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Selfie (sur Canal + Premier)

Sortie  le  15/11/2021  

De Thomas Bidegan, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque avec Blanche Gardin, Elsa Zylberstein, Manu Payet, Max Boublil, Finnegan Oldfield, Maxence Tual, Sébastien Chassagne, Fanny Sidney et Esteban (sur Ciné + Premier les 15, 17 et 22/11)


Dans un monde où la technologie numérique a envahi nos vies, certains d’entre nous finissent par craquer.
Addict ou technophobe, en famille ou à l’école, au travail ou dans les relations amoureuses, Selfie raconte les destins comiques et sauvages d’Homo Numericus au bord de la crise de nerfs…


C’était évident voire même à peu près sûr que ce phénomène (de société ou de mode ?), particulièrement amplifié depuis quelques temps, allait un jour ou l’autre être utilisé comme sujet cinématographique et donc devenir une manne narrative principale, portée notamment sur le côté obsessionnel de l’activité, le tout tourné avec un certain sens de la dérision. Chacun(e) pouvant développer son égo ou alors s’improviser plus ou moins « photographe » et « reporter », c’est la porte ouverte à tous les excès possibles et inimaginables pour ne pas dire « clichés » à outrance (et pour cause !). Raison de plus pour en faire une comédie sous forme de constat certes alarmant mais de façon faussement touchante et ridiculement marrante autour des faits et gestes de quelques personnages assez typés dans des situations fort appropriées.
Il est question ici de plusieurs protagonistes, des accros bien distincts – une famille, un professeur, des jeunes, 2 amis de bureau – face à leurs comportements « déviants » lorsqu’il s’agit de se servir de cette « machine infernale » (dite aussi du diable que l’on voit maintenant de plus en plus souvent à l’écran, signe des temps forcément !) que peut être un simple Smartphone. Si la plupart d’entre eux ne se connaissent pas vraiment – chacun est filmé dans une niche bien particulière (chez eux, sur leur lieu de travail, dans la rue) -, ils ont pourtant des ramifications et même des liens que l’on découvre au fur et à mesure de leurs pérégrinations à travers des séquences plutôt caricaturales (qui se veulent plus ou moins estampillées « sketches »), entre ceux, des influenceurs débutants adeptes du « moi je », qui, ne lâchant rien, se prennent le melon à vouloir être à tout prix référencés, et ceux, entre autres des garçons et des hommes, qui draguent de manière légèrement bidonnée ou qui vivent en dépendant d’une application soi-disant erronée, en passant par les autres qui « instagramment » à donf au point de ne plus pouvoir exister normalement.
Ce drôle de film, réalisé par plusieurs cinéastes (?), est véritablement à l’image du monde d’aujourd’hui, pris dans une sorte de frénésie ambiante qui poussent les « honnêtes » gens à tout mettre en ligne et cela coûte que coûte, dans une foire d’empoignes où c’est à celui ou celle qui aura le dernier mot lors d’échanges plutôt compulsifs (Elsa Zylberstein est très convaincante en vieille fille psychorigide et midinette sur les bords), dans une remise en cause de soi lorsque le – ou les – choix vient à se poser comme source de référence économique et modèle de (sur)vie. Loin d’être « irrespirable ce truc ! » dixit l’un des intervenants concernant l’impact du numérique, cette petite production au concept parodique exacerbé, satirique appuyé sur fond de cynisme bien affiché, est une bonne surprise, nous faisant irrémédiablement penser à la fameuse série télévisée britannique Black mirror, le style conséquences inattendues que pourraient avoir toutes ces nouvelles technologies sur nous en moins, du à un final mal goupillé et quelque peu bâclé....

C.LB



 
 
 
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