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Anna (sur Canal +)

Sortie  le  21/05/2021  

De Luc Besson avec Sasha Luss, Helen Mirren, Luke Evans, Cillian Murphy, Alexander Petrov, Lera Abova et Nikita Pavienko


Les Matriochka sont des poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres. Chaque poupée en cache une autre. Anna est une jolie femme de 24 ans, mais qui est-elle vraiment et combien de femmes se cachent en elle ? Est-ce une simple vendeuse de poupées sur le marché de Moscou ? Un top model qui défile à Paris ? Une tueuse qui ensanglante Milan ? Un flic corrompu ? Un agent double ? Ou tout simplement une redoutable joueuse d’échecs ? Il faudra attendre la fin de la partie pour savoir qui est vraiment ANNA et qui est “échec et mat”.

Toute ressemblance avec autrui, notamment un personnage ayant déjà existé au cinéma, n’est pas vraiment fortuite ici, loin de là et bien au contraire, à en croire – et voir – celle qui endosse le rôle d’Anna ! Cette nouvelle héroïne Bessonnienne, genre femme fatale, a autant les traits d’une Nikita en tueuse « à la fourchette » plutôt implacable que ceux d’une Lucy tout en puissance et bien déterminée à se venger, sur fond d’un petit genre à la Leeloo (Le 5ème élément) pour ce qui est des cheveux roux – une simple perruque ! -, d’un léger côté effrontée à la Mathilde (Léon) en ce qui concerne une certaine vivacité d’esprit, et d’un soupçon de Laureline (Valerian et la cité des mille planètes) question aventurière patentée.
En effet, Luc Besson semble encore une fois être revenu à ces premières amours, ces scénarios d’antan et ces réalisations de prédilection, c’est-à-dire un film d’action où ça court beaucoup (à coups de courses poursuites, pied au plancher), ça tire énormément (et vise toujours juste, entre les 2 yeux), ça tue abondamment (sans vergogne et en toute impunité), ça baisse aussi pas mal (d’ailleurs toujours d’une façon plutôt brutale, pas très naturel ni réellement romantique pour 2 sous), ça voyage un peu partout (entre Moscou, Paris, Milan et New York), bref, où ça va très pour ne pas dire trop vite tout le temps sans vraiment approfondir la personnalité et la caractère de ses intervenants. Tant qu’ils ont les capacités de pouvoir s’en sortir en toute circonstance et sans trop de dommages aussi bien physiques que « collatéraux » (bien que sur ce dernier point, ça tombe beaucoup comme des mouches !), pourquoi s’en priver ?
Cette production, essentiellement jouée par un casting à la fois anglais (formidable Helen Mirren, excellent Luke Evans), irlandais (étrange Cillian Murphy) et russe (la jolie mannequin Sasha Luss, déjà vue dans Valérian où elle interprétait la princesse Lihö-Minaa, du peuple des Pearls), ne s’embarrasse pas (trop) de crédibilité et de réalisme, s’octroyant la possibilité d’utiliser des raccourcis narratifs (une intrigue de « conte de fées » : trop beau pour être vrai), des situations improbables (dans le restaurant et à l’ambassade russe), et des scènes de combat figées (les cascadeurs donnent l’impression d’attendre de recevoir des coups).
Quoi qu’il en soit, son montage est assez ingénieux, passant allègrement et fluidité d’il y a 5 ans plus tard à 3 ans plus tôt, de 3 ans plus tard à 6 mois plus tôt et ainsi de suite jusqu’au final. Tout comme sa protagoniste principale, il a pris des risques qui pourraient sans aucun doute s’avérer prometteur et même gagnant auprès des inconditionnels du cinéaste. En revanche, il est moins sûr que cela fasse l’unanimité face au grand public, ni le même carton que Nikita, le plus efficace, le plus percutant et le plus abouti de ces longs métrages dit d’espionnage avec une Anne Parillaud quant à elle définitivement inoubliable....

C.LB



 
 
 
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