de quoi se mettre quelque chose de croustillant et d’appétissant sous la dent professionnellement parlant bien sûr ! Et c’est bien cela qui cloche dans ce long métrage de Patricia Mazuy (Peaux de vaches ; Saint Cyr ; Sport de filles), manquant cruellement de rythme comme d’intensité, autant dans les dialogues que l’intrigue, les rebondissements que le suspense, les nuances que la tension. La mise en scène ne dépasse pas le niveau d’un téléfilm, pas loin d’un documentaire filmé sur la vie sociale qui règne au sein d’une gendarmerie comme en diffusent assez souvent des chaînes de la TNT. Et les facilités scénaristiques (l’Affaire Dupont de Ligonnès revue et corrigée), les évidences et autres raccourcis narratifs n’aident pas franchement à rendre crédible ce pitch à la fois obsédant et haletant. En résumé, un ton poussif qui pourrait avoir pour conséquence de freiner les envies de l’excellent Laurent Lafitte à sortir de ses nombreuses zones de confort et à accepter n’importe quel sujet autre que comique...

C.LB



 
 
 
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