en 
 
 
cinema

 
 

Destroyer

Sortie  le  20/02/2019  

De Karyn Kusama avec Nicole Kidman, Toby Kebbell, Tatiana Maslany, Sébastian Stan, Scoot McNairy, Bradley Whitford et Toby Huss


La détective du LAPD Erin Bell a jadis infiltré un gang du désert californien, ce qui a eu de conséquences dramatiques. Lorsque le chef de la bande réapparaît, elle doit fouiller dans le passé pour se défaire de ses démons.

Comme l’avait fait Halle Berry notamment dans A l’ombre de la haine (Oscar à la clé) et Nos souvenirs brulés (rien du tout cette fois-ci !), Kim Basinger dans 8 mile, et surtout Charlize Théron dans Monster (un Oscar également), Nicole Kidman change de look de façon assez radicale, ici plus méconnaissable que dans The hours pour lequel elle avait d’ailleurs obtenu une statuette dorée mais moins enlaidie que sa consœur Charlize Théron, dans un rôle d’ex-belle devenue moche par excès de bibine et stupéfiants, histoire de casser un peu son image de glamour trop lisse et pourquoi pas, essayer de récidiver en remportant un 2ème Oscar. Difficile de l’imaginer dans la peau d’une sorte de junkie en furie et à bout, d’une épave violente mais à la masse, la démarche hésitante, le regard vague pas loin du zombie, les yeux cernés et le visage bien amoché ou plutôt desséché telle une momie, se payant une de ces « sales » gueules, pardon, têtes de chien battu pendant 2 heures !
C’est certes une performance non-négligeable dans sa déjà longue filmographie mais tout de même pas au point de révolutionner le 7ème Art ni de glaner encore moult prix pour cette prestation un tant soit peu trop soulignée. On a le droit de la voir avant et après à travers des flash-back explicite de sa situation actuelle, arborant une perruque grisonnante trop soulignée et un maquillage terne on ne peut plus appuyé qui laissent quelque peu à désirer quant à sa manière de jouer une lieutenant de police tentant de sauver les dernières apparences qui lui restent après avoir sombré suite à une infiltration qui s’est mal finie. Son chemin de la rédemption, entre ses tentatives de « bonne mère » à vouloir ressouder les liens avec sa fille, une ado rebelle, et son mea-culpa devant elle pour mieux nous annoncer sa fin très proche, sonne faux comme si sa confession finale servait à exprimer tous les remords qu’elle a accumulé depuis longtemps.
On se contentera donc d’un petit thriller policier bien sombre, bien noir, voire parfois assez glauque, se déroulant à Los Angeles (du côté de Palm Springs), d’un personnage certes détruit mais acharné qui veut toujours et coûte que coûte avoir le dernier mot (elle a de l’artillerie lourde dans son coffre de voiture au cas où !), d’une enquête qu’elle mène seule en forme d’un parcours du combattant vengeresse (mais que fait donc la police en pareil cas ?), et d’une BO plus ou moins branchée (il y a même du Dire Straits). La réalisatrice Karyn Kusama (Girlfight ; Aeon flux ; Jennifer’s body, The invitation) aurait pu nous captive un peu plus dans cette espèce de puzzle scénaristique évident si elle n’avait pas eu la « bonne » idée de capter toute son attention en se concentrant sur une unique personne face à sa psychologie plutôt vacillante....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique