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American nightmare : les origines

Sortie  le  04/07/2018  

De Gérard McMurray avec Marisa Tomei, Luna Lauren Velez, Melonie Diaz, Steve Harris, Y’Lan Noel, Lex Scott Davis et Joivan Wade


Pour faire passer le taux de criminalité en-dessous de 1% le reste de l’année, les « Nouveaux Pères Fondateurs » testent une théorie sociale qui permettrait d’évacuer la violence durant une nuit dans une ville isolée. Mais lorsque l’agressivité des tyrans rencontre la rage de communautés marginalisées, le phénomène va s’étendre au-delà des frontières de la ville test jusqu’à atteindre la nation entière.

Est-ce que le cinéma U.S. à forte tendance – et présence - afro-américaine ne serait-il pas en train de (re)prendre du poil de la bête, s’annonçant plus prenant, plus inspiré, plus fort et plus « engagé » que jamais ? Aux vues des résultats on ne peut plus prometteurs de certains films plutôt récents tels que Black Panther (3ème plus gros succès de l’histoire du cinéma), La couleur des sentiments, 12 years a slave, Les figures de l’ombre et Moonlight (les 4 récompensés notamment par plusieurs Oscars), sans oublier Django unchained, Les bêtes du sud sauvage, Get out et The birth of a nation, on peut tout à fait se poser la question puisque ces productions-là, dites aussi de couleur, engrangent les louanges comme les réussites et les honneurs. Espérant que cet arbre ne cache pas la forêt, on peut croire aisément que ce 4ème volet d’American nightmare va faire du bien au 7ème art de la diversité.
Les raisons en sont multiples. D’abord, l’omniprésence d’actrices et acteurs « blacks » dont certains bien musclés (plus 2 « spanish » ainsi qu’un asiatique), réalisateur en prime (Gérard McMurray, déjà responsable de Burning sands), qui jouent les persécutés (l’image des jeux romains à travers le colisée, gladiateurs contre esclaves, reflète assez bien l’idée que l’on peut s’en faire !), certes forcément pauvres, marginaux et déshérités mais néanmoins toujours pleins de ressources (merci aux gang-ster-s et autres trafiquants, sans oublier ceux qui se battent contre cette expérience « scientifique » !). Ensuite, le scénario stéréotypé qui devient parfois très caricatural lorsqu’apparaissent les « blancs » - donc les méchants ici (entre autres un président des Etats-Unis prônant un déchaînement libératoire et donc une nuit de transgression ; des mercenaires et des milices armés jusqu’aux dents venus écraser les quartiers défavorisés – cette fois, Staten Island !) -, arborant pour la plupart le cheveu blond, le masque du Ku Klux Klan – ou autre, et le déguisement du « nazi » (le fameux long manteau noir façon SS). Et puis la BO particulièrement branchée rap et hip-hop, bien rageuse, très énervée et spécialement arrangée pour l’occasion.
Tous ces éléments ne peuvent que contribuer à attirer un public toujours friand de violence et prompt à défendre les opprimés du monde entier en étant de leur côté – ici, on se concentre sur une petite poignée d’individus malmenés dont certains bien partis sur le chemin de la rédemption ! -, face à l’ignominie de quelques décideurs et dirigeants qui cherchent souvent la « solution radicale au problème » (par exemple ici, celui à la crise économique et du chômage), d’autant que les 3 précédents chapitres déjà sortis en salles ont démontré parfaitement l’impact que pouvait avoir ce style de longs métrages sur leur « état mental » (le sang qui gicle sur l’écran en est une preuve irréfutable).
Cela dit, cette « zone de guerre » pro-afro ne peut qu’être plébiscitée, même si ce préquel, sensé se dérouler avant les 3 autres épisodes de la saga, utilise une technologie qui n’existait pas auparavant dans cette franchise lucrative (téléphones portables dernier cri ; drones armés ; écrans de surveillance...) et donc trahit l’époque. Quoi qu’il en soit, l’intrigue a beau être prévisiblement toujours la même, elle réussie toutefois à surprendre encore et même à faire peur aux protagonistes à qui « on ne l’a fait plus » depuis longtemps...

C.LB



 
 
 
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