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L’ombre d’Emily

Sortie  le  26/09/2018  

De Paul Feig avec Anna Kendrick, Blake Lively, Henry Golding, Andrew Rannells, Jean Smart, Bashir Salahuddin et Joshua Satine


Stephanie cherche à découvrir la vérité sur la soudaine disparition de sa meilleure amie Emily.

Ne vous laissez pas conter par les attitudes, réflexions et autres élucubrations pour le moins exaltées de l’une de nos héroïnes principales – en l’occurrence ici celle jouée par Anna Kendrick (les 4 Twilight ; In the air ; la trilogie Pitch perfect ; Into the woods) -, elles ne sont que pure mise en scène afin de nous faire passer Stéphanie, jeune veuve et mère au foyer particulièrement battante qui dirige une sorte de blog télévisé depuis sa cuisine d’où elle donne des conseils aux autres mamans, pour une femme excessive – et expressive - au possible, au débit oral rapide, constamment pétillante et volontaire, toujours souriante et prête à rendre service, trop gentille, voire très naïve, plutôt impulsive et prude dans son comportement, bref, un peu « tarte » sur les bords et qui s’excuse à tout bout de champ. En résumé, l’image « parfaite » de l’américaine classique dans toute sa splendeur, capable d’en énerver plus d’un !
Si elle en fait (beaucoup) trop, l’autre, son « amie », n’est pas en reste non plus, notamment celle interprétée par Blake Lively (The town ; Savages ; Instinct de survie ; Café society) : arrogante, hautaine, pour ne pas dire snob jusqu’au bout des ongles, franche, directe, crue, d’ailleurs pas loin du sarcasme bien senti, histoire de vouloir casser les gens à tout prix, d’autant qu’elle est directrice des RP dans une agence de mode. En un mot, 2 mondes qui n’ont franchement rien à voir ensemble malgré leur papotage incessant, si ce n’est qu’elles ont chacune un petit garçon qui joue avec celui de l’autre ! A ce sujet, les 2 enfants sont tellement stéréotypés qu’ils en viennent à manquer cruellement de naturel.
Improbable rencontre qui pourtant va les entrainer dans une « drôle » de spirale assez folle ou, disons-le tout de go, sacrément infernale, entre longues discutions, gros soupçons, âpres manipulations « psychologiques » et catastrophes à répétition, où aucune ne ressortira véritablement « indemne » de cette « épreuve » conflictuelle ! Alors, sommes-nous dans une comédie de « mœurs » revus et corrigés très pince-sans-rire ou bien dans une espèce de thriller avec une intrigue à la Gone girl de David Fincher ? Un peu des 2 à la fois puisque l’on passe de l’un à l’autre avec un goût prononcé pour la caricature outrancière de la femme U .S., qu’elle soit « banlieusarde » ou « citadine » !
Le réalisateur Paul Feig (Mes meilleures amies ; Les flingueuses ; Spy ; SOS fantômes) semble s’être beaucoup amusé à casser les codes et à tordre le cou aux clichés, tout en faisant tourner ses 2 actrices attachantes dans un genre de scénario aussi réaliste que mystérieux – une adaptation de « Disparue », roman de Darcey Bell - qui passe du banal à l’incroyable en quelques scènes avec une certaine délectation ambiante. On ne s’ennuie pas pendant les presque 2h que durent ce film (sur fond d’une BO bien emblématique d’une époque, composée quasiment que de chansons françaises d’artistes des années 60/70 tels que Françoise Hardy, Serge Gainsbourg ou bien encore Jacques Dutronc), nous proposant des retournements de situations à l’atmosphère paranoïaque, des rebondissements dramatiques et un final, certes un brin prévisible mais néanmoins sur un ton enjoué et tellement accrocheur....

C.LB



 
 
 
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