Coming out

Sortie  le  01/05/2019  

De Denis Parrot avec de jeunes inconnus

Une fraction de seconde. Quelques mots bredouillés. À nouveau cette peur au ventre. Violente, tenace. Depuis quelques années, de plus en plus de jeunes gays, lesbiennes, bi ou trans, dans le monde entier, ont décidé de faire leur coming out via des vidéos sur Internet. A travers un montage de vidéos bouleversantes postées sur le web par ces jeunes, Coming Out nous fait vivre au plus près ce moment de basculement intime, et social, qu’est le coming out.

Définition de Coming out : annonce volontaire de son orientation sexuelle ou d’une identité de genre. Ou bien alors, si vous préférez, dire face à quelqu’un – en général, un parent ou un proche – qu’on est gay ou lesbienne. Et quoi de mieux voire de plus aisé qu’une caméra et/ou un téléphone pour l’avouer enfin sans trop appréhender ce moment et, pourquoi pas, l’enregistrer, histoire de voir la ou les réactions que ce genre de déclaration peut susciter chez les autres ! Mais ne dit-on pas d’ailleurs que « l’enfer, c’est (souvent) les autres ! ».
Justement, on le découvre ici à travers ce documentaire du type suite en forme de montage de plusieurs vidéos postées sur le web entre 2012 et 2018 par des filles et des garçons, issus de différents pays (Australie, Etats-Unis, Canada, Afrique du Sud, Angleterre, France, Allemagne et Japon), qui se dévoilent devant un écran afin que celle ou celui, à qui cette information est destinée, ne soit pas (trop) contrarié(e) ni (trop) déçu(e) en retour. Bref, une bonne occasion, à travers un discours souvent bref et explicatif, de se sentir un peu moins seul(e) ou/et moins isolé(e), tout en essayant d’éviter de tourner trop longtemps autour du pot. Ce qui n’empêche malheureusement pas certain(e)s de se retrouver sans soutien et même d’être renié(e) après leur message aussi salvateur que « libérateur » !
Si la nouvelle se passe fort heureusement plutôt bien majoritairement parlant – les 3 meilleures et plus intelligentes explications viennent de Luke, d’un violoniste russe installé au Canada et d’une chanson joyeuse -, il arrive que certains discours choquent (« c’est que tu n’as pas encore trouvé le bon gars ! » ; « ce n’est pas un choix, c’est ce que je suis ! »), au point d’entraîner parfois une violence verbale non-dissimulée. Loin de la justification pure et simple, c’est un véritable soulagement pour celles et ceux qui cherchent avant tout à le faire pour se sentir normal aux yeux de tous, même en faisant partie d’une minorité.
En réusmé, un film nécessaire, certes pas si touchant ni bouleversant que cela – c’est tellement évident pour beaucoup de ces jeunes que le dire n’est plus vraiment une surprise ! – mais cela reste néanmoins un passage « à l’acte » très important pour les gens concernés qui se sentent d’une manière ou d’une autre « différents »....

C.LB