Chacun pour tous

Sortie  le  31/10/2018  

De Vianney Lebasque avec Ahmed Sylla, Jean-Pierre Darroussin, Camélia Jordana, Thomas de Pourquery, Olivier Barthelemy, Estéban, Joaquim Tivoukou et Walib Ben Mabrouk

Martin, coach de l’équipe française de basketteurs déficients mentaux, est au pied du mur. En pleine préparation des Jeux Paralympiques, ses meilleurs joueurs viennent de le laisser tomber. Refusant de perdre la subvention qui est vitale pour sa fédération, il décide de tricher pour participer coûte que coûte à la compétition. Il complète son effectif par des joueurs valides, dont Stan et Pippo, deux trentenaires désœuvrés. Même Julia, la psychologue de la fédération, ne s’aperçoit pas de la supercherie. En s’envolant pour Sydney, Martin est loin d’imaginer le mélange explosif qu’il vient de créer.

Comment ne pas penser, en voyant ce film français, à la comédie dramatique espagnole intitulée Champions, sortie chez nous très récemment (en juin 2018) et qui a rencontré un franc succès surtout dans son pays d’origine ? Son sujet est d’ailleurs presque identique – le même milieu sportif (le basket), le même type de joueurs (une équipe nationale composée notamment de déficients mentaux) et la même consécration (leur participation et leur arrivée en finale à un championnat). Si ce dernier était une fiction, celui-ci est en revanche inspiré de faits réels, survenu lors des Jeux Paralympiques de Sydney de 2000 où l’équipe de basket hispanique était composée en majorité de faux joueurs handicapés qui avaient gagné la finale et remporté chacun une médaille d’or retirée après avoir découvert le pot aux roses.
Cette surpercherie – celle d’essayer de sauver une fédération en trichant ou, si vous préférez, de tenter de vendre de l’espoir sur un mensonge au sein d’une équipe « remixée » avec ses bas mais surtout ses hauts - est ici placée sous le signe de la bonne entente, de la bonne humeur et de l’humour bien sûr, dans une ambiance décontractée et un contexte bon-enfant : un peu normal quand on sait qu’« ils » doivent se comporter comme tel, justement comme des « grands enfants » ! Que ce soit lors du recrutement ou bien pendant les compétitions, ils sont tous – et font tous - plus vrais que nature, tous aussi attachants et convaincants les uns que les autres (même s’ils font parfois peu illusion à l’écran), ne demandant qu’à « vibrer et vivre des moments comme çà ! ».
Certes sans surprise et tout droit placé sur des rails mais aussi sans prétention et plutôt concise, cette mise en scène du réalisateur et scénariste Vianney Lebasque (Les petits princes – déjà une histoire de ballon rond ! -) a comme un parfum de production « feel-good » qui donne la pêche et le sourire, d’autant que le casting y est également pour beaucoup (entre autres la prestation de Jean-Pierre Darroussin, parfait en père et entraîneur pour le moins tendu, aussi roublard qu’exigeant, aussi grognon que dur). Quoi qu’il en soit, le spectateur – principalement ado - découvrira un monde qu’il ne connaît pas forcément (bien) mais qui lui donnera à coup sûr du baume au cœur, à défaut de profil bas et de « limonade australienne »...

C.LB