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Première année

Sortie  le  12/09/2018  

De Thomas Lilti avec Vincent Lacoste, William Lebghil, Michel Lerousseau, Darina Al Joundi, Benoît Di Marco, Graziella Delerm et Alexandre Blazy


Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu'à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain.

Il était à peu près sûr qu’après les succès d’Hippocrate en 2014 et de Médecin de campagne en 2016, les 2 précédents films du réalisateur Thomas Lilti, ce dernier allait continuer dans la voie scénaristique du monde de la médecine, lui qui fut médecin généraliste avant de devenir cinéaste. Après donc avoir décrit l’univers de l’internat puis celui de la pratique en pleine cambrousse, voilà qu’il s’attache à dépeindre l’ambiance qui règne lors de la « première année » en fac préparatoire. Et pour cela, il ne s’est pas privé de tourner au sein même de la vraie école de médecine à Paris en situations réelles, autant les cours dans l’amphi en plein chahut que les files d’attente pour y entrer, aussi bien les multiples révisions avec des « tonnes » de données à apprendre que les concours se déroulant dans le centre d’examen de Villepinte, donnant ainsi une authenticité et un réalisme à son histoire, une véracité aux faits et gestes (entrecoupée d’extraits en images de reportages faits autour de réactions de véritables universitaires prises sur le vif), ainsi qu’une crédibilité aux personnages, surtout les 2 principaux.
Et comme si cela ne suffisait pas, il a repris son acteur « fétiche » déjà présent dans Hippocrate, l’excellent Vincent Lacoste (Saint-Amour ; Victoria ; Plaire aimer et courir vite) toujours confronté à ses limites comme à ses peurs, accoquiné cette fois du non moins talentueux William Lebghil (Les souvenirs ; La fine équipe ; Le sens de la fête) dans la peau d’un étudiant qui va s’avérer être plus « expérimenté » que lui, un moyen comme un autre de confronter 2 styles de jeu pour voir si la sauce prend. Et on peut dire sans hésiter que la fusion opère entre les 2, l’un « glandeur » genre touriste, désinvolte et goguenard à souhait, l’autre sérieux, sceptique, sur les nerfs et tirant souvent la gueule comme ce n’est pas permis. On se régale de les voir se lier d’amitié, chacun essayant d’aider l’autre de la manière la plus spontanée et la plus sincère qui soit sans forcément chercher à tirer la couverture à soi.
Malgré cette « 1ère année » certes quelque peu potache mais néanmoins difficile, où les nombreuses épreuves vont les rapprocher puis les éloigner, on sent bien que cette franche camaraderie va consolider autre chose qu’un simple bachotage entre eux, qu’un parcours éducatif semé d’embûches ou qu’un système qui configure pour plus tard ces aspirants médecins, que la force de leur caractère va bien au-delà des codes pour se fondre dans le moule, d’une quelconque forme de pression, de tension, de relâchement, de jalousie ou d’hyper compétition. Les voir se donner à fond avec toute l’énergie de leur jeunesse et la décontraction d’une certaine insouciance qui les accompagne, est la meilleure preuve d’une belle, simple, profonde et émouvante amitié que l’on n’avait pas eu l’occasion de voir au cinéma depuis bien longtemps !
En résumé, encore un succès à l’horizon pour le 3ème volet de ce triptyque, à la fois pédagogique et « thérapeutique », commencé il y a de cela 5 ans....

C.LB



 
 
 
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