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Un fils (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  01/06/2021  

De Mehdi M.Barsaoui avec Sami Bouajila, Najla Ben Abdallah. Youssef Khemiri, Noomene Hamda, Qassine Rawane et Slah Mssadek (sur Ciné + Frisson les 01 et 02/06)


Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils de 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste et le jeune garçon est grièvement blessé...

*César 2021 du meilleur acteur pour Sami Bouajila


De ce postulat de départ va découler tout un tas de situations complexes, de réactions comme de rapports de force aussi divers que variés de la part des parents face à l’état de santé problématique de leur unique enfant, ce dernier soigné dans un hôpital situé à Tataouine, touché sérieusement à l’abdomen et diminué faute d’une transplantation par un donneur potentiel. C’est d’ailleurs plus à un hui-clos auquel nous assistons, recentré voire focalisé sur la douleur des protagonistes, certes un peu étouffant mais néanmoins poignant puisque il est question d’une course contre la montre plutôt mal engagée.
Que le père biologique – le tuteur légal - ne soit pas celui que l’on croit, que la mère se mue dans une forme de silence plutôt embarrassante, que le médecin les pousse à (ré)agir vite faute de mieux et qu’un inconnu offre ses services pour régler ce délicat voire épineux problème (ils sont tous excellents à l’écran !), c’est un dilemme de chaque instant parfaitement maîtrisé et mis en scène par Mahdi M.Barsaoui (assistant réalisateur sur Plus jamais peur, Le challat de Tunis, et La belle et la meute) qui a su mettre en avant, dans son 1er film, une ambiance pesante et tendue tout le long de ce « parcours du combattant ». Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si l’acteur franco-tunisien Sami Bouajila (Bye-bye ; Drôle de Félix ; Indigènes ; Omar m’a tuer ; Les témoins), qui joue un père certes choqué et meurtri mais fort et réactif, a remporté pour ce rôle le Prix du Meilleur acteur section Orizzonti à la Mostra de Venise 2019.
Tour à tour parlé en arabe et en français, ce drame à la fois réaliste, sobre et sans pathos nous touche de par ses thèmes abordés - la filiation, les liens du sang, la complicité fusionnelle qui s’installe entre père et enfant (la scène d’ouverture en est une preuve flagrante) -, de par les trafics autour de dons d’organes et de par aussi une actualité encore assez proche qui apparaît ici en filigrane – discutions autour du pouvoir en place et répercussions des tensions islamistes existantes en Tunisie en 2011. Le portait d’une certaine « jeunesse dorée » d’origine maghrébine face aux aléas politiques, sociaux, historiques et terroristes d’un pays en pleine année charnière, à la recherche d’identité juste après sa révolution (la chute de Ben Ali)...

C.LB



 
 
 
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