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The predator

Sortie  le  17/10/2018  

De Shane Black avec Boyd Holbrook, Alfie Allen, Olivia Munn, Trevante Rhodes, Keegan-Michael Key, Sterling K.Brown, Thomas Jane et Jacob Tremblay




A la question, fallait-il toucher à la série Predator et la faire « revenir » sur les écrans pour une énième aventure ?, la réponse est non, surtout de cette manière et après tout ce temps passé ! Alors que l’on était en droit à s’attendre à une saga riche en surprises et en rebondissements comme l’avait été notamment le 1er épisode de John McTiernan avec Arnold Schwarzenegger sorti en 1987, il n’y a là qu’une suite de scènes certes fort mouvementées (dès l’entrée en matière plutôt musclée d’ailleurs !), pleines d’action, de combats et d’hémoglobine, mais sans l’ombre d’un scénario crédible, ni d’une réalisation tenue et encore moins d’un casting à la hauteur. Côté narratif, ça part un peu dans tous les sens autour d’une histoire mal ficelée ; côté mise en scène, ça dérape dans l’invraisemblance la plus complète à travers un suivi particulièrement abracadabrant ; et côté acteurs, c’est d’un caricatural éhonté sans aucun charisme à la clé !
On la très nette impression que, derrière la caméra, Shane Black, pourtant habitué à ce type de blockbusters d’une envergure certaine (on lui doit The nice guys, Kiss kiss bang bang et surtout le talentueux Iron Man 3 tout de même !), s’est laissé soit aller soit imposer une direction plus ou moins approximative de cette célèbre franchise, s’évertuant à empiler des séquences de face-à-face imposantes avec ces créatures extraterrestres sans l’ombre d’une bonne idée qui nous tiendrait en haleine ou qui nous surprendrait plus que cela. A croire que le fait d’avoir joué dans le 1er épisode de Predator - Shane Black interprétait Rick Hawkins, l’un des 1ers membres tués du commando d’intervention – l’a sérieusement perturbé au point de laisser son script lui glisser des mains sans le retenir un tant soit peu !
Que dire de ces militaires un brin dingo qui ont tout vu et tout vécu, des soldats déguisés en gros durs qui se la jouent un max et se la pètent à tout va, les expressions et les rictus en prime (avec, en 1ère ligne, l’acteur Boyd Holbrook, aperçu entre autres dans Harvey Milk, Balade entre les tombes, Gone girl, Logan et la série Narcos), de cet enfant autiste capable de résoudre des énigmes, de déchiffrer un langage extraterrestre et même de communiquer avec les aliens via un clavier, de ces énormes pitbulls aux dents monstrueuses venus de l’espace qui se comportent comme un bon toutou obéissant, de cette biologiste BCBG qui à la visage stressé à tout bout de champ et la gâchette extrêmement facile, sans oublier ces allusions salaces et autres blagues à 2 balles pour dédramatiser l’atmosphère ? C’est sûr que pour ce qui est de l’humour, Shane Black ne s’est pas privé d’en placer ici et là à bonnes doses noires et malicieuses mais souvent absurdes pour mieux qu’on en rit !
En ce qui concerne l’ambiance, elle est quasiment calquée sur les précédentes opus (ça commence encore une fois au Mexique et ça continue telle une traque bien ordonnée), quelques nouveautés techniques (effets spéciaux) et technologiques (armes améliorées) en plus assez réalistes, mais bien plus explosive (que de pyrotechnie employée !) et beaucoup plus sanglante à l’image (que d têtes tranchées et de viscères étripés, éventrés, bref, vidés de ces entrailles !). En résumé, un épisode malheureusement gâché par tant de qualités mal utilisées et mal agencées, pas loin d’une série B....

C.LB



 
 
 
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