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Styx

Sortie  le  27/03/2019  

De Wolfgang Fischer avec Susanne Wolf, Gedion Oduor Wekesa, Alexander Beyer, Enga Birkenfeld et Anika Menger


Rike, quarante ans, est médecin urgentiste. Pour ses vacances, elle a planifié un voyage en solitaire pour rejoindre l’île de l’Ascension depuis Gibraltar, une île au nord de Sainte-Hélène, où Darwin avait planté une forêt entière. Seule au milieu de l’Atlantique, après quelques jours de traversée, une tempête violente heurte son vaisseau. Le lendemain matin, l’océan change de visage et transforme son périple en un défi sans précédent…

A tous ceux – et celles - qui aiment la mer ainsi que la voile, ce récit marin plus ou moins mouvementé voire même malheureux va peut-être d’abord les passionner puis, sans aucun doute, autant les choquer que les intéresser ! Loin d’être un énième scénario adapté d’un fait divers quelconque, il pourrait plutôt s’apparenter à une fiction réelle inspirée d’une actualité récente qui survient assez fréquemment ces temps-ci, sévissant malencontreusement de plus en plus souvent à nos portes comme d’ailleurs à celles de plusieurs de nos voisins surtout méditerranéens, venant pour la plupart d’entre « eux » s’échouer au large de nos côtes et provenant pour la majorité de terres asiatiques (disons essentiellement syriennes et érythréennes) et africaines.
Vous l’aurez déjà compris, il s’agit des migrants qui fuient leur pays par n’importe quel moyen, en quête d’un nouvel Eldorado où ils espèrent (bon) vivre normalement. Cette fois, c’est la rencontre fortuite entre un chalutier vétuste à la dérive bondé de ces immigrés en pleine détresse, et un bateau de plaisance avec à son bord une seule personne, une femme à la barre partie en croisière vers un havre de paix (interprétée par l’actrice allemande Susanne Wolf, vue notamment dans L’étranger en moi, Hedda, Une fenêtre sur l’été, Tatanka, et Retour à Montauk). La confrontation avec l’un d’entre eux venu à la nage à sa rencontre puis, plus tard, avec le reste de l’équipage - ou du moins ce qu’il en reste ! – dans une ultime opération de sauvetage, est le fond de ce drame on ne peut plus proche de ce qui doit se dérouler en ce moment un peu partout dans plusieurs coins ou régions du globe.
Si cette dernière partie du film est la plus forte - et pour cause ! – sans être obligatoirement très poignante (trop prévisible !), il faut attendre tout de même les 2 premiers tiers (autour des préparatifs avant le départ et de la vie à l’intérieur du voilier sans pratiquement un seul mot échangé : c’est long et lent !) pour s’apercevoir que cette traversée va « forcément », à un moment ou à un autre, tourner court pour ne pas dire mal. Il faut également se rendre compte, et donc à l’évidence, que ce récit va jouer d’une manière ou d’une autre sur l’âme charitable et la fibre « maternelle », pardon, la surveillance médicale de cette secouriste - en plein exercice de routine pour elle - qui ne peut décemment pas « résister » plus longtemps aux yeux insistants de son jeune naufragé recueilli, poussant ostensiblement sa bienfaitrice à aller sauver le reste de l’équipage, c’est-à-dire ses compatriotes africains en perdition (on pense indéniablement au regard du Chat Potté dans Shrek). Pas si sûr qu’après cela, les fans de nautisme apprécient et s’y retrouvent même parfaitement filmé !

C.LB



 
 
 
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