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Viendra le feu

Sortie  le  04/09/2019  

De Olivier Laxe avec Amador Arias, Benedicta Sanchez, Inazio Abrao, Elena Mar Fernandez, David de Poso et Alvaro de Basal


Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent lentement, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.

Comment ne pas retrouver ici une certaine corrélation avec les incendies de cet été, ainsi que les nombreux autres en activité au Brésil en ce moment et plus particulièrement en Amazonie ? Un sujet d’actualité qui s’est d’ailleurs déroulé aussi en Espagne, sur l’île de Grande Canarie, bien loin de là où se passe cette histoire, du côté nord-ouest du pays. Cette fois, il est beaucoup question de verdure (sur les hauteurs de la Galice), d’arbres (notamment une introduction assez impressionnante filmée de nuit), d’animaux (essentiellement un chien et quelques vaches) mais également d’humains, surtout des campagnard(e)s au visage assez marqué, voire buriné, aux expressions âpres et autres attitudes plutôt taciturnes.
Le personnage principal, joué par l’énigmatique et mélancolique Amador Arias, a une de ces « belles » figures qu’on n’est pas prêt d’oublier, une « gueule » de l’emploi farouche d’autant qu’il vient d’être libéré après 2 ans d’incarcération comme pyromane. Sa maman à l’écran, interprétée par Benedicta Sanchez, n’est pas en reste non plus, âgée de 83 ans et encore assez vivace pour un tel rôle sous la pluie, le froid et la brume. Quoi qu’il en soit, le rythme est particulièrement posé, lent comme engourdi, avec très peu de dialogues, comme si le réalisateur et producteur espagnol Oliver Laxe (Mimosas, la voie de l’Atlas – Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique à Cannes en 2016) avait voulu rendre un vibrant hommage à la région dont il est originaire.
Ce mélodrame à la fois intime et poignant, récompensé lui aussi par un autre prix, celui du jury à Un Certain Regard cette année, semble se déguiser en une véritable ode à la nature et à la vie austère dans un monde rural, avec ces mentalités (la question du feu façonne l’opinion publique qui cherche toujours des coupables) et ces contraintes dues à cette existence assez rigoureuse et corvéable à souhait (d’où la présence de pompiers volontaires issus du même village que l’incendiaire !), parfaitement rendue à l’image (sur fond d’une BO parfois composée de chants d’opéras) et porté par un casting très représentatif (dont certains plus vrai que nature....et pour cause !).

C.LB



 
 
 
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