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Alita, battle angel (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  21/02/2021  

De Robert Rodriguez avec Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly, Mahershala Ali, Ed Skrein, Jackie Earle Haley, Keean Johnson et Elsa Gonzalez (sur Ciné + frisson les 21 et 22/02)


Lorsqu’Alita se réveille sans aucun souvenir de qui elle est, dans un futur qu’elle ne reconnaît pas, elle est accueillie par Ido, un médecin qui comprend que derrière ce corps de cyborg abandonné dans une décharge, se cache une jeune femme au passé extraordinaire. Ce n’est que lorsque les forces sombres, dangereuses et corrompues qui gèrent la ville d’Iron City se lancent à sa poursuite qu’Alita découvre le mystère de ses origines et la clé de son passé - elle a des capacités de combat uniques, que ceux qui détiennent le pouvoir veulent absolument maîtriser. Si elle réussit à leur échapper, elle pourrait sauver ses amis, sa famille, et le monde complexe qu’elle a appris à aimer.

Vous n’en avez pas encore assez de tous ces héros aux supers pouvoirs et bien, rassurez-vous, en voici un nouveau ou plutôt une nouvelle mais pas de chez Marvel, Alita, et ses forces, à la fois exceptionnelles et insoupçonnées, vont bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer ! D’ailleurs, à force de nous montrer ses nombreuses capacités à se défendre – grâce à un antique art martial - et à s’en sortir quasiment indemne à chaque fois – une petite égratignure qui se résorbe immédiatement - laisse présager qu’il n’y aura peu voire pas beaucoup de place à des surprises ni à des intrigues scénaristiques dignes de ce nom, notamment lors de ses multiples affrontements et autres démonstrations de combat(tante)s ! Normal quand on est un cyborg d’une technologie oubliée, et qu’on a été dans le passé une redoutable guerrière aussi aguerrie qu’émérite – totalement amnésique comme si on l’avait totalement effacé de sa mémoire mais revenant parfois par toutes petites brides genre flash éclair -, ayant des aptitudes et capable de prouesses d’une puissance comme d’une rapidité sans égale.
Ainsi présentée, cette « arme la plus élaborée qui soit » n’arrive malheureusement pas à nous émouvoir plus que cela malgré ses (trop) grands yeux globuleux (pas loin de ceux d’un chaton !), d’autant que ce prédateur « tout métal » au visage et au cerveau humains (sous les traits de Rosa Salazar, aperçue dans Divergente 2, Le labyrinthe – la terre brûlée et le remède mortel), déploie un sens surdéveloppé de la moralité bon enfant (d’ailleurs, son sens du sacrifice est vraiment « à toute épreuve », notamment face à des guerriers-chasseurs ultra-mécanisés sans foi ni loi !) et de l’innocence (pour ne pas dire de la naïveté d’une mièvrerie confondante telle une jouvencelle totalement bouleversée par ses 1ers émois amoureux), au point qu’on a l’impression de voir un de ces films pour ados pré-pubères datant des seventies ou des eighties ! Impossible donc de véritablement s’identifier à ce « top des tops » si l’on n’est pas (déjà) un(e) fan du célèbre manga japonais Gunnm de Yukito Kishiro dont est tiré ce long-métrage de science-fiction !
Et ce ne sont sûrement pas les autres qui vont l’aider à la rendre plus mâture à nos yeux, ni Christoph Waltz en bon « papa » scientifique-chirurgien qui greffe des membres bioniques à tour de « bras » pour 3 francs 6 sous (ou même pour des oranges !) et qui se ballade la nuit avec une sorte de marteau géant monté d’un pieu surdimensionné, ni Jennifer Connelly en mère meurtrie plus proche de la gravure de mode froide et distante qui déambule en petite nuisette sexy ou bien en tenue dernier cri, et encore moins Mahershala Ali (vu dans The place beyond the pines, Hunger games, Les figures de l’ombre, Moonlight et dernièrement dans Green book) en grand manitou qui voit, espionne et dirige tout mais parfois est possédé par le Système qui se sert de lui comme d’un simple porte-voix à distance !). Côté casting jeune génération, c’est plutôt typé bon enfant, lisse et avenant en toute circonstance, bel et bien incapable de faire du mal à une mouche si ce n’est de démembrer et de dépouiller pour de l’argent quelques criminels reconfigurés ou rafistolés, et autres « déchiqueteurs » mal-attentionnés à la « gueule » de repris de justice patenté. Bref, pas de quoi rester étonné ou captivé plus que cela même pendant 2 heures !
Restent donc une avalanche visuelle de scènes d’action à grand spectacle et d’effets spéciaux plus incroyables et esthétiques les uns que les autres (il y a de ces anatomies aux montages mécaniques particulièrement alambiqués : on se demande d’ailleurs comme ils tiennent entre eux !) ; une attraction du 26ème siècle appelée Motorball, copie presque conforme de Rollerball – film de science-fiction de Norman Jewison datant de 1975 – autour d’un jeu aux pulsions violentes voire mortelles, sport composé de matchs réalisés en rollers et servant de grand défouloir à des supporters hystériques ; et Zalem, une gigantesque citée flottante comme suspendue dans les airs on ne sait pas comment telle un vaisseau spatial tout droit sorti de chez Indépendence Day, terre promise élevée et inaccessible pour tous les « pouilleux et crasseux » d’en bas, exactement dans le même esprit que le film post-apocalyptique Elysium sorti en 2013.
En résumé, on ne pouvait franchement pas s’attendre à (beaucoup) plus de la part du réalisateur atypique Robert Rodriguez (Desperado ; Une nuit en enfer : souvenez-vous de Spy kids en 2001, un peu dans la même veine que celui-ci question ambiance juvénile ! -), plus vraiment convaincant ni réellement inspiré depuis son 1er Sin City (en 2005 déjà !) - et encore ! -, pourtant secondé ici par James Cameron qui fait cette fois office de producteur et de coscénariste (à croire que ce dernier ait eu la furieuse envie de s’amuser un peu dans le genre culture cyberpunk certes revu et corrigé à sa sauce mais diablement sensible et sacrément touchant pour l’occasion !) ....

C.LB



 
 
 
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