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Le retour de Mary Poppins

Sortie  le  19/12/2018  

De Rob Marshall avec Emily Blunt, Lin-Manuel Miranda, Ben Whishaw, Emily Mortimer, Colin Firth, Meryl Streep, Pixie Davies, Nathanael Saleh et Joel Dawson


À Londres, au temps de la Grande Dépression. Michael Banks, aujourd’hui veuf et père de 3 enfants - Annabel, John et Georgie - occupe un emploi temporaire au sein de la banque qui employait jadis son père et son grand-père. Mais les temps sont durs et l’argent se fait rare. Jane, la sœur de Michael, leur vient en aide dès qu’elle le peut, mais confrontés aux dures réalités de la vie, Annabel, John et Georgie sont forcés d’assumer des responsabilités qui les font grandir beaucoup trop vite.
Quand le directeur de la banque M. Wilkins entame une procédure de saisie de la maison des Banks, le vent tourne enfin et Mary Poppins, la gouvernante qui transforme par magie n’importe quelle tâche ordinaire en une épopée fantastique et inoubliable, réapparaît dans leur vie… Avec l’aide de son ami Jack, l’allumeur de réverbères, elle va entraîner les enfants dans des aventures extraordinaires et leur faire découvrir des personnages hauts en couleurs - à l’image de sa cousine, l’excentrique Topsy - afin de ramener vie, amour et rires au sein de leur foyer…


Depuis quelques temps, les productions Disney ont décidé de puiser encore dans leur déjà grand et large vivier cinématographique pour cette fois, non pas adapter l’un de leurs nombreux dessins animés en une version traditionnelle, c’est-à-dire en images réelles comme ce fut le cas dernièrement avec Le livre de la jungle, Cendrillon, La belle et la bête et Alice au pays des merveilles (en attendant prochainement Mulan et Dumbo !), mais donner une suite à l’un de leurs plus célèbres fleurons, le cultissime Mary Poppins tiré de l’un des nombreux romans de P.L. Travers. Drôle d’idée que de vouloir ressusciter ou, du moins, faire réapparaître 54 ans plus tard (le 1er Mary Poppins remonte à 1964 !) cette super-nounou que l’on croyait « partie à jamais » ou, si vous préférez, cette nurse aux (super)pouvoirs dits magiques, capable d’entraîner pas mal de personnes dans son univers particulièrement merveilleux, elle qui a marqué à tout jamais plusieurs générations de spectateurs émerveillés !
Loin du monde de Marvel et de ses (super)héros, c’est bien un conte féérique auquel nous sommes à nouveau conviés, d’autant plus que les studios Disney n’ont reculé devant aucun sacrifice aussi bien technique (des effets spéciaux légèrement vintage garantis) qu’humain (quel casting à la clé !). Si l’endroit n’a pas changé – ça se passe toujours au 17 allée des Cerisiers à Londres où rien ne va plus, 25 ans après les 1ers faits -, ni les proches voisins – le vieil amiral Bloom et son vieux moussaillon tirent au canon chaque nouvelle heure qui passe -, et encore moins les « jobs » - comme leurs parents, Jane et Michael sont devenus respectivement suffragette active pour les droits des ouvriers et simple employé dans la banque d’affaires de son père -, sans oublier l’arrivée de Mary – promptement à point nommé (sans avoir recours à une petite annonce) et éternellement portée par le vent grâce à son parapluie ! -, en l’occurrence les chansons sont différentes – mais toujours soigneusement orchestrées -, ainsi que les chorégraphies – impeccablement dirigées (celle des allumeurs de réverbères est tout en prouesse !).
Question actrices et acteurs, on a le droit à du haut de gamme (Emily Blunt en Mary Poppins un brin moins souriante et plus directive – « une dure à cuire » -, voire autoritaire que Julie Andrews, « l’originale » ; Meryl Streep en cousine extravagante, chantante tel que dans Mamma Mia ! et maquillée comme Johnny Deep en chapelier fou dans Alice au pays des merveilles de Tim Burton - ; Colin Firth en directeur de banque à l’aspect doucereux mais sans pitié qui semble beaucoup s’amuser à jouer le grand méchant du film ; et le compositeur, parolier et rappeur Lin-Manuel Miranda en Jack, l’allumeur de réverbères, au moins aussi optimiste que le ramoneur de l’époque, Dick Van Dyke, qui fait d’ailleurs ici une courte apparition sous forme de gros clin d’œil à jadis !). Côté « animation », les manchots sont bel et bien là, plus farceurs que jamais, suivis d’un bestiaire imaginaire plus ou moins comique (ne pas rater la fameuse scène façon cabaret !).
Le réalisateur Rob Marshall connaît bien son affaire (on lui doit entre autres Chicago, Nine, et Promenons-nous dans les bois, avant qu’il ne mette en scène bientôt La petite sirène !), sachant parfaitement et respectueusement amener une ambiance joyeuse, fantaisiste, positive, bienveillante aussi, et pleine de bons sentiments à l’ensemble de cette comédie musicale nostalgique exactement comme auparavant (pas de grosse difficulté ni de grand drame à l’horizon !), certes classique dans sa forme, un brin prévisible, tour à tour douceâtre et sirupeux mais néanmoins enchanteur, moderne (des vélos du type BMX qui sautent à la manière de ceux vu dans un skatepark !) et de bon ton à plus d’un titre (de chansons par exemple !). Bref, un très bon moyen de replonger en enfance....

C.LB



 
 
 
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