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A la dérive

Sortie  le  04/07/2018  

De Baltasar Komâkur avec Shailène Woodley, Sam Claflin, Jeffrey Thomas et Elizabeth Hawthorne


Tami Oldham et Richard Sharp décident de convoyer un bateau à travers le Pacifique et se retrouvent pris au piège dans un terrible ouragan. Après le passage dévastateur de la tempête, Tami se réveille et découvre leur bateau complètement détruit et Richard gravement blessé. À la dérive, sans espoir d’être secouru, Tami ne pourra compter que sur elle-même pour survivre et sauver celui qu’elle aime.

Robert Redford était lui aussi sur un bateau en perdition mais cette fois tout seul dans All is lost en 2013, tout comme Jack O’Connell qui était également dans la même situation mais sur une annexe gonflable dans Invincible en 2014, sans oublier la barque avec un tigre à bord au beau milieu de l’océan dans L’odyssée de Pi en 2012 ! Comment ne pas penser à tous ces films de survi(vanc)e - qu’ils soient véridiques (tirés d’une histoire vraie comme ici) ou non -, de dépassement de soi, de courage, de ténacité et même d’abnégation ? Si les exemples existent aussi ailleurs au cinéma (en forêt : The revenant et Le territoire des loups ; en campagne : 28 jours plus tard ; sur une île : Seul au monde ; en plein désert : 127 heures ; dans la nature : Into the wild ; en haute montagne : Les survivants et La montagne entre nous ; ou bien encore sur une autre planète : Seul sur Mars), ils sont souvent source de réalisations à la fois prenantes, passionnantes et palpitantes, voire parfois intenses.
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de cette aventure aussi rocambolesque qu’incroyable, traitée à la manière d’une romance douceâtre et mielleuse plutôt que celle d’un drame. En effet, dès les premières images, tout est expliqué ou presque : la catastrophe en quelques plans rapides avant de remonter plusieurs mois en arrière, au moment de leur rencontre (échange appuyé de regards langoureux), puis de leur idylle naissante (roucoulades de circonstance avec demande de mariage en prime) et enfin du couple prêt à apparier (et vogue la galère !), résumés en de longues séquences sentimentales entrecoupées de la situation dans laquelle ils vont se retrouver bientôt. Comment voulez-vous que, dans ce cas-là, nous puissions être pris par ce qui va se passer et surtout leur arriver, sans véritable nuance ni réel suspense et encore moins de tension palpable, d’autant qu’ils ne semblent manquer de pas grand-chose pendant leur périple (les équipements sont là, la bouffe aussi et la pluie diluvienne pour les abreuver) ?
Le réalisateur islandais Baltasar Komâkur (Jar city ; Etat de choc ; Contrebande ; 2 guns) réitère son cheval de bataille, la survie, après avoir déjà tourné 2 films sur la même thématique et avec le même principe : Survivre en 2012 et Everest en 2015. Avec lui, on a le droit donc tous les 3 ans à sa production dite mouvementée (à ce sujet, les prises de vues et les effets spéciaux, sur fond de dépression tropicale, sont impressionnants !), interprétée par un casting formaté (Shailène Woodley – vu dans la saga Divergente et Nos étoiles contraires - et Sam Claflin – présent dans la trilogie Hunger games -) et ponctuée de situations tour à tour bon enfant (leurs remords échangés, l’espèce de palombe qui vient se poser sur leur bateau en pleine mer) et invraisemblables (on voit Richard d’abord couler puis, juste après, accrocher à un canot retourné, inconscient et sans aucun point d’attache pour le maintenir à flot ; « bêtement » végétarienne, elle ne veut pas pêcher ni tuer de poisson !). Bref, Les 41 jours passés à dériver semblent un peu téléphonés à l’image : comme quoi, le plausible ou plutôt le possible dans la vraie vie peut parfois le paraître beaucoup moins à l’écran.....

C.LB



 
 
 
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