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Sortie  le  13/03/2019  

De Basile Doganis avec Daphné Patakia, Rabah Naït Oufella, Lamine Cissokho, Karam Al Kafri, Akis Sakellarieu et Féodor Atkine


Un an après la mort de sa mère, Elena, jeune Française d'origine grecque, retourne dans sa maison de vacances sur l'île de Lesbos qu'elle avait quittée adolescente pour vivre en France. Elle est accompagnée de ses amis Nassim et Sekou, deux jeunes banlieusards plus habitués aux bancs de la cité qu'aux plages paradisiaques. Sur place, elle affronte son deuil soutenue par l'amitié et l'humour de ses 2 complices ! Mais les vacances sont perturbées par la rencontre avec Elyas, jeune Syrien réfugié depuis peu sur l'île, qui fait basculer le destin d'Elena et de ses amis.

Une fille, 2 garçons et on pense tout de suite à une nouvelle adaptation moderne de Jules et Jim sauf qu’ici, il n’en est rien ! C’est plutôt « Le ciel, les oiseaux et...la mer », la Grèce, les amis, le deuil aussi, sans oublier la solidarité, dans une version dramatique sous-jacente et donc bien loin d’une quelconque comédie même sentimentale. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer de dérider un peu l’atmosphère - Lamine Cissokho (vu dans Tamara) joue un jeune Omar Sy de service d’un air faussement drôle, et Rabah Naït Oufella (aperçu notamment dans Bande de filles, Braqueurs, Grave, et Patients) lance des regards amourachés qui ne trompent pas à la seule nana du trio -, mais les relations entre ce groupe multiracial (il y a là une « blanche », un « beur » et un « noir ») sont plutôt assez tendues par moment en raison de la disparition récente d’un parent de l’un(e) d’entre eux.
C’est elle, Daphné Patakia (Djam et bientôt dans Benedetta de Paul Verhoeven), qui mobilise toute l’attention de ce petit monde en goguette, d’autant qu’elle a un sacré caractère avec des sautes d’humeur et des réactions souvent excessives (elle a le cœur sur la main quelque peu surdéveloppé !), plus ou moins en quête de ses origines tout en donnant le sentiment d’être paumée, abandonnée, voire sans racines. Sa culpabilité d’ado majeur écorchée, à fleur de et mal dans sa peau, va se révéler encore plus forte lorsqu’elle va rencontrer un migrant du même âge qu’elle parlant parfaitement le français à la recherche de sa mère. Dès ce moment, leurs certitudes à tous vont évoluer « bon train », vacillant les unes après les autres face à ce garçon fort sympathique mais coincé dans un statut de réfugiés on ne peut plus délicat, voire difficile à gérer.
En attendant, on suit les errements et autres conneries de cette bande de « boloss » qui semblent vivre au jour le jour dans une certaine insouciance et (in)quiétude ambiantes, passant leur temps à déambuler sans but précis sur cette île « paradisiaque », tout en fumant des joints et autres substances illicites, histoire d’oublier un peu les contraintes et les turpitudes dans leur existence somme toute assez cool et décontractée. Pas encore sevrés, ils ressemblent à des enfants qui jugent sans trop réfléchir et qui agissent sans forcément subir les conséquences, face à un monde de grands plutôt bienveillants et compréhensifs. Il faut bien que jeunesse se passe et se fasse, n’est-ce pas ! Bref, un 1er film à la fois nonchalant et dépaysant qui plaira sans aucun doute à tous les amoureux des bords méditerranéens ...

C.LB



 
 
 
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