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L’infirmière (sur Ciné + Club)

Sortie  le  07/04/2021  

De Kôji Fukada avec Mariko Tsutsui, Mikako Ichikawa, Sosuke Ikematsu et Mitsuru Fukikoshi (sur Ciné + Club les 7, 9, 11 et 15/04)


Ichiko est infirmière à domicile. Elle travaille au sein d'une famille qui la considère depuis toujours comme un membre à part entière. Mais lorsque la cadette de la famille disparaît, Ichiko se trouve suspectée de complicité d'enlèvement. En retraçant la chaîne des événements, un trouble grandit : est-elle coupable ? Qui est-elle vraiment ?

Un polar ? Non. Un thriller ? Non plus. Un drame ? Non, pas vraiment bien qu’en quelque sorte et par certains points (lors du kidnapping d’une collégienne). Mais c’est surtout une étude des mœurs autour de ces japonais et de leur mode de vie que l’on connaît si mal. Sans vraiment en percer tout à fait le secret ni le mystère, on découvre l’existence d’une aide soignante (elle travaille pour un cabinet infirmier) toute dévouée – presque corps et âme notamment auprès d’une grand-mère « pas encore sénile » -, en tenue de travail impeccable, serviable à souhait, toujours aux petits soins avec tout le monde, à la dévotion bien chevillée et toujours tout sourire quelque soit la situation rencontrée.
Grâce à un montage à la fois audacieux et astucieux voire même subtil, emboité un peu comme un puzzle, c’est à chaque fois un trait de sa personnalité et même parfois un pan de son histoire qui s’offre à nous, tantôt calme sans que puisse être altéré quoi que ce soit, tantôt mouvementé, pas loin de la tempête qui sommeille en elle – et chez les autres aussi. Vivant seule ou bien avec un docteur, se liant d’amitié avec un voisin coiffeur ou se promenant au zoo avec la fille de son employeur, c’est une énigme qui se révèle un peu plus à chaque fois à nos yeux comme si elle menait de front 2 vies bien distinctes.
Aussi belle qu’envoûtante, l’actrice Mariko Tsutsu (La mort en ligne ; Dive ! ; The land of hope ; Au revoir l’été ; Harmonium – du même réalisateur qu’ici et Prix du Jury Un Certain Regard à Cannes en 2016) prête ses traits de 60 ans – on lui en donne 15 de moins ! - à cette femme plutôt douce, attachante et posée, qui va passer d’une certaine nonchalance à des attitudes et réactions plutôt étranges limite dérangées comme si elle n’avait pas toute sa tête. Bref, un film profondément sensible et extrêmement nuancé qui change des autres productions envoyées par le pays du soleil levant....
*P.S. : Le nouveau film du réalisateur Koji Fu’âd, Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis (The Real Tingi), fait partie de la Sélection Officielle du Festival de Cannes 2020 et sortira en France en deux opus de 1h50 chacun.

C.LB



 
 
 
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