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Dirty God

Sortie  le  19/06/2019  

De Sacha Polak avec Vicky Knight, Katherine Kelly, Eliza Brady-Grand, Rebecca Stone, Bluey Robinson, Dana Marineci et Tachia Newall


Le visage à moitié brûlé et une petite fille de deux ans. C'est tout ce qu'il reste de la relation de Jade à son ex, qui l'a défigurée à l'acide. À la violence de cette histoire, succède désormais celle du regard des autres. Pour ne pas couler, Jade n'a d'autre choix que de s'accepter, réapprendre à sourire et à aimer.

Un sujet à la fois sensible et délicat, traité avec sensibilité à travers une fiction qui ressemble malheureusement à ce qui s’est déjà déroulé sur des êtres humains, tiré sans aucun doute d’une histoire vraie ou, du moins, inspiré de faits réels, ici celle d’une femme qui va devoir essayer tant bien que mal de s’en sortir, de revivre, de se reconstruire autant psychologiquement que moralement après un « souvenir de son ex », un « crime aussi vicieux qu’atroce » ! Et comment mieux en parler ou plutôt le vivre à l’écran que de demander à une anglaise de jouer ce rôle « difficile », elle-même marquée à vie pour avoir été victime d’un incendie lorsqu’elle avait 8 ans et brûlée sur 33% de la moitié supérieure de son corps !
C’est donc Vicky Knight qui interprète au quotidien cette mère de famille « cicatrisée » et meurtrie dans sa propre chaire, entre espoir (chirurgie esthétique), tentation (sites de cul sur Internet) et désillusion (opération à Marrakech), elle qui a d’ailleurs passé des années à lutter pour comprendre ce qui lui était arrivé, à se heurter à des barrières qui lui ont parfois semblé infranchissables. En pareille situation - les difficultés inhérentes à ce qu’elle (v)a enduré(r) dans son « cas de figure » bien précis -, impossible de ne pas dérailler un peu, d’en avoir marre d’être jugée comme « différente » et d’avoir envie d’en finir une bonne fois pour toute ?
Ce film est la lutte qu’elle va mener pour continuer à exister comme avant, comme si de rien n’était (ou presque), en ressortant, en restant en contact avec sa mère, sa fille et ses amis, en acceptant de venir au procès de son « assassin » et en retravaillant grâce à un programme de réinsertion. Sans faire aucunement peur (sauf à des p’tits cons immatures !), la jeune Vicky Knight irradie à l’image en tant qu’actrice « improvisée » entourée de vraies, et cela malgré ce qu’elle a du porter elle-même dans sa propre vie. Il faut savoir que l’équipe du film l’a repéré sur Youtube, dans une vidéo où elle racontait son histoire pour la diffuser auprès d’un public jeune et leur apprendre la tolérance. Actuellement, elle travaille comme assistante médicale dans l’hôpital où elle a reçu le traitement qui lui a sauvé la vie...

C.LB



 
 
 
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