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Sauvage

Sortie  le  29/08/2018  

De Camille Vidal-Naquet avec Félix Maritaud, Eric Bernard, Philippe Ohrel, Marie Seux, Camille Müller et Nicolas Dibla


Léo, 22 ans, se vend dans la rue pour un peu d'argent. Les hommes défilent. Lui reste là, en quête d'amour. Il ignore de quoi demain sera fait. Il s'élance dans les rues. Son cœur bat fort.

D’entrée de jeu, sans ménagement ni protocole, quasi crû direct, on sait à qui et à quoi nous allons à voir à faire dans ce film ! Alors ne vous étonnez donc pas si vous allez assister à quelques attitudes provocantes et autres scènes plutôt « démonstratives » ou disons très explicites, c’est un drôle de « métier », le tapin, qu’exerce ici le protagoniste principal, et il n’est pas forcément du goût de certains d’entre vous voire de tous ! Qu’importe, pourvu que notre « héros » solitaire ait l’ivresse du moment, celle de n’en faire qu’à sa tête et surtout à sa « queue » ! Entre proposition, masturbation, fellation et positions diverses, c’est son lot au quotidien que nous découvrons à l’écran, sans presque aucune censure, sans aucun projet d’avenir si ce n’est celui de tenter de (sur)vivre tant bien que mal au jour le jour.
Pas la peine de vous faire un beau dessin ni un plus long discours, il est question ici de prostitution masculine avec ses hauts mais surtout ses bas, entre leurs multiples dérives (la drogue, la mauvaise hygiène de vie, la baston ou les actes violents) et leurs maigres lots de consolation (un peu d’argent, de la tendresse parfois, quelques câlins aussi). Félix Maritaud (vu dans 120 battements par minute et Un couteau dans le cœur) interprète l’un d’entre eux, plus vrai que nature avec sa touchante « sale gueule de petite frappe » qui ne prend vraiment pas soin de lui jusqu’à « se cramer » : ce n’est d’ailleurs pas pour rien s’il a été récompensé par le Prix de la Révélation à la Semaine de la Critique lors du dernier festival de Cannes.
On ne peut pas vraiment dire que pour son premier long métrage, le réalisateur Camille Vidal-Naquet ait vraiment fait dans la dentelle, enchaînant, caméra à l’épaule et dialogues « improvisés » les séquences d’errance de son personnage central à l’apparence d’un clodo souvent crade, les rencontres avec des clients aux désirs parfois malsains (avec plusieurs plans non-imagés à l’appui), les liens d’amitié que peuvent entretenir plusieurs « hommes de joie » entre eux (sans aucune psychologie), chacun tentant plus ou moins de trouver un ami protecteur ou du réconfort chez l’autre (« on n’est pas des animaux, on peut rester correct ! »).,
En résumé, la destinée poignante à la limite du drame pasolinien d’un homme faible, particulièrement sensible et donc souvent en perdition, au bord du précipice, pas loin du point de non-retour.

C.LB



 
 
 
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