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Nice girls don’t stay for breakfast

Sortie  le  27/02/2019  

De Bruce Weber avec Robert Mitchum et la participation de Johnny Depp, Bénicio Del Toro, Clint Eastwood, Marianne Faithfull, Rickie Lee Jones, Dr. John,...


"Bob Mitchum est arrivé au Beverly Hills Hotel le 21 février 1991, pile à l’heure, accompagné de son frère, John, et s’est mis à chanter l’une de ses chansons préférées de Cole Porter, But In the Morning, No. Il a commencé à nous raconter des histoires de tournages, de bagarres dans les bars, de femmes. Il a parlé de son tournage favori et nous a fait part de son aversion pour les restaurants ne servant que du vin. L’histoire du cinéma à Hollywood du début des années 40 à 1997 se déroulait sous nos yeux à mesure qu’il racontait ses frasques les plus folles." - Bruce Weber.

Une démarche, un regard, une voix, un profil, avec en prime de la prestance, de la lucidité, du répondant et même de l’esprit : la présence indéniablement aussi frappante que mémorable de Robert « Bob » Mitchum au cinéma, surtout dans ceux des années 50, 60 et 70, a marqué les esprits de bon nombre de spectateurs à travers le monde, ainsi que l’imaginaire de toute une génération de cinéphiles, laissant son empreinte indélébile sur les gens et dans un très grand nombre de films et non des moindres dont certains devenus cultes (La rivière sans retour ; La nuit du chasseur ; Les nerfs à vif ; Le grand sommeil).
Il était un véritable personnage, autant à l’écran que dans la vie d’ailleurs, reconnaissable entre tous de par cette manière très particulière – et personnelle - de donner l’impression de se moquer de tout, toujours imperturbable, cool et sûr de lui, jamais en manque d’un petit mot bien cinglant ou d’une petite phrase percutante qui déstabilisait son « adversaire », femme comme homme, qu’il soit face à lui dans la vraie vie ou alors à l’image devant une caméra. Impossible de résister plus longtemps à son charme laconique, son œil goguenard, sa virilité à fleur de peau, son allure macho et sa puissance de jeu, très différent d’un John Wayne ou bien d’un James Stewart !
Tout cela, on le retrouve dans ce documentaire - tour à tour en noir & blanc et en couleur - de Bruce Weber, à la fois photographe et réalisateur mondialement connu, qui s’est ingénieusement glissé dans la peau d’un simple caméraman suivant pas à pas les faits et gestes de ce – regretté – « dernier des mohicans », pardon, ce vieux monstre sacré d’Hollywood, le laissant faire à sa guise seul ou en bonne compagnie, souvent entouré de gracieuses personnes (les actrices Frances Fisher – vue notamment dans Titanic, Jugé coupable, Le royaume, et La défense Lincoln - ; la jolie Titly Jensen ; Brenda Vaccaro – aperçue entre autres dans Macadam cowboy, L’affrontement avec « Bob » au casting, Supergirl, et Capricorn one -), le tout ponctué d’extraits de ses films (il en a tourné 130 !), d’anecdotes de son cru, d’interviews d’autres personnes (Polly Bergen, l’une de ses partenaires dans Les nerfs à vif aujourd’hui décédée ; Benicio del Toro et Danny Trejo à travers un souvenir de rencontre ; Johnny Depp lorsqu’ils ont joué ensemble dans Dead man de Jim Jarmush ;) et de séances d’enregistrements – il fut membre des Ames Brothers - (chantant ici soit avec Rickie Lee Jones, soit avec Marianne Faithfull).
En résumé, un biopic originalement monté sans donner trop le sentiment d’être une rétrospective appuyée ni déguisée, dont la nouvelle génération d’acteurs devrait prendre exemple, d’autant que son protagoniste principal avait un drôle de personnalité, un certain tempérament et du bagout à revendre....

C.LB



 
 
 
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