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Give me liberty

Sortie  le  24/07/2019  

De Kirill Mikhanovski avec Chris Galust, Lauren « Lolo » Spencer, Darya Ekamasova, Maxim Stoyanov, Zoya Makhlina, Dorothy Reynolds et Sheryl Sims-Daniels


Vic, malchanceux jeune Américain d’origine russe, conduit un minibus pour personnes handicapées à Milwaukee. Alors que des manifestations éclatent dans la ville, il est déjà très en retard et sur le point d’être licencié. A contrecœur, il accepte cependant de conduire son grand-père sénile et ses vieux amis Russes à des funérailles. En chemin, Vic s’arrête dans un quartier afro-américain pour récupérer Tracy, une femme atteinte de la maladie de Lou Gehrig. C’est alors que la journée de Vic devient joyeusement incontrôlable.
Inspiré par les expériences de sa propre jeunesse, le réalisateur Kirill Mikhanovsky livre une comédie touchante et vivifiante.


N’accordez surtout pas trop d’importance à cet esprit général un peu foutraque sur les bords dans ce semblant de documentaire pris sur le vif, ni à la bonne tenue photographique de ce long-métrage filmé caméra à l’épaule et monté de façon légèrement épileptique, et encore moins au côté casting d’amateurs et dialogues qui semblent tous plus ou moins improvisés sur le tas, cet espèce de road-movie, qui se déroule pendant quasiment 24 heures, ressemble à un ovni cinématographique où se croisent des blancs, des noirs, des vieux, des russes, des gros, des infirmes, des incurables, bref, des personnages pour la plupart iconoclastes, frappadingues, excessifs, déjantés, hallucinés, limite « borderline » !
Sans forcément être tous des « cas sociaux », ils sont la base même et l’aspect narratif de ce film qui se déroule pendant une journée un peu folle tout en jouant à fond la carte sociale de ces américains défavorisés issus de l’immigration, des déshérités, des inadaptés et des laissés pour compte qui subsistent tant bien que mal dans un pays qui les ignore, voire qui les a quelque peu oublié. Certains sont des grands-parents russes nostalgiques d’un passé révolu, d’autres sont des handicapés moteurs qui essayent de temporiser face à une situation qui dégénère et, au milieu de ce grand bazar, un jeune conducteur qui centralise l’histoire et sert de lien avec tout ce beau monde.
Ce dernier a beau courir dans tous les sens, d’un rendez-vous à un autre, se démener comme un beau diable pour contenter chacun(e) malgré des emmerdes - une « galère de boulot » -, il navigue – et nous aussi ! – dans une sorte de précipitation permanente à un rythme effréné, le tout peuplé d’intervenants plus attachants et plus barrés les un(e)s que les autres. C’est à celle ou celui qui remportera le pompon ! Si l’ensemble donne l’impression de tourner parfois en rond, d’être redondant ici et là, il faut reconnaitre que ce film, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2019, est une drôle de production qui sort des sentiers battus, pleine hymne à l’humanité sur fond d’émotions palpables, d’énergie communicative et de festivité ambiante....

C.LB



 
 
 
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